Alifeira (Αλίφειρα), texte et mise en scène d’Andreas Staïkos

Alifeira (Αλίφειρα), texte et mise en scène d’Andreas Staïkos

Ce grand écrivain et traducteur (quatre-vingt ans)  a étudié les lettres à l’université de Thessalonique et été auditeur libre au Conservatoire national d’art dramatique à Paris (classe d’Antoine Vitez). Il a écrit et mis en scène ses pièces, entre autres: Clytemnestre peut-être (1974), Karakoroum (1989), Plumes d’autruche (1994), Napoleontia (2007), Alceste ou les Beaux Rêves (2012), Hermione (2022) et Alifeira cette année. Son roman Les Liaisons culinaires a été traduit en de nombreuses langues.

Sa dernière pièce Alifeira nous a fascinés. Faut-il quitter ce lieu, ou y rester pour toujours ? Certains souhaitent ardemment le quitter et d’autres viennent le découvrir, pleins d’espoir  après avoir lu les récits des ancêtres sur son passé glorieux? Trouveront-ils ce qu’ils y cherchent, ou s’agit-il de mensonges, illusions et pures déceptions ?

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L’espace chez cet écrivain est  toujours l’occasion d’une aventure linguistique vers l’absurdité, la parodie et le déguisement. C’est un jeu de mots sans fin où émergent des personnages et situations au déroulement choisi par les acteurs en répétition. Créateurs avec l’écrivain et metteur en scène, ils façonnent le texte final, en général quelques jours avant la première.
Ainsi est née Alifeira. Le grand dramaturge grec s’inspire de la vie en Arcadie de cette ancienne cité oubliée mais on retrouve ici toutes ses références, obsessions et souvenirs. Le protagoniste est la Langue avec ses allusions, ambiguïtés, négations, présupposés; les dialogues se conjuguent ici avec d’autres textes et avec l’Histoire elle-même. Andreas Staïkos met en évidence la théâtralité, la création d’une autre illusion,  à la recherche de la vérité.

Lela et Papagalina vivent dans le village presque désert d’Alifeira mais ces jeunes femmes sont sur le point de partir. L’arrivée inattendue d’Epaminondas, un archéologue  et d’une excentrique Baronne bouleversera leurs plans. Ces personnages tourbillonnent jusqu’au vertige dans une danse de vérités et mensonges, secrets et tromperies. Et ils se confrontent à de nouvelles questions demeurant sans réponse.
Personne ne reste à Alifeira et personne ne la quitte. Des valises au centre de la scène, signifient l’arrivée et le départ et seront là jusqu’à la fin. Le nouveau se construira sur l’ancien et le présent sur le passé; il le remettra en question, voudra le détruire, mais à partir de ses fragments,  regardera vers l’avenir.
Alexis Kiritsopoulos a conçu un décor à caractère métonymique et les éclairages de Charis Dallas, la musique originale de Nikos Xydakis soulignent le goût doux amer de cette comédie. Eleni Zarafidou (Lela) et Emilia Miliou (Papagalina) incarnent ces femmes qui gardent les Thermopyles d’Alifeira, en soulignant l’humour caractéristique de l’auteur. Dimitris Passas excelle en Epaminondas et Emmanouela Kontogiorgou est une Baronne sensuelle et imprévisible… Perchée sur ses escarpins,  elle tire avec frénésie sur sa cigarette. Laissez-vous séduire par la magie d’Alifeira et riez sans crainte… Peut-être trouverez-vous dans ses ruines, un coin à vous, aussi familier qu’oublié… Un spectacle à ne pas manquer !

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Théâtre municipal, 32 avenue des héros de Polytechnique, Le Pirée (Grèce).  T. : 00302104143310

 

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