Masayo,artiste magicienne japonaise
Masayo, artiste magicienne japonaise
Elle a commencé à la demande de son agent artistique. Jeune, elle était chanteuse mais son numéro ne marchait pas très bien, alors on lui a suggéré d’y ajouter magie et danse. Masayo voulait réussir comme chanteuse et pensait que la magie n’était pas pour elle car elle était maladroite. Elle a donc refusé mais son agent a insisté. Masayo a donc présenté des tours et, à sa grande surprise, le public a beaucoup apprécié. Elle a alors vu à quel point cet art était merveilleux pour elle et la fascinait. Très jeune, elle a fait ses premiers pas comme magicienne, quand elle a chanté pour des personnalités de la télévision japonaise.
« J’ai été formée par un artiste qui travaillait dans la même agence que moi. Les propriétaires du magasin Magic Land à Tokyo, Ton-san et Mama-san m’ont aussi donné de précieux conseils et m’ont présenté à mon mentor Kazu Katayama. Grâce à eux, une artiste, maladroite et désespérée, a grandi et a été gagnante au concours américain IBM et au vote de popularité du public aux Award 2019).
«Le chemin, dit-elle, n’a pas été facile à cause de ma maladresse. Mais je participe maintenant aux congrès et événements de magie nationaux comme internationaux, à des dîners-spectacles sur des bateaux de croisière et dans les hôtels. Mes spécialités? La magie de scène et d’illusions, la magie de cordes.
Il y a de la technique mais aussi une histoire. Mes thèmes: l’amour et la paix que j’exprime, et je pense que cela trouve un écho chez le public. Parmi les artistes actuelles, j’adore Tina Lenert mais aussi Kazu Katayama il est aussi incroyable: ses numéros sont minutieusement préparés, élégants et pleins d’amour. »
Selon elle, magie este la meilleure expression artistique pour divertir un public instantanément et elle pense que tous les styles sont uniques, intéressants et complémentaires. Mais que les tours sont plus attrayants quand on raconte une histoire touchante. « Je perçois souvent des images en écoutant de la musique. D’autres influences viennent aussi de la danse, des œuvres dans les musées et de l’art du verre. Mais aussi de Madonna et d’Ayumi Hamasaki. »
A un débutant, que conseille-t-elle ? «Tout d’abord, essayez et pratiquez. Trouvez-vous un bon professeur et des amis avec qui partager votre passion. Et continuez toujours à pratiquer. Puis, vous établirez votre propre style pour arriver l’objectif que vous visez. Et surtout n’ayez jamais peur de l’échec: c’est une opportunité. J’ai eu beaucoup de revers dans mon parcours, mais j’ai continué parce que j’aimais cet art. Même si je suis maladroite, insouciante et honnête, ce qui ne convient pas toujours à ce métier, j’ai réussi à convaincre mes pairs aux États-Unis!
Quant à la magie actuelle, elle pense qu’elle se développe à merveille avec beaucoup de nouveautés, comme les images projetées et l’usage du numérique. « Chaque pays a sa propre culture, unique et fabuleuse, dit-elle, et c’est très bien de s’en servir. «Je suis japonaise et, dans mes spectacles, je suis en kimono et j’espère transmettre notre culture: il y a dans mes tours, des gestes traditionnels japonais. »
Sébastien Bazou
Interview réalisée à Dijon, le 29 février.