Näss/Les Gens,chorégraphie de Fouad Boussouf

Näss/ Les Gens,chorégraphie de Fouad Boussouf

Nous étions entrés de plain pied dans  Fêu, la plus récente création du chorégraphe (voir Le Théâtre du Blog), une danse incandescente au féminin. Näss créé en 2018, semble en être le pendant masculin, empruntant de la même manière au hip-hop, à la danse contemporaine, au crump ou à l’acrobatie. De ce vocabulaire hybride, naît une force collective enivrante, à la fois tendre et virile.

© Charlotte Audureau

© Charlotte Audureau

La pièce commence dans le noir et en silence, puis les silhouettes des sept interprètes se découpent sur le mur au fond sous une lumière montante. A peine se retournent-ils, qu’ils entrent en mouvement et ils ne s’arrêteront jamais une heure durant. Ils avancent d’abord en rang serré puis en cercle, tapant du pied au rythme de sourdes pulsations sonores. Etrange rituel tribal où chacun joue avec sa personnalité et sa corporalité. Solos, duos et trios alternent dans tous les styles, avant que le groupe se reforme. T-shirts et chemises deviennent des matières extensibles, prolongent les corps toujours en mouvement, et les enveloppent ou les dévoilent……
La danse, pour Fouad Boussouf, est «élan et mouvement » qu’il impulse à ses interprètes. Näss est né de la nostalgie de ses premières années vécues dans un village isolé près de la ville de Moulay Idriss Zerhoun au Maroc. Puis son adolescence en France sera bercée par le groupe Nass el Ghiwane et les cassettes vidéo de hip-hop de Prince ou Michael Jackson sur lesquelles il s’essayait à la danse.
«Les textes et le langage de ce groupe des années soixante-dix, m’ont rappelé, dit-il, l’étrange lien qui pouvait exister avec le courant contestataire du rap et la culture hip-hop de cette même époque aux États-Unis.J’ai composé Näss comme un souffle, à la fois physique et mystique : cela me rappelle la nécessité d’être solidement ancré à sa terre pour mieux sentir ses vibrations.»
Vibrations que Sami Blond, Mathieu Bord, Elie Tremblay, Yanice Djae, Loïc Elice, Justin Gouin, Maëlo Hernandez nous transmettent, éclairés par les lumières de Fabrice Sarcy et sur les arrangements sonores du chorégraphe, de Roman Bestion et Marion Castor. Le public, transporté, a applaudi avec enthousiasme. Après plus de deux cents représentations triomphales, Näss continue en tournée. Un rendez-vous incontournable pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu.

Mireille Davidovici

 Spectacle vu le 23 avril à La Scala, 13 boulevard de Strasbourg, Paris (X ème) T. : 01 40 43 44 30.

 


Archive pour 28 avril, 2024

Näss/Les Gens,chorégraphie de Fouad Boussouf

Näss/ Les Gens,chorégraphie de Fouad Boussouf

Nous étions entrés de plain pied dans  Fêu, la plus récente création du chorégraphe (voir Le Théâtre du Blog), une danse incandescente au féminin. Näss créé en 2018, semble en être le pendant masculin, empruntant de la même manière au hip-hop, à la danse contemporaine, au crump ou à l’acrobatie. De ce vocabulaire hybride, naît une force collective enivrante, à la fois tendre et virile.

© Charlotte Audureau

© Charlotte Audureau

La pièce commence dans le noir et en silence, puis les silhouettes des sept interprètes se découpent sur le mur au fond sous une lumière montante. A peine se retournent-ils, qu’ils entrent en mouvement et ils ne s’arrêteront jamais une heure durant. Ils avancent d’abord en rang serré puis en cercle, tapant du pied au rythme de sourdes pulsations sonores. Etrange rituel tribal où chacun joue avec sa personnalité et sa corporalité. Solos, duos et trios alternent dans tous les styles, avant que le groupe se reforme. T-shirts et chemises deviennent des matières extensibles, prolongent les corps toujours en mouvement, et les enveloppent ou les dévoilent……
La danse, pour Fouad Boussouf, est «élan et mouvement » qu’il impulse à ses interprètes. Näss est né de la nostalgie de ses premières années vécues dans un village isolé près de la ville de Moulay Idriss Zerhoun au Maroc. Puis son adolescence en France sera bercée par le groupe Nass el Ghiwane et les cassettes vidéo de hip-hop de Prince ou Michael Jackson sur lesquelles il s’essayait à la danse.
«Les textes et le langage de ce groupe des années soixante-dix, m’ont rappelé, dit-il, l’étrange lien qui pouvait exister avec le courant contestataire du rap et la culture hip-hop de cette même époque aux États-Unis.J’ai composé Näss comme un souffle, à la fois physique et mystique : cela me rappelle la nécessité d’être solidement ancré à sa terre pour mieux sentir ses vibrations.»
Vibrations que Sami Blond, Mathieu Bord, Elie Tremblay, Yanice Djae, Loïc Elice, Justin Gouin, Maëlo Hernandez nous transmettent, éclairés par les lumières de Fabrice Sarcy et sur les arrangements sonores du chorégraphe, de Roman Bestion et Marion Castor. Le public, transporté, a applaudi avec enthousiasme. Après plus de deux cents représentations triomphales, Näss continue en tournée. Un rendez-vous incontournable pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu.

Mireille Davidovici

 Spectacle vu le 23 avril à La Scala, 13 boulevard de Strasbourg, Paris (X ème) T. : 01 40 43 44 30.

 

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