Sweet Mambo mise en scène et chorégraphie de Pina Bausch

Sweet Mambo, mise en scène et chorégraphie de Pina Bausch

 Il faut d’abord citer tous les interprètes de cette pièce interprétée ici même en 2009- Pina Bausch venait de mourir-par Andrey Berezin, Daphnis Kokkinos, Nazareth Panadero, Helena Pikon, Julie Shanahan, Julie-Anne Stanzak, Aida Vainieri et de nouveaux venus: Alexander López Guerra et Naomie Brito.

 «Avec une distribution resserrée à neuf interprètes, écrivait Jean-Marc Adolphe, et dans une scénographie épurée où sur des voiles légers, est projetée une comédie sentimentale Der Blaufuchs, ( La Belle Hongroise). Dans ce film mineur (1938) de Victor Tourjansky, une jeune et belle Hongroise (l’actrice suédoise Zarah Leander) abandonnée par son mari, se laisse séduire. Pina Bausch sait magnifier en une floraison de solos toute une intensité érotique mais aussi habitée par le désespoir. « 
Cette analyse reste très juste et il faut féliciter le Tanztheater de Wuppertal (Allemagne) sous la direction artistique de Boris Charmatz, et le Théâtre de la Ville, de faire revivre ce Sweet Mambo. Un nouveau public découvre une œuvre de Pina Bausch qui, depuis 79 comme les autres nous a fait vibrer, sourire, rire, pleurer parfois, comme le souligne Parle avec elle, le film de Pedro Almodovar. Revoir Sweet Mambo est un cadeau et nous retrouvons ici tous les codes chers à Pina Bausch: robes et chevelures longues pour les femmes, costumes noirs pour les hommes, mouvements amples des bras, burlesque de certains tableaux, adresses au public…

© Oliver Look

© Oliver Look

Les musiques de Jun Miyake, René Aubry, Portishead… nous plongent dans le climat sonore inimitable de la chorégraphe. C’est aussi l’occasion de découvrir Alexander López Guerra qui fait corps avec le groupe et surtout l’impressionnante Naomie Brito dès le premier tableau. Arrivée dans la troupe comme danseur, elle s’est muée en danseuse, emblématique de la compagnie. Sa beauté, sa grâce comme son animalité, impressionnent: «Je m’appelle Naomie… Ne m’oubliez pas! »
Notre regard a-t-il changé avec l’évolution de notre société? Peut-être. Pina Bausch avait déjà compris l’éternelle dureté des relations entre hommes et  femmes: séduction/haine, plaisir/désespoir… L’impossible dialogue entre ces moitiés de l’humanité sera toujours génératrice de création.
Voir des artistes se perdre et se retrouver sur une scène est une métaphore de nos vies. Seule certitude, une pièce de Pina Bausch unit le public du monde entier dans une même émotion intemporelle. Cette reprise est une vraie réussite et le Tanztheater Wuppertal connait une nouvelle vie.

Jean Couturier.

 Jusqu’au 7 mai, Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, 2 place du Châtelet, Paris (IV ème). T. : 01 42 74 22 77.

 

 

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