Festival June Events Vagabundus, conception et chorégraphie d’Idio Chichava

Festival June Events (suite)

Vagabundus, conception et chorégraphie d’Idio Chichava

Un spectacle venu du Mozambique avec treize interprètes. Idio Chichava, issu de la danse traditionnelle, vit entre le Mozambique et la France où il a collaboré avec de nombreux artistes. Revenu dans son pays, il s’est senti en décalage par rapport à la réalité du terrain, comme un danseur des rues qui aurait perdu ses racines. D’où le titre de sa pièce, Vagabundus. «Il a un double sens:  mouvement du corps et déplacement de la personne, d’un endroit à un autre. C’est aussi, dit-il, un mot péjoratif au Mozambique pour qualifier celui qui n’a pas de destin et ne vaut rien. »

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Le chant avec de fortes et belles voix donne une musicalité à cette création; s’y ajoute le bruit des pieds qui frappent le sol en rythme.  Ce rapport à la terre est important : «La terre frappée, dit-il, fait partie de notre culture traditionnelle et le bruit réveille les couches successives de nos ancêtres sous nos pieds.» Au Mozambique, il y a plusieurs langues, trente-sept ethnies. Les danses sont accompagnées de tambours et les interprètes sont masqués et costumés.

Ici, nous découvrons une chorégraphie brute, envoûtante mais… à la lisibilité difficile. Les accessoires : panier, pneu, caddy, bâton… utilisés au début et à la fin par chacun ,s’avèrent être des objets-mémoires que ces artistes auraient emportés avec eux, dans une migration forcée. Nous retiendrons surtout la force des danses de groupe mais aussi la grande justesse de leur voix.

Jean Couturier


Spectacle vu le 23 mai. Jusqu’au 8 juin, Cartoucherie de Vincennes, route du Champ de manœuvre. Métro Château de Vincennnes + navette. T. : 01 41 74 17 07. www.atelierdeparis.org

 

 


Archive pour 29 mai, 2024

Exposition Jean-Michel Ribes, un pas de côté à la BnF François Mitterrand

Exposition Jean-Michel Ribes, un pas de côté,  à la BnF François Mitterrand

L’an passé, la BnF a accueilli les archives personnelles que l’auteur, réalisateur et metteur en scène lui a offertes. Il créa en 1966 la compagnie du Pallium, avec le peintre Gérard Garouste et le comédien Philippe Khorsand. Il écrite yt monte sa première pièce, Les Fraises musclées, avec, entre autres, Roland Blanche, Jean-Pierre Bacri, Tonie Marshall, Gérard Darmon et Philippe Khorsand.

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Il revendique alors l’influence de Dada, de l’Oulipo mais aussi celle de  Roland Dubillard et Raymond Queneau: «Les gens se dérangent pour venir au théâtre, disait-il, la moindre des choses, c’est qu’on les dérange à notre tour. » En 71, Jean-Michel Ribes met en scène une pièce de lui, Il faut que le sycomore coule avec Jean-Paul Farré  puis  écrit et monte à La Gaieté-Montparnasse, Les Fraises musclées avec Andréa Ferreol, Micheline Presle, Roland Blanche… Toujours avec fantaisie, humour et un certain sens de la subversion qui devinrent sa marque de fabrique. Il met aussi en scène des auteurs contemporains comme Sam Shepard, Copi, Roland Topor, Jean-Claude Grumberg, Fernando Arrabal. Et en 83, il crée, avec Roland Topor, Jean-Marie Gourio, François Rollin et Gébé, les séries Merci Bernard pour FR3, et Palace pour  Canal+.  Il a aussi réalisé quatre longs métrages dont Chacun pour toi avec Albert Dupontel et Jean Yanne et Musée haut, Musée bas,  tiré de sa pièce éponyme créé au Théâtre du Rond-Point.

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 Un lieu que Jean-Michel Ribes a dirigé pendant vingt-et-un ans, de 2002 à 2022,  un record! Avec dans trois salles, une grande, une moyenne et une petite, surtout des créations de ses pièces, ou d’auteurs comme Kadoc de Rémi De Vos, une virulente satire sociale avec Marie-Armelle Deguy et Jacques Bonnaffé. Il accueillit souvent de grands spectacles  un peu hors-normes comme entre autres, ceux de Jean-Baptiste Thierrée. Et en 2011, il osa prendre des risques en accueillant Golgota Picnic de Rodrigo Gracia qui suscita de violentes manifestations autour du Rond-Point, à cause d’un Christ…peu orthodoxe. Mais aussi aussi des spectacles de magie, des concerts comme celui de Michel Legrand, etc. Jean-Michel Ribes réaménagea la librairie avec les éditions Actes-Sud  et fit refaire le restaurant. On se perdait un peu dans une programmation foisonnante mais de qualité, et le public était bien au rendez-vous: Jean-Michel Ribes aura réussi à faire de ce lieu ce qu’il voulait: un centre de création, avec de remarquables acteurs et metteurs en scène comme entre autres,Pierre Arditi, François Berléand…

Dans cette exposition  réalisée  avec grand soin et intelligence par les commissaires Lise Fauchereau et Hélène Keller, conservatrices au département Arts du Spectacle à la Bnf,  c’est tout un long parcours d’acteur et metteur en scène qui renait ici… depuis le petit Théâtre de Plaisance dans le XIV ème à Paris aujourd’hui détruit- là où débuta aussi Jérôme Savary- jusqu’à ce théâtre important qu’est devenu le Rond-Point. Il y a aussi dans des vitrines horizontales, un de ses bien connus petits chapeaux ronds violet, de nombreux carnets personnels, des manuscrits, dessins, photos et maquettes de décors et costumes. Et sur grand écran, des extraits vidéo de spectacles, un peu courts mais bon… Ici, tout un pan de l’histoire du théâtre contemporain avec ses artistes défile devant nous: c’est assez rare et vaut vraiment le coup d’aller jusque là.
Philippe du Vignal

Jusqu’au 15 septembre, Galerie des donateurs, BnF quai François Mauriac Paris (XIII ème). Entrée gratuite. Attention, seule l’entrée Est est ouverte: à sept minutes du métro Bnf François Mitterrand, ligne 14.

 En parallèle, du vendredi 31 mai au dimanche 2 juin, au petit auditorium, septième édition du festival de la BnF imaginée par Jean-Michel Ribes. Avec la projection du film Chacun pour soi, des captations de spectacles mais aussi des lectures de textes de Roland Dubillard, Raymond Queneau, Roland Topor et.. lui-même lus par ses acteurs Pierre Arditi, André Dussollier, François Marthouret, François Morel, Christine Murillo, Marie-Christine Orry… Gratuit pour les détenteurs d’un Pass BnF.  Programme détaillé sur  bnf.fr  

Festival June Events Jimmy chorégraphie de Pierre Pontvianne

Festival June Events

Jimmy, chorégraphie de Pierre Pontvianne

 Jimmy C Park

© Parc

Après les solos Janet on the Roof, et Œ, ou le trio Kernel ou encore le spectacle de groupe Percut, des pièces fondées sur de tumultueux flux vibratoires, Pierre Pontvianne présente une création, en complicité avec ses fidèles membres de Parc, sa compagnie stéphanoise : Victor Mandin (lumières) et Pierre Treille (décor).  » Je ne cherche, dit le chorégraphe, ni du sens ni de l’étonnement, je cherche la collision entre les deux. »  Propos qui résume ce solo confié à Jazz Barbé, et fait de tensions entre de mystérieuses sonorités et un corps, prisonnier de cette atmosphère, comme d’un espace en format panoramique, réduit dans sa hauteur par une longue barre de fer. Une date énigmatique s’inscrit à jardin :  MCMLXXX, celle de la naissance du chorégraphe.

Sous un bonnet bleu dissimulant le haut de son visage, la tête du danseur semble lourde et l’entraîne au sol, qu’il ne quittera plus pendant cinquante minutes. Bruits mécaniques, et crépitements continus soutiennent les gestuelles répétitives: roulades au ralenti ou en accéléré, mouvements des mains, torsions des membres. De subites explosions, puis un noir brutal, déclenchent des formes plus convulsives.
Ce corps sans regard et seul, apparaît comme un isolat sensible aux variations du monde qui l’entoure et chaque détail physique fait signe : telle position des doigts, tel croisement des bras, tel soubresaut du torse requièrent toute l’attention du spectateur sous le charme des paysages fictifs qu’ils engendrent…

 Qui est Jimmy ? Un être sans visage au corps serpentin qui nous entraîne dans une rêve (ou un cauchemar) éveillé, à la merci des grondements sourds de l’époque… La guerre ou un autre cataclysme, n’est pas loin quand une sourde lumière rouge s’insinue sur le sol blanc et que Jazz Barbé lève les bras, comme pour se rendre à un adversaire fantôme. A chacun de se raconter sa propre histoire autour de cette pièce insolite, écrite et interprétée au cordeau. «J’aime dire que je propose des formes “réceptaculaires“ et non “spectaculaires“ », dit le chorégraphe. Il faut aller découvrir son travail.

 Mireille Davidovici

 Spectacle vu le 23 mai, à l’Atelier de Paris, 2 route du Champ de Manœuvre, Cartoucherie de Vincennes. Métro : Château de Vincennes + navette gratuite. T. : 01 41 74 17 07.

 Le festival June Events se poursuit jusqu’au 8 juin.

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