Spectres, des pièces de Lucinda Child, Bruno Bouché, William Forsythe

Spectres, des pièces de Lucinda Child, Bruno Bouché, William Forsythe

Ce beau programme imaginé par Bruno Bouché, directeur artistique du Ballet de l’Opéra national du Rhin, nous a permis après l’entracte, de revoir Enemy in the figure, une œuvre majeure du grand William Forsythe, présent ce soir-là. En coproduction avec le théâtre du Châtelet et le Ballet de Francfort que l’artiste américain dirigeait, cette pièce a été, en 89, un choc esthétique et émotionnel pour nous tous. Depuis, Enemy in the figure est entré au répertoire de la compagnie nationale d’Espagne, du Ballet de Monte-Carlo, du Ballet de l’Opéra de Lyon… Et il a été présenté au festival d’Avignon 91 mais William Forsythe qui en avait aussi créé la scénographie, les costumes et lumières, avait refusé l’esthétique des hauts murs de la Cour d’honneur et avait gardé la boîte noire originale.

©  © Agathe Poupeney

 © Agathe Poupeney

Ici, cette re-création par le Ballet du Rhin, sur une musique de Thom Willems, est une vraie réussite. Avec un travail très technique, elle n’a pas à rougir de celle de ses illustres aînés et nous avons retrouvé avec bonheur le tourbillon de lumière permanent généré par douze interprètes qui font glisser un projecteur sur le sol traversé par un châssis de bois ondulé. Cette lumière mobile crée de belles ombres portées. La danse est partout, et les murs à cour et à jardin, accueillent les danseurs qui ressemblent à des araignées géantes.

Songs from Before, premier ballet de cette soirée, nous ramène aux origines de sa création en 2009 par Lucinda Childs avec le ballet du Rhin. Entre les morceaux de musique de Max Richter, on entend la voix de Robert Wyatt lisant les extraits d’un texte d’Haruki Murakami. Les danseurs traversent lentement le plateau, occupé par de grands châssis verticaux mobiles en lamelles de miroir. Parfois, il y a un furtif pas de deux hypnotique qui soulève l’enthousiasme du public. Et, entre ces pièces emblématiques, Bless-ainsi soit-IL (2010) qui a lancé la carrière de Bruno Bouché. Une partition de Jean-Sébastien Bach, jouée au piano et en direct, accompagne un duo sensuel entre l’Ange (Cauê Frias) et Jacob (Marin Delavaud). Le Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt renoue ici avec les grandes heures chorégraphiques du passé.

 Jean Couturier

Ce programme a été présenté du 22 au 25 mai, au Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, place du Châtelet, Paris (Ier). T. : 01 42 74 22 77.

 


Archive pour 30 mai, 2024

Spectres, des pièces de Lucinda Child, Bruno Bouché, William Forsythe

Spectres, des pièces de Lucinda Child, Bruno Bouché, William Forsythe

Ce beau programme imaginé par Bruno Bouché, directeur artistique du Ballet de l’Opéra national du Rhin, nous a permis après l’entracte, de revoir Enemy in the figure, une œuvre majeure du grand William Forsythe, présent ce soir-là. En coproduction avec le théâtre du Châtelet et le Ballet de Francfort que l’artiste américain dirigeait, cette pièce a été, en 89, un choc esthétique et émotionnel pour nous tous. Depuis, Enemy in the figure est entré au répertoire de la compagnie nationale d’Espagne, du Ballet de Monte-Carlo, du Ballet de l’Opéra de Lyon… Et il a été présenté au festival d’Avignon 91 mais William Forsythe qui en avait aussi créé la scénographie, les costumes et lumières, avait refusé l’esthétique des hauts murs de la Cour d’honneur et avait gardé la boîte noire originale.

©  © Agathe Poupeney

 © Agathe Poupeney

Ici, cette re-création par le Ballet du Rhin, sur une musique de Thom Willems, est une vraie réussite. Avec un travail très technique, elle n’a pas à rougir de celle de ses illustres aînés et nous avons retrouvé avec bonheur le tourbillon de lumière permanent généré par douze interprètes qui font glisser un projecteur sur le sol traversé par un châssis de bois ondulé. Cette lumière mobile crée de belles ombres portées. La danse est partout, et les murs à cour et à jardin, accueillent les danseurs qui ressemblent à des araignées géantes.

Songs from Before, premier ballet de cette soirée, nous ramène aux origines de sa création en 2009 par Lucinda Childs avec le ballet du Rhin. Entre les morceaux de musique de Max Richter, on entend la voix de Robert Wyatt lisant les extraits d’un texte d’Haruki Murakami. Les danseurs traversent lentement le plateau, occupé par de grands châssis verticaux mobiles en lamelles de miroir. Parfois, il y a un furtif pas de deux hypnotique qui soulève l’enthousiasme du public. Et, entre ces pièces emblématiques, Bless-ainsi soit-IL (2010) qui a lancé la carrière de Bruno Bouché. Une partition de Jean-Sébastien Bach, jouée au piano et en direct, accompagne un duo sensuel entre l’Ange (Cauê Frias) et Jacob (Marin Delavaud). Le Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt renoue ici avec les grandes heures chorégraphiques du passé.

 Jean Couturier

Ce programme a été présenté du 22 au 25 mai, au Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, place du Châtelet, Paris (Ier). T. : 01 42 74 22 77.

 

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