Fiesta de Gwendoline Soublin, mise en scène de Fiona Chauvin et Olivier Letellier (à partir de six ans)
Fiesta de Gwendoline Soublin, mise en scène de Fiona Chauvin et Olivier Letellier (à partir de six ans)
Ce spectacle léger, conçu pour être joué dans les salles de classe ou les préaux devant un jeune public invité à un anniversaire pas comme les autres: Nono attend ses dix ans depuis toujours et voilà enfin le moment venu d’annoncer cela à ses amis : « Ce sera la grande fête, l’immense fête, la gigantesque fiesta !»
Mais patatras! La tempête Marie-Thérèse s’invite aussi. Sur ordre du gouvernement, les enfants sont confinés chez eux; le vent fait trembler les câbles, bouger les voitures, tout s’envole… Alors, depuis l’immeuble en face, les copains de Nono s’interrogent. Parmi les neufs garçons et filles de la joyeuse bande, certains veulent braver le tempête pour faire la fiesta, d’autres, non. On apprendra à la fin pourquoi Nono tient tant à fêter ses dix ans.
Fiona Chauvin, Luciana Costa-Piallat ou Nina Depays et Azénor Duverran-Lejas (en alternance) donnent corps à ces voix multiples. Installés en cercle autour d’elles, les écoliers font partie du spectacle, sans cesse sollicités pour La Fiesta. Elles sont tour à tour : un garçon timide et zézayant, une pré-ado rêvant d’un amoureux et de bisous… L’une, la tête dans un cadre, singe le ministre décrétant à la télévision, le Tous dedans.
L’autre, lunettes sur le nez, devient Cassiopée, la meilleure amie de Nono. Grimpées sur les bancs, elles brandissent à l’intention de Nono habitant en face, des pancartes où se glissent des slogans rigolos sur les droits des enfants et des femmes…. On chante avec elles, des airs de circonstance et lance des serpentins…
L’écriture alerte de Gwendoline Soublin est sous-tendue par des thèmes plus graves. Marie-Thérèse est là pour rappeler, de manière ludique, le confinement pendant cette épidémie et on apprend bientôt que Nono a été emporté par la maladie… De quoi parler après le spectacle afin de dédramatiser cette fin tragique: les jeunes spectateurs mis en confiance, ne s’en privent pas… Un bel exemple de théâtre participatif, à l’image des Tréteaux de France-Centre Dramatique National itinérant qui offre aux jeunes, des spectacles écrits par des auteurs contemporains et jouables partout (voir Théâtre du Blog).
Mireille Davidovici
Spectacle vu le 28 mai à l’école Wattignies, Paris (XII ème), en partenariat avec le Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt.
Les 10 et 11 juillet Maison Jean Vilar, Avignon, dans le cadre des Douze heures des auteurs d’Arcena.
Les Tréteaux de France-Centre Dramatique National. https://treteauxdefrance.com