Festival de Châteauvallon

Festival de Châteauvallon

Dans l’immense pinède dominant la mer, bercés par le concert des cigales, nous découvrons un amphithéâtre de mille deux cent places. Un peu plus haut, un théâtre couvert et modulable de quatre cent à huit cent places, et le Baou, un studio faisant office de petite salle.
Du bar sur une terrasse, on a une vue magnifique sur la Méditerranée. En contrebas, une bastide accueille les artistes en résidence. Un équipement culturel remarquable, construit en partie par des bénévoles  et fruit d’une longue histoire : l
’année prochaine, ce festival, situé à Ollioules près de Toulon, qui a été fondé par le peintre Henri Komatis et le journaliste Gérard Paquet, fêtera ses soixante ans.

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Ces amis découvrent, en 64, les ruines d’une bastide du XVII ème siècle et vont faire construire sur cette colline enchanteresse et inspirante, un lieu voué à la création. Dès les années soixante-dix, ils invitent artistes, penseurs et musiciens célèbres et conçoivent un festival de jazz.  Châteauvallon devient aussi un des hauts lieux de la danse contemporaine alors en plein essor, sous le nom : Théâtre national de la danse et de l’image, toujours sous la direction de Gérard Paquet. Mais il partira en 96, après de graves démêlés avec Jean-Marie Le Chevallier, maire (Front National) de Toulon, qui voulait censurer sa programmation! Ce qui déclencha un mouvement de solidarité dans toute la France…
En 98, devenu Centre National de Création et de Diffusion Culturelles (C.N.C.D.C.), Châteauvallon dirigé par Christian Tamet, passe sous la régie de la Communauté d’Agglomération Toulon-Provence-Méditerranée. Puis en 2015, devient Scène Nationale fusionnant avec le théâtre Le Liberté, dirigé par Charles Berling et son frère Philippe, et qui avait été ouvert quatre ans avant à Toulon.
Sous le nom Châteauvallon-Liberté, ces structures coexistent mais avec deux directeurs.  Mais huit ans plus tard, Christian Tamet s’en va et Charles Berling en prend la tête avec des programmations distinctes. L’enfant de Toulon qui s’est beaucoup battu pour forger cet outil, veut ancrer le lieu au cœur du territoire, avec des spectacles itinérants et va à la rencontre de nouveaux publics : écoles, prisons, E.P.H.A.D.
Le Festival, fer de lance de ces actions, ne déroge pas à la pluridisciplinarité originale et au programme, cette année : danse, cirque, opéra et théâtre. Avec ce soir, dans le sillage d’une courte pièce de Tamara Al Saadi, le prestigieux ballet Exit Above-after the tempest d’Anne Teresa De Keersmaeker.

Partie, texte, mise en scène et scénographie de Tamara Al Saadi

Nous avons découvert l’autrice-metteuse en scène avec Place, prix du Jury et prix des Lycéens du festival Impatience 2018, puis Brûlé-e-s, au festival Les Singuliers 2021 (voir Le Théâtre du Blog). Après ces débuts prometteurs, elle a poursuivi sa route et est associée, depuis cette année, au Théâtre national Bordeaux-Aquitaine.
Tranchant avec le registre de ses autres pièces, Partie décrit l’horreur de la Première Guerre mondiale, à travers les lettres d’un fils, à sa mère. Ici ni artillerie lourde ni pathos. Quatre comédiennes prennent en charge la narration mais une seule, Justine Bachelet, incarne Louis, envoyé au front à dix-sept ans, et Eliane, sa mère. Les autres l’assistent, en contrepoint.

© Christophe Raynaud de Lage

© Christophe Raynaud de Lage

Éléonore Mallo fabrique avec des objets de fortune, des bruitages à vue, et sur mesure : rumeurs des rues parisiennes, activités ménagères d’Eliane, chant d’oiseaux, cahots et sifflets de train, pas cadencés de la soldatesque, sifflements d’obus, ronflement de bombardiers…
Jennifer Montesantos, en fond de scène, fait apparaître des éléments scénographiques et déroule une grande feuille de papier avec didascalies et commentaires.

Tamara Al Saadi (remplacée ce soir-là), aura préalablement demandé aux spectateurs de participer à cette œuvre, en lisant à voix haute, et à son signal, les textes distribués à l’entrée. Effet choral assuré… tant bien que mal. En les invitant à raconter cette histoire avec elles, les actrices instaurent une belle complicité. Ce qui vient appuyer le jeu délicat et pudique de Justine Bachelet. Cette jeune actrice, vue récemment dans Après la répétition/Persona d’Ivo van Hove (voir Le Théâtre du blog), campe avec la même simplicité, une femme du peuple, pragmatique, et un jeune vendeur des rues parisien, naïf et rêveur.
Elle suit « Louis Verrier, 274ème d’Infanterie, 22ème compagnie » dans une guerre terrible où il perd son ami. Atteint d’«obusite, syndrome commotionnel incurable avec tremblements incontrôlés», il sera fusillé «pour abandon de poste en présence de l’ennemi», le 5 mars 1915.

Ces lettres écrites dans une prose simple et limpide, nous plongent dans l’horreur, sans véritable haine : « Les rats sont gras et le silence ici, c’est pire que tout, parce qu’il fait entendre la voix des blessés (….) Quand ils s’arrêtent de crier, c’est nous qu’ils blessent. »
Véritable réquisitoire contre la guerre, la pièce revisite notre Histoire à travers l’intimité des soldats, victimes anonymes. Il suffit de peu à Tamara Al Saadi pour faire théâtre : un tablier, des gestes quotidiens et nous sommes dans la cuisine d’Eliane… Un sac à dos, un casque, un peu de terre déversée, et nous voilà partis au front.
Les sons, produits et mixés par Éléonore Mallo, font revivre des images qu’on a très souvent vues dans les films de guerre. La distanciation s’opère, quand Tamara Al Saadi dévoile l’artisanat théâtral mais n’enlève rien à l’émotion que nous éprouvons face au sort douloureux de ces personnages.
On retrouvera la metteuse en scène à Châteauvallon-Liberté avec Taire, les 13 et 14 mars après sa création en janvier au Théâtre Dijon-Bourgogne. Une réécriture d’Antigone à ne pas manquer.

EXIT ABOVEafter the tempest, d’après La Tempête, chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker, musique de Meskerem Mees, Jean-Marie Aerts et Carlos Garbin

La musique a toujours porté la danse de la chorégraphe belge: de Steve Reich, Joan Baez ou John Coltrane, à Jean-Sébastien Bach, elle renouvelle sa grammaire, au tempo des compositeurs. Ici, elle accorde le rythme de la marche aux sonorités du blues, servies par la voix envoûtante de la chanteuse flamande d’origine éthiopienne Meskerem Mees et les « walking songs » joués par le guitariste Carlos Garbin.
Tout commence par un impressionnant solo de Solal Mariotte. Le danseur hip hop semble s’envoler, tournoyant dans une large jupe. Il lutte contre une tempête, figurée par une immense voile soulevé par un ventilateur.
Sur un écran, s’affichent en anglais, des phrases de Sur le concept de l’Histoire de Walter Benjamin : «Il existe un tableau de Klee qui s’intitule Angelus Novus. Il représente un ange qui semble s’éloigner de quelque chose qu’il fixe de son regard ».

 

© Anne Van Aerschot

© Anne Van Aerschot

Quand le vent s’apaise, la troupe rejoint cet ange qu’on croirait déchu, chassé du Paradis. Les musiciens, danseurs et danseuses occupent le plateau, martelant les pas d’une marche en un même mouvement. Ils avancent et reculent face public, ou en processions circulaires suivant les arabesques de couleurs dessinées au sol (scénographie de Michel François).
Avec comme point de départ, le standard
Walkin’ Blues,  popularisé dans les années trente par Robert Johnson, et ensuite par le chanteur Muddy Waters, Anne Teresa De Keersmaeker associe ces airs afro-américains, sources de nombreux styles musicaux, à la marche, forme primitive du mouvement.
Au fil de ces morceaux-écrits et composés par la chanteuse, le guitariste et Jean-Marie Aerts- la musique et la danse s’émancipent : électro, rap et punk, avec une succession de ruptures font voler en éclats la mélancolie répétitive de la marche, pour une fulgurance de gestes débridés.
Les textes qui les accompagnent, évoquent des catastrophes naturelles, inondations et incendies qui, sur notre  planète, sèment la mort des espèces.
La complainte jazzy devient colère techno et, en transe, les danseurs jettent leurs costumes à tout vent. Abigail Aleksander, Jean-Pierre Buré, Lav Crnčević, José Paulo dos Santos, Rafa Galdino, Carlos Garbin, Nina Godderis, Solal Mariotte, Meskerem Mees, Mariana Miranda, Margarida Ramalhete, Ariadna Navarrete Valverde et Jacob Storer se dispersent et se rassemblent sans cesse, dans les alternances de noirs et lumières signées Max Adams.
Ils ont troqué progressivement leurs costumes sombres pour d’autres : rouge, blanc ou bleu… Un feu d’artifice de musiques et mouvements embrase les interprètes : parmi eux, Meskerem Mees sera d’un bout à l’autre, le ciment de cette pièce multiforme et polychrome. Échappée d’un corps gracile, sa voix poignante et puissante n’a pas fini de nous émouvoir. Sous le ciel étoilé provençal, les paroles empruntées à Shakespeare et aux autres poètes, donnent des ailes aux anges de la danse.

Mireille Davidovici

Jusqu’au 23 juillet, Festival de Châteauvallon, 795 chemin de Châteauvallon, Ollioules (Var) T. : 09 80 08 40 40.

 


Archive pour 17 juillet, 2024

Festival de Châteauvallon

Festival de Châteauvallon

Dans l’immense pinède dominant la mer, bercés par le concert des cigales, nous découvrons un amphithéâtre de mille deux cent places. Un peu plus haut, un théâtre couvert et modulable de quatre cent à huit cent places, et le Baou, un studio faisant office de petite salle.
Du bar sur une terrasse, on a une vue magnifique sur la Méditerranée. En contrebas, une bastide accueille les artistes en résidence. Un équipement culturel remarquable, construit en partie par des bénévoles  et fruit d’une longue histoire : l
’année prochaine, ce festival, situé à Ollioules près de Toulon, qui a été fondé par le peintre Henri Komatis et le journaliste Gérard Paquet, fêtera ses soixante ans.

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Ces amis découvrent, en 64, les ruines d’une bastide du XVII ème siècle et vont faire construire sur cette colline enchanteresse et inspirante, un lieu voué à la création. Dès les années soixante-dix, ils invitent artistes, penseurs et musiciens célèbres et conçoivent un festival de jazz.  Châteauvallon devient aussi un des hauts lieux de la danse contemporaine alors en plein essor, sous le nom : Théâtre national de la danse et de l’image, toujours sous la direction de Gérard Paquet. Mais il partira en 96, après de graves démêlés avec Jean-Marie Le Chevallier, maire (Front National) de Toulon, qui voulait censurer sa programmation! Ce qui déclencha un mouvement de solidarité dans toute la France…
En 98, devenu Centre National de Création et de Diffusion Culturelles (C.N.C.D.C.), Châteauvallon dirigé par Christian Tamet, passe sous la régie de la Communauté d’Agglomération Toulon-Provence-Méditerranée. Puis en 2015, devient Scène Nationale fusionnant avec le théâtre Le Liberté, dirigé par Charles Berling et son frère Philippe, et qui avait été ouvert quatre ans avant à Toulon.
Sous le nom Châteauvallon-Liberté, ces structures coexistent mais avec deux directeurs.  Mais huit ans plus tard, Christian Tamet s’en va et Charles Berling en prend la tête avec des programmations distinctes. L’enfant de Toulon qui s’est beaucoup battu pour forger cet outil, veut ancrer le lieu au cœur du territoire, avec des spectacles itinérants et va à la rencontre de nouveaux publics : écoles, prisons, E.P.H.A.D.
Le Festival, fer de lance de ces actions, ne déroge pas à la pluridisciplinarité originale et au programme, cette année : danse, cirque, opéra et théâtre. Avec ce soir, dans le sillage d’une courte pièce de Tamara Al Saadi, le prestigieux ballet Exit Above-after the tempest d’Anne Teresa De Keersmaeker.

Partie, texte, mise en scène et scénographie de Tamara Al Saadi

Nous avons découvert l’autrice-metteuse en scène avec Place, prix du Jury et prix des Lycéens du festival Impatience 2018, puis Brûlé-e-s, au festival Les Singuliers 2021 (voir Le Théâtre du Blog). Après ces débuts prometteurs, elle a poursuivi sa route et est associée, depuis cette année, au Théâtre national Bordeaux-Aquitaine.
Tranchant avec le registre de ses autres pièces, Partie décrit l’horreur de la Première Guerre mondiale, à travers les lettres d’un fils, à sa mère. Ici ni artillerie lourde ni pathos. Quatre comédiennes prennent en charge la narration mais une seule, Justine Bachelet, incarne Louis, envoyé au front à dix-sept ans, et Eliane, sa mère. Les autres l’assistent, en contrepoint.

© Christophe Raynaud de Lage

© Christophe Raynaud de Lage

Éléonore Mallo fabrique avec des objets de fortune, des bruitages à vue, et sur mesure : rumeurs des rues parisiennes, activités ménagères d’Eliane, chant d’oiseaux, cahots et sifflets de train, pas cadencés de la soldatesque, sifflements d’obus, ronflement de bombardiers…
Jennifer Montesantos, en fond de scène, fait apparaître des éléments scénographiques et déroule une grande feuille de papier avec didascalies et commentaires.

Tamara Al Saadi (remplacée ce soir-là), aura préalablement demandé aux spectateurs de participer à cette œuvre, en lisant à voix haute, et à son signal, les textes distribués à l’entrée. Effet choral assuré… tant bien que mal. En les invitant à raconter cette histoire avec elles, les actrices instaurent une belle complicité. Ce qui vient appuyer le jeu délicat et pudique de Justine Bachelet. Cette jeune actrice, vue récemment dans Après la répétition/Persona d’Ivo van Hove (voir Le Théâtre du blog), campe avec la même simplicité, une femme du peuple, pragmatique, et un jeune vendeur des rues parisien, naïf et rêveur.
Elle suit « Louis Verrier, 274ème d’Infanterie, 22ème compagnie » dans une guerre terrible où il perd son ami. Atteint d’«obusite, syndrome commotionnel incurable avec tremblements incontrôlés», il sera fusillé «pour abandon de poste en présence de l’ennemi», le 5 mars 1915.

Ces lettres écrites dans une prose simple et limpide, nous plongent dans l’horreur, sans véritable haine : « Les rats sont gras et le silence ici, c’est pire que tout, parce qu’il fait entendre la voix des blessés (….) Quand ils s’arrêtent de crier, c’est nous qu’ils blessent. »
Véritable réquisitoire contre la guerre, la pièce revisite notre Histoire à travers l’intimité des soldats, victimes anonymes. Il suffit de peu à Tamara Al Saadi pour faire théâtre : un tablier, des gestes quotidiens et nous sommes dans la cuisine d’Eliane… Un sac à dos, un casque, un peu de terre déversée, et nous voilà partis au front.
Les sons, produits et mixés par Éléonore Mallo, font revivre des images qu’on a très souvent vues dans les films de guerre. La distanciation s’opère, quand Tamara Al Saadi dévoile l’artisanat théâtral mais n’enlève rien à l’émotion que nous éprouvons face au sort douloureux de ces personnages.
On retrouvera la metteuse en scène à Châteauvallon-Liberté avec Taire, les 13 et 14 mars après sa création en janvier au Théâtre Dijon-Bourgogne. Une réécriture d’Antigone à ne pas manquer.

EXIT ABOVEafter the tempest, d’après La Tempête, chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker, musique de Meskerem Mees, Jean-Marie Aerts et Carlos Garbin

La musique a toujours porté la danse de la chorégraphe belge: de Steve Reich, Joan Baez ou John Coltrane, à Jean-Sébastien Bach, elle renouvelle sa grammaire, au tempo des compositeurs. Ici, elle accorde le rythme de la marche aux sonorités du blues, servies par la voix envoûtante de la chanteuse flamande d’origine éthiopienne Meskerem Mees et les « walking songs » joués par le guitariste Carlos Garbin.
Tout commence par un impressionnant solo de Solal Mariotte. Le danseur hip hop semble s’envoler, tournoyant dans une large jupe. Il lutte contre une tempête, figurée par une immense voile soulevé par un ventilateur.
Sur un écran, s’affichent en anglais, des phrases de Sur le concept de l’Histoire de Walter Benjamin : «Il existe un tableau de Klee qui s’intitule Angelus Novus. Il représente un ange qui semble s’éloigner de quelque chose qu’il fixe de son regard ».

 

© Anne Van Aerschot

© Anne Van Aerschot

Quand le vent s’apaise, la troupe rejoint cet ange qu’on croirait déchu, chassé du Paradis. Les musiciens, danseurs et danseuses occupent le plateau, martelant les pas d’une marche en un même mouvement. Ils avancent et reculent face public, ou en processions circulaires suivant les arabesques de couleurs dessinées au sol (scénographie de Michel François).
Avec comme point de départ, le standard
Walkin’ Blues,  popularisé dans les années trente par Robert Johnson, et ensuite par le chanteur Muddy Waters, Anne Teresa De Keersmaeker associe ces airs afro-américains, sources de nombreux styles musicaux, à la marche, forme primitive du mouvement.
Au fil de ces morceaux-écrits et composés par la chanteuse, le guitariste et Jean-Marie Aerts- la musique et la danse s’émancipent : électro, rap et punk, avec une succession de ruptures font voler en éclats la mélancolie répétitive de la marche, pour une fulgurance de gestes débridés.
Les textes qui les accompagnent, évoquent des catastrophes naturelles, inondations et incendies qui, sur notre  planète, sèment la mort des espèces.
La complainte jazzy devient colère techno et, en transe, les danseurs jettent leurs costumes à tout vent. Abigail Aleksander, Jean-Pierre Buré, Lav Crnčević, José Paulo dos Santos, Rafa Galdino, Carlos Garbin, Nina Godderis, Solal Mariotte, Meskerem Mees, Mariana Miranda, Margarida Ramalhete, Ariadna Navarrete Valverde et Jacob Storer se dispersent et se rassemblent sans cesse, dans les alternances de noirs et lumières signées Max Adams.
Ils ont troqué progressivement leurs costumes sombres pour d’autres : rouge, blanc ou bleu… Un feu d’artifice de musiques et mouvements embrase les interprètes : parmi eux, Meskerem Mees sera d’un bout à l’autre, le ciment de cette pièce multiforme et polychrome. Échappée d’un corps gracile, sa voix poignante et puissante n’a pas fini de nous émouvoir. Sous le ciel étoilé provençal, les paroles empruntées à Shakespeare et aux autres poètes, donnent des ailes aux anges de la danse.

Mireille Davidovici

Jusqu’au 23 juillet, Festival de Châteauvallon, 795 chemin de Châteauvallon, Ollioules (Var) T. : 09 80 08 40 40.

 

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