Festival d’Avignon vu par une spectatrice

Festival d’Avignon vu… par une spectatrice

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©x La Cour d »Honneur au Palais des papes

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©x Les dizaines de milliers d’affiches pour les 1.300 spectacles du off

Une spectatrice-parmi d’autres dit-elle- nous a envoyé quelques notes écrites, dans cette ville qu’elle a découverte pour la seconde fois, avec, à chaque fois, dit-elle,  comme une sorte d’émerveillement.
« Après tout, les critiques n’ont pas le monopole et je remercie Le Théâtre du Blog s’il veut bien héberger ces quelques réflexions. »  (Message reçu). Des réflexions, le plus souvent lucides, sur un spectacle du off et quatre du in…


Elizabeth Costello, adaptation du roman de J. M. Coetzee  et mise en scène de  Krysztof Warlikowski  (en polonais sur-titré)

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage

Les comédiennes polonaises et un acteur parlent dans une langueur presque érotique et d’une éloquence troublante. Musique très rythmée, répétitive, comme pour insister sur le sinistre des événements revendiqués sur chaque plateau ( écologique, politique et culturel )
J’ai trouvé la mise en scène de Krysztof Warlikowski techniquement parfaite. Oui, mais le rêve du réalisateur semble s’arrêter là : le texte traduit en sous-titres projetés, nous a déconcertés, c’est le moins qu’on puisse dire!
D’où une incontestable cacophonie dans cette merveilleuse Cour d’honneur où on ne comprend pas grand chose à ce spectacle. Après deux heures, malgré l’immense talent des acteurs polonais, j’ai, comme beaucoup d’autres, abandonné la partie et suis sortie assez désenchantée. Quel dommage !

Dämon, texte et mise en scène d’Angelica Liddell

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage

Actrice de son texte, elle nous entraîne seule dans la première partie de son spectacle, presque nue vers ses fantasmes les plus personnels et ose mettre à nu, la religion, la politique, le sexe et le bien-pensant. Et les images de la seconde partie  sont souvent d’une grande beauté.
Une pièce jouée à rythme soutenu, avec comme fil conducteur, le personnage de celui qu’elle considère comme son mentor, Ingmar Bergman. C’était la première fois que je pénétrais dans la Cour d’honneur, et c’était merveilleux.

Le Cid de Corneille, mise en scène de Frédérique Lazarini

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Le théâtre du Chêne noir offre aux acteurs plusieurs entrées et sorties au milieu du public.
La mise en scène, classique, est rythmée par les alexandrins mais avec une énergie encore plus évidente avec ces duels fréquents à l’’épée .
C’est un Cid mais sans le personnage de l’Infante et sa suite. Donc une seule femme est en scène…
Il y a de bons acteurs  comme Philippe Lebas (Don Diègue). Arthur Guézennec incarne un Rodrigue passionné et tout à fait crédible.. Comme Lara Tavella, la jeune actrice (Chimène).

La mise en scène de Frédérique Lazarini est précise et mise au service de cette pièce qu’on ne joue pas si souvent. Une belle réussite…
Comment ne pas avoir une pensée  pour Gérard Philippe qui reprit ce rôle dans la Cour d’Honneur, il y a déjà soixante-treize ans… Mais pourquoi le nouveau directeur du festival ne programme-t-il pas un seul classique?

Historia d’un senglar, mise en scène de Gabriel Calderon (en catalan, surtitré en français)

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Un mise en scène déconcertante… Le Catalan Joan Carreras joue un acteur parmi d’autres, installé sur une sorte d’estrade avec, au fond, des fils comme sur les côtés d’une scène classique. Il apprend qu’il a été choisi pour jouer Richard III de Shakespeare. La gloire: il n’ jamais été une vedette !
Sur une musique d’Henry Purcell, le metteur en scène va désacraliser la pièce. L’acteur s’en excusera plus tard, juste avant le dénouement et louera le génie du grand dramaturge anglais, et suppliant par la même occasion, de ne jamais cesser de le lire. Cela dure une heure, c’est assez bavard mais l’acteur  m’a émerveillé…

Toda La Vida, Un Día

Ce 21 juillet, fin du festival d’Avignon où a été privilégiée la langue espagnole: « L’inviter, dit Tiago Rodrigues, c’est reconnaître aujourd’hui la richesse du monde hispanophone et son importance dans le domaine des arts vivants. C’est aussi se mettre à l’écoute de son histoire, des récits collectifs ou intimes portés par ses artistes. Au-delà des spectacles dans cette langue (30% de la programmation,) elle irrigue l’ensemble de cette édition à travers des rencontres, lectures… »

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage

Ce concert de la chanteuse catalane Silvia Pérez Cruz en deux heures nous tous fait vibrer ce soir sur des vers d’écrivains et artistes espagnols. Elle-même (voix, guitare, saxophone, clavier, synthé) accompagnée à un rythme soutenu par Bori Alberto (contrebasse, clavier, chœurs), Marta Roma (violoncelle, trompette, chœurs) et Carlos Montfort (violon, percussions, trompette, clavier, chœurs). 
Avec Toda la vida, un día, son dernier album, elle a mis, dit-elle «toute sa vie». Avec, pour fil conducteur, la poésie concrète de William Carlos Williams, elle nous offre une œuvre envoûtante: je ne trouve pas d’autre mot!
Le public de l’Opéra du grand Avignon en était tout tremblant et j’en suis sortie ensorcelée.

Sylvie  Claudy

 

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