Jeux Olympiques: trampoline, gymnastique rythmique, breaking…

Jeux Olympiques: trampoline, gymnastique rythmique, breaking…

 «Jeux Olympiques, Paris Superstar » Libération et « Notre meilleure vie» L’Equipe  11 août. « Merci » Le Parisien, 12 août. «Paris un si bel été ». Cette réussite ne peut pas être sans lendemain ! Le Monde, 13 août.
Ainsi titraient ces quotidiens à la fin des Jeux Olympiques,  avant le début des Jeux Paralympiques, le 28 juillet. Cette quinzaine est arrivée comme un ballon d’oxygène dans un pays au bord de la dépression et la flamme Olympique s’est élevée chaque soir comme un témoignage d’espoir. Nous avons découvert une cérémonie d’ouverture atypique et quoi qu’on en dise, unique au monde (voir Le Théâtre du blog).

On a tout écrit sur cette grande fête: la folie joyeuse et communicative des spectateurs, la bienveillance sans accroc des services de sécurité, la propreté de Paris, la réussite de nos athlètes dont certains sont devenus des stars en quelques minutes, la disponibilité exceptionnelle des bénévoles, le bon fonctionnement des transports en commun, etc. Le monde entier a été surpris. «Paris 2024, dit le sociologue Jean Viard, sera désormais une référence, comme l’a été l’Exposition universelle à Paris en 1900.»

Pour la cérémonie d’ouverture et l’ensemble des épreuves, la composante artistique a été une réussite. En ouvrant le bal avec, comme autrefois au théâtre, les trois coups, ici frappés par un ancien champion de la discipline : Dan Carter, Billie Jean King, ou par une personnalité: Thomas Pesquet, Omar Sy… A chaque début de session, le public entendait en français et en anglais : «Comme au théâtre en France, nous allons frapper les trois coups. »

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On sait maintenant ce que signifie le mot: brigadier, pour désigner ce fameux bâton frappeur. Qui a eu cette belle idée ? Sans doute, Thomas Jolly, le metteur en scène de cette cérémonie d’ouverture, ancien élève de l’Ecole du Théâtre National de Strasbourg. Les monuments de Paris, la Tour Eiffel, les Invalides, le pont Alexandre III, le Grand Palais (rénové sous la direction de Didier Fusillier) sont aussi devenus de véritables décors où avaient lieu certaines épreuves. Le public a découvert les caractéristiques de ce que nous aimons dans un spectacle où se crée la joie ou la peur et se réveillent les émotions mais qui restera éphémère… Comme un rêve, nous pouvons revoir par le canal des médias mais jamais le reproduire. Les gens de théâtre le savent bien: une représentation est toujours unique…

Certaines épreuves avaient une couleur artistique majeure évaluée avec des notes par des jurys. A l’Arena de Bercy, les épreuves de trampoline qui tenaient de ballets aériens, rappelaient la rigueur du travail de Yoann Bourgeois et de ses artistes. L’équipe française de natation artistique a eu son ballet libre, chorégraphié par Mourad Merzouki, même si elle est arrivée quatrième.

© Jean Couturier

© Jean Couturier

Les prestations des équipes féminines de gymnastique rythmique n’avaient rien à envier à celles de certaines grandes compagnies de danse. Et nous nous souviendrons longtemps de la performance de l’équipe italienne aux costumes rouge et noir, sur la musique de Carmen de Georges Bizet.
Seul le breaking, place de la Concorde, a eu une destinée éphémère. Classée épreuve sportive à la place du karaté uniquement pour Paris 2024, elle est passée presque inaperçue. Né dans les fêtes du Bronx à New York et issue de la culture hip-hop dans la rue vers 1970, le breaking a acquis ses lettres de noblesse en France au début du XXI ème siècle avec les chorégraphes nommés à la tête d’institutions: Kader Attou, directeur du Centre chorégraphique national de La Rochelle de 2008 à 2021. Anne Nguyen, grande représentante de cette danse depuis 2005, a animé un atelier de hip-hop à Sciences Po Paris. Mourad Merzouki, directeur du Centre Chorégraphique de Créteil et du Val-de-Marne et d’autres font partie de cette mouvance. Seul sport à avoir affiché complet au début des réservations sans que l’on sache pourquoi mais dont les épreuves sur deux jours, n’ont pas marqué ces Jeux! Ce courant artistique, pourtant populaire, est resté confidentiel…
Dans l’article du Monde du 13 août, une bénévole disait: « Je me sens en congé de moi, en congé de ma vie, cela fait un bien fou.» Probablement, ce fut un été particulier pour beaucoup…. Il reste des places pour les Jeux paralympiques et vont à nouveau servir d’écrin à ces athlètes, les mêmes lieux emblématiques.

 Jean Couturier

 

 

 


Archive pour 20 août, 2024

Festival d’Aurillac Jouir, mise en scène et écriture collective dirigée par Juliette Hecquet

Festival d’AurillacJouir, mise en scène et écriture collective dirigée par Juliette Hecquet 

Nous n’avons pas pu rendre compte des spectacles de ce festival comme nous le souhaitions. Mais cette manifestation avec Chalon, reste une des plus emblématiques du théâtre, dit de rue, qui, en fait, se passe surtout sur des places, cours d’école, dans des stades…
La compagnie Notre Insouciance créée il y a cinq ans, dit « vouloir aller à la rencontre du public et surprendre celles et ceux qui ne se pensent pas spectateurs et spectatrices de théâtre. Mue par une volonté de création collective avec des artistes pluridisciplinaires (théâtre, musique, danse et audiovisuel), elle dit aussi « s’inscrire dans un croisement entre la recherche artistique contemporaine et des enjeux sociétaux: les spectacles sont pensés pour investir l’espace public et des espaces non dédiés au spectacle vivant pour favoriser l’échange et le partage. On sait pas où on va mais on essaye quelque chose . »

 © x Les acteurs de la compagnie Notre Insouciance

© x Les acteurs de la compagnie Notre Insouciance

Ici, ce spectacle en une heure vingt, mené par Juliette Hecquet, récemment sortie de la FAIR-AR, centre de formation aux arts de la rue à Marseille, se joue Place des Justes  dans le vieil Aurillac, juste derrière la belle église Saint-Géraud. Une pelouse mais ni scène ni praticables sauf quelques caisses pour la récolte des pommes, quelques micros sur pied ou à la main, une tente blanche pour abriter le synthétiseur et son interprète qui est aussi acteur avec un camarade et cinq actrices.  Devant quelque huit cent spectateurs! Jouir est gratuit: ceci explique peut-être aussi cela…

Le thème : certains aspects du sexe ( surtout le désir pour l’autre) mis au grand jour avec questions-réponses en complicité avec le public. Jouir a sans doute été inspiré par le succès mondial qu’avait été Les Monologues du vagin de l’auteure américaine Eve Ensler, une pièce créée en 96 à Broadway avec trois actrices, chacune d’âge différent. Et à Paris, quatre ans plus tard dans une mise en scène de Tilly.  Une pièce iconique du féminisme contemporain, traduite en 46 langues et mise en scène dans plus de cent trente pays!
« Selon une étude récente du magazine Santé +, 75% des hommes affirment avoir un orgasme à chaque rapport sexuel, contre 33% des femmes. Cherchez l’erreur… En revisitant le Comedy club, le genre du documentaire théâtral et du cabaret musical, dit Juliette Hecquet, ce spectacle est une invitation à se poser collectivement la question du désir et de la jouissance : pourquoi existe-t-il un écart orgasmique? Quels modèles de plaisir existent-t-ils et pouvons-nous (ré)inventer? Comment pouvons-nous en parler autour de nous ? Et surtout, est-ce si important de jouir ? »

Ici, se succèdent de courts monologues: récits intimes, témoignages documentaires, chansons mais aussi appels à participer -trop fréquents et un peu racoleurs du genre: ça va Aurillac? Oui, hurle le public assez jeune comme le plus souvent à Aurillac et prêt à soutenir  les acteurs de la compagnie Notre Insouciance: Camille Dordoigne, Emma Evain, Juliette Hecquet, Cécile Leclerc, Joseph Lemarignier, Arthur Raynaud et Florie Toffin.  Visiblement  très aguerris, gestuellemment et oralement, au jeu en plein air même le plus souvent sans micro et devant plus de neuf cent personnes, ils savent  retenir l’attention et faire rire… Mais grossière erreur, le festival d’Aurillac n’avait pas limité la jauge!

Et comme c’était gratuit, un trop nombreux public a envahi toute la pelouse autour de l’espace de jeu. Cela dans des conditions plus que limites, côté sécurité! Mais les acteurs ont continué à jouer frontalement comme prévu! Ils auraient pu au moins en tenir compte et faire l’effort d’élargir le champ de jeu… Mais non! Résultat : même en arrivant trois quarts d’heure avant, impossible de bien se placer pour entendre le texte! Il faudrait donc revoir ce spectacle dans des conditions beaucoup moins approximatives. A suivre. 

Philippe du Vignal

Spectacle joué du 14 au 17 juillet, place des Justes, Aurillac.

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