Hamlet de William Shakespeare, traduction de Georges Chimonas, mise en scène de Themis Moumoulidis

Hamlet de William Shakespeare, traduction de Georges Chimonas,  mise en scène de Themis Moumoulidis
La célèbre pièce, connue dans le monde entier, a fait l’objet  d’innombrables lectures-interprétations. Et il y a autant d’Hamlet que de commentateurs, metteurs en scène, interprètes, spectateurs… C’est la tragédie d’un esprit noble et éclairé qui se rebelle, quand s’ébranlent toutes ses croyances personnelles, philosophiques et politiques.
C’est si terrible et sa méditation sur les ruines, si irrépressible, qu’elle le paralyse et le conduit à s’autodétruire. Une libération et une rédemption pour cet étudiant en philosophie qui recherche passionnément la vérité et, qui  en homme éminent de la Renaissance, doute de tout. Cet Hamlet est poussé par un amour de la connaissance théorique mais aussi par sa tragédie personnelle: obtenir une vengeance dictée par le fantôme de son père qu’a tué l’amant de sa mère.
Proche d’Œdipe, non au sens freudien mais parce qu’il lutte passionnément  comme lui, pour apprendre la vérité mais en l’apprenant, il se détruit lui-même. La question existentielle « Vivre. Ne pas vivre.» englobe la question «Agir ou ne pas agir. », même contre soi-même.
Mais à quoi bon! Selon Hamlet, l’action ne peut avoir d’effet sur rien et l’inaction aboutit au même résultat: une incapacité à réparer les choses et changer un monde qui ne vaut pas la peine d’être vécu s’il n’est pas changé….

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Georges Chimonas  a donné en 1988, un nouvel élan au texte de Shakespeare, en créant un discours théâtral  à plusieurs niveaux. Ce qui permet aux acteurs d’évoluer avec aisance dans l’interprétation linguistique et para-linguistique des rôles.

Sa traduction a guidé Themis Moumoulidis qui crée un spectacle vivant et rapide et cette pièce devient alors compréhensible par un large public.


Themis Moumoulidis lit et fait clairement ressortir les plis complexes du texte shakespearien, tout en cultivant le suspense et l’attention du public.
Il y a ici une attention portée aux détails et un environnement sombre, mystérieux et menaçant, capture la psyché des personnages. En imaginant une scénographie avec d’ingénieuses cachettes,  Mikaela Liakatas sert les nuances sémantiques du mouvement de Patricia Apergi, rehaussé par la musique de Stavros Gasparatos.  Eclairages de Nikos Sotiropoulos, costumes de Vassiliki Syrma, vidéos de Thomas Palyvos et travail à l’épée d’Anastassis Roilos incarnant aussi Hamlet de manière évolutive et profonde vers les multiples dimensions de l’âme: Themis Moumoulidis a bien choisi ses collaborateurs et ses interprètes. Ioanna Pappa (Gertrude) se distingue par sa maturité expressive. Michael Syriopoulos (Claudius) montre toute  la tromperie et le cynisme du personnage. Thodoris Skyftoulis (Polonius, Le Fossoyeur, Rosencrantz, Vernardios, Premier Acteur) et Thanassis Dovris (Le Roi, Le Prêtre, le Capitaine, Osric) sont très à l’aise dans tous ces rôles. Marouska Panagiotopoulou (Guildenstern, Le Reine, La Dame), Jenny Kazakou (Ophélie), Aris Ninikas (Horace) et Dimitris Apostolopoulos (Laertes, Lucian, Marcellus, Fortebras) complètent bien cette distribution.

 Nektarios-Georgios Konstantinidis
 
Le spectacle est actuellement joué en tournée en Grèce.
 
https://www.youtube.com/watch?v=FuF0l2iCPWc  
 

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