L’Ombre de soi d’Odile Cougoule

L’Ombre de soi d’Odile Cougoule

 Nous avons revu, et mieux vu au studio Chandon, ce solo dansé par Chloé Sénéjoux et créé en juin dernier. Odile Cougoule, récompensée en 76 à Bagnolet comme Dominique Bagouet (1951-1992), au concours créé par Jaque Chaurand (1928-2017), évolue dans la danse dite libre, tendance Irène Popard, plutôt qu’Isadora Duncan.
Ici, elle a voulu ici rendre hommage à la chanteuse américaine Janis Joplin disparue en  70 et qui eut son heure de gloire au temps des chemises à fleurs. On connaît sa fin tragique, celle d’artistes accros aux drogues dures : le « club des 27″ (Jimi Hendrix, Brian Jones, Jim Morrison, Kurt Cobain, Jean-Michel Basquiat, Amy Winehouse…)

 

© Nicolas Villodre

© Nicolas Villodre

Janis Joplin,«chanteuse à voix », fit, avec un répertoire pop (on ne dit plus variétés!), des emprunts aux interprètes de jazz, blues, soul… comme Bessie Smith, Big Mama Thornton, Mahalia Jackson, Tina Turner… Odile Cougoule garde de celle qu’on surnomma « Pearl », le souvenir ému d’un concert qu’elle donna en Europe lors de sa dernière tournée internationale qui s’acheva à Woodstock où elle apparut absolument ivre et «chargée» à bloc… Et plus que l’ombre d’elle-même. Cela explique sans doute le titre de cette pièce.
La bande originale choisie par la chorégraphe comprend And the Gods made love (1968) de Jimi Hendrix, tiré de l’album Electric LadylandDark Victory, de et par le pianiste Paul Bley, accompagné en 90 par le bassiste Charlie Haden, Doing it to death (1973) de James Brown et Summertime, une chanson tirée de Porgy and Bess (1935), le fameux opéra de George Gershwin, livret d’Ira Gershwin et de DuBose Heyward, et interprétée par Janis Joplin.

 Chloé Sénéjoux exprime avec un grand talent les moments de méditation, extase, rage, spleen, évasion dans les paradis virtuels au moyen de substances. Comme les chutes et rechutes de la protagoniste. Si la pièce n’est pas narrative, elle reste, comme disait Claudine Eizykman «représentative».
Cela implique que les qualités de la danse restituent des états psychologiques bien précis. Mais la relation musique-danse ne va pas jusqu’à la subordination d’une expression sur l’autre. Humilité de la danse vis-à-vis de la musique ! Ni la chorégraphe ni son interprète n’illustrent note à note ou  pas à pas, chaque chanson. Et  elle n’a pas bridé  Chloé Sénéjoux qui a eu le champ libre pour imprimer, sa patte et sa dynamique à l’entreprise. Ici, elle enchaîne remarquablement prises de risque, torsions et distorsions, grands ponts, les déséquilibres, changements de sens… Le public en a eu pour son content et son comptant.

 Nicolas Villodre

 Spectacle vu le 15 septembre au Studio Chandon, 280 rue Lecourbe, Paris (XV ème)

 

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...