Programmation Camping du Centre National de la Danse Autrement dit, d’Yasutake Shimaji et Hana Sakai

Programmation Camping du Centre National de la Danse

Autrement dit, d’Yasutake Shimaji et Hana Sakai

Un couple à la scène comme à la ville. Lui, danseur de hip hop, a travaillé dix ans dans la compagnie de William Forsythe et elle, a fait toute sa carrière au Japon. Danseuse-étoile au ballet du New National Theater, elle y interprète les rôles principaux du répertoire. Et elle a été Invitée au festival les Benois de la danse à Moscou.

© shinichiro_saigo

© Shinichiro Saigo

Au pays du Soleil levant, même si la danse contemporaine essaye de se faire une place avec des artistes comme Saburo Teshigawara, régulièrement invité en Europe, la danse classique garde la faveur du grand public et à Tokyo, l’Opéra de Paris affiche toujours complet. Les écoles privées, très nombreuses dans les grandes villes permettent aux familles des classes moyennes et supérieures de lancer leurs enfants dans une potentielle carrière. Le graal étant pour eux, d’intégrer ensuite des écoles de danse européennes, comme celle de Rosella Hightower.

Ici, la lumière se fait sur Hana Sakai, allongée sur la scène, en bustier rouge et tutu. Dans le ballet romantique Giselle, l’héroïne s’éveille et découvre son prince. Ici, elle voit, Yasutake Shimaji debout devant elle ! Il semble un peu distrait mais la relève et l’observe. Elle réalise quelques figures devant lui. Sans trop comprendre ce qui se passe, il cherche à imiter chacun des mouvements. Peu à peu, une complicité se crée et Hana Sakai va endosser une tenue plus sportive pour s’essayer au hip hop. De leur connivence, nait un duo plus contemporain, gracieux et poétique Avec un certain humour, ce spectacle hors du temps finit par nous séduire, grâce à ces beaux interprètes.

Jean Couturier

Spectacle vu le 17 octobre à la Maison de la Culture du Japon, 101 bis quai Jacques Chirac, Paris ( XV ème). T. : 01 44 37 95 01.

 


Archive pour 27 octobre, 2024

Little rock story, conception de Claude Whipple, mise en scène d’Olivier Prou

Little rock story, conception de Claude Whipple, mise en scène d’Olivier Prou

Un remarquable spectacle, destiné aux tout jeunes et à ceux qui le sont moins… Et joué par un quartet réunissant :Claude Whipple (guitare électrique et chant), Nicolas Liesnard (claviers, guitare électrique et chœur), Vincent Benoist (basse électrique et au chœur) et Romain Piot (batterie et au chœur). En une heure quinze-ni trop, ni trop peu-près de quarante titres restitués entièrement ou en extraits, dans ce beau théâtre des grands boulevards, ancienne salle de café-concert qui, au XIX ème siècle, avait pour nom L’Eldorado. Y furent programmées au début du XX ème, les danses apaches de Mistinguett et Max Dearly, mais aussi notre star internationale Maurice Chevalier, connu aussi pour Le Twist du canotier (1962) chanté avec Les Chaussettes noires. Claude Whipple  et ses musiciens refont/rejouent l’histoire du rock de manière exhaustive, ou presque.

©x

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Manque selon nous, l’étape du «rhythm and blues» où s’illustra Louis Jordan. Mais le tout interprété fidèlement avec brio et: à signaler, sans la moindre nostalgie. Mais avec commentaires informatifs pour les enfants du rock accourus en nombre, accompagnés de leurs parents. Il y a aussi des gags avec vidéos comme en miroir où on voit, par intermittence, un double de Claude Whipple costumé selon la mode des années soixante, à nos jours. Et deux pots-pourris vont rythmer, s’il le fallait, des effets théâtraux, comme un branchement de câbles où l’électricité statique fait dresser les cheveux du bassiste. A noter, le jeu de lumières efficace de Mathieu Le  Parc et l’excellent son en H.F. de Nicolas Bouchillou.

Cela va de: Me and the Devil (1938) du blues-man Robert Johnson, à Life on Mars (71) de David Bowie. Et il y a des pépites comme Hoochie coochie Man (54) de Muddy Waters, Jailhouse Rock (1957) par Elvis Presley, Johnny B. Goode (57) de Chuck Berry, Satisfaction (65) des Rolling Stones, Purple Haze (67) de Jimi Hendrix, Smoke on the Water (72) de Deep Purple, Iron Man (75) de Black Sabbath, Stairway to heaven (71) de Led Zeppelin… Nous aurons quelque indulgence pour les auteurs et les interprètes de quelques morceaux hors sujet, relevant d’autres genres musicaux que le rock proprement dit : pop (pour ne pas dire : variétés), country, soul, funk, reggae, électro, rap…

Sans aller jusqu’à casser les fauteuils comme les fans de Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Vince Taylor… en 61 au Palais des sports à Paris, sans se mettre à danser parmi les travées, le public, du genre participatif et très motivé, claque des mains pour marquer la cadence et applaudit la fin des morceaux… Il rit aussi aux sketches historiant le récit et apprécie particulièrement le duel avec «riffs» entre Claude Whipple et Nicolas Liesnard, à la guitare. « Résumer l’histoire du rock en soixante-quinze minutes, c’est comme vouloir faire entrer toute l’eau d’un océan dans une bouteille d’un litre.» dit Olivier Prou. Mais sous sa houlette, le défi est relevé par les quatre musiciens dont l’interprétation a justifié les nombreux rappels du public.

 Nicolas Villodre

Jusqu’au 5 janvier, Théâtre Libre, 4 boulevard de Strasbourg, Paris (X ème). T. :  01 42 38 97 14.

 

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