Zeus, le cheval ailé des Jeux Olympiques, au château de Versailles

Zeus, le cheval ailé des Jeux Olympiques, au château de Versailles

 

 

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Cette sculpture, remarquée dans le monde entier, a illuminé la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques est actuellement exposée dans la cour royale. « La société Blam (architecture et design) a proposé à Morgane Suquart et Madeg Ciret-Le Cosquer, ingénieurs diplômés de l’Ecole  nationale de la Marine marchande et qui ont suivi deux années d’études d’architecture, de participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en juillet 23 mais nous ne savions pas sur quoi nous allions devions travailler. Nous étions en relation avec Thierry Reboul, directeur exécutif des créations Paris 2024, et des cérémonies.


Le projet, longtemps élastique, se précisa: la première demande avait concerné un objet indéterminé d’une tonne qui devait pouvoir se déplacer sur la Seine mais nous avons bénéficié d’une liberté totale. Nous avons alors imaginé de créer un avion sous-marin qui plongerait dans l’eau et resurgirait à la surface. Morgane pouvait chevaucher l’engin sous l’eau: elle a son brevet de plongée sous-marine.  Faute de temps, l’idée a été abandonnée mais en était née celle d’une forme surprenante. Il en reste une maquette…
Le travail a été réparti entre l’atelier Blam dont certains membres travaillèrent avec Le Royal de Luxe. Cet atelier, basé à Nantes depuis 2015, et dirigé par Aurélien Meyer et en février, il a fini de créer un cheval mécanique, porteur du drapeau des Jeux. Nous nous connaissons bien et avons des points communs essentiels: le design et l’architecture, l’association technique et esthétique.  De notre côté, nous nous sommes attelés à la fabrication d’un trimaran à moteur électrique, le moins visible possible et portant ce cheval.  La vision naissait. Nous répétâmes à Quiberon, presqu’île aux deux mers, avec un faux cheval sur quelque 200 kms en tout Nous avons adoré ces essais avec des courants bien entendu plus intenses que ceux de la Seine. Et puis nous sommes des marins et avons le goût de l’océan.

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©x Essais en mer

Mais la lumière du cheval, une île de clarté qui avance dans la nuit, était forte…  Avec les feuilles dorées réparties sur certaines parties et avec ses trois lampes, à l’avant et à l’arrière du trimaran, il brillait trop.  Il a donc  fallu en atténuer la visibilité à tous les niveaux mais aussi ne pas trop l’assombrir… Il allait passer, environné d’ombre, sur la masse noire profonde du fleuve et comme il se déplace à une vitesse constante: vingt-quatre kms à l’heure, il miroite de tous les côtés. La lumière sur les feuilles dorées et l’armure luisante, se réfléchit.  Nous avons un grand souci des détails  et avons donc traité les articulations du cheval à la main: cet ennui a donc été résolu.

L’autre problème portait sur la fluidité, la continuité et la régularité de l’ensemble indispensables à l’image de ces Jeux et le C.I.O. nous demandait de mettre en valeur le drapeau olympique, à la différence des autres cérémonies où il  ne l’était pas. Un objet féérique  comme celui-ci, doit porter ce drapeau sans à-coups et sur une seule  ligne. Pour cette force qui va, un seul  but:  fluidité et simplicité…

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©x Sur la Seine


Vers les deux tiers du parcours, les chœurs s’élèvent. La solennité commence avant le Trocadéro. La puissance de ce cheval a permis de rééquilibrer l’image du drapeau avec celle de la vasque embrasée. Morgane a dirigé le cheval grâce à deux cordes fixées à son encolure. Ainsi la tête s’étire au moment de l’extension des jambes et recule légèrement quand les  pattes se replient, le tout est absolument coordonné. Au départ, j’étais inquiet et fier de montrer ce travail accompli à plusieurs…. Je suivais Morgane et lui donnais, grâce à une oreillette, les informations sur les courants et les piles des ponts.


La veille de la cérémonie, la Préfecture de police nous demanda des certifications et il fallut changer le rouge, par du jaune. Laurent Nunez, le préfet de police, vint en bateau assister à une répétition à cinq heures du matin et, après la cérémonie, nous félicita. »

Mission remarquablement accomplie. Longue vie à Zeus, le cheval ailé inspiré  des études chronophotographiques d’Eadweard Muybridge, et à ses grands cousins automates: Lilith, la gardienne des ténèbres, Ariane et le Minotaure qui illuminèrent de leur présence le grand spectacle de la compagnie La Machine à Toulouse…

Entretien avec Morgane Suquart et Madeg Ciret-Le Cosquer de Bernard Rémy

Jusqu’au 24 novembre, dans la cour du Château de Versailles (Yvelines). T. : 01 30 83 78 00.

 

 

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