Je suis trop vert texte et mise en scène de David Lescot

 Je suis trop vert texte et mise en scène de David Lescot

 Nous retrouvons, avec le même plaisir Moi, élève de 6 ème D, en pleins préparatifs de classe verte. Dans J’ai trop peur, âgé de dix ans, il s’inquiétait de son entrée au collège et dans J’ai trop d’amis, il vivait ses premiers émois amoureux dans de pénibles embrouilles. (Voir Le Théâtre du Blog). Même dispositif scénique simple et astucieux que pour les spectacles précédents : une boîte à jouer en bois semée de trappes, conçue par François Gautier-Lafaye. Elle s’ouvre selon les besoins pour faire émerger le pupitre où Moi et son copain Basile discutent. Ou, pour que surgisse de sa chambre, la petite sœur, une vraie peste et, plus tard,on y entendra meugler les vaches et caqueter les poules, dans la ferme qui accueille les élèves…

© Christophe Raynaud de Lage

© Christophe Raynaud de Lage

David Lescot, en bon musicien, crée une série d’ambiances sonores pour figurer les différents lieux. Eclats de voix, mots épars, rires et cris : nous sommes dans la cour de récréation. Ronflement de moteur et nous voilà dans l’autobus roulant vers la campagne… « Le principe de la classe verte, dit Moi, c’est de nous envoyer dans la nature pour nous changer de la ville où on habite et nous familiariser avec la vie rurale ». Même s’il a peur de s’ennuyer, il se réjouit à cette perspective. Basile, lui, doit se faire prier pour accepter de partir. Balourd de la classe et  un peu décalé, il a peur de tout et il lui arrive des tas de mésaventures, plus ou moins drôles…

Après bien des embrouilles, voilà la classe partie pour une semaine à la ferme. Moi découvre que la campagne, ce n’est pas si calme et que la vie aux champs n’est pas de tout repos. Chargée d’instruire les enfants, Valérie, la fille de la famille, de peu son ainée, ne les ménage pas : lever aux aurores, taches harassantes, machines dangereuses, odeurs de fumier… Epuisant ! Le petit gars de la ville doit faire ses preuves devant une fille ! En récompense, elle lui apprendra à écouter et à comprendre la nature, et c’est avec un petit pincement au cœur, qu’il la quittera.

 Lyn Thibault, Elise Marie, Sarah Brannens, Lia Khizioua-Ibanez, Camille Bernon et Marion Verstraeten (en alternance), les mêmes que pour les première et seconde pièces du triptyque, interprètent tous les rôles, ce qui crée un grand nombre de combinaisons. Deux actrices jouent invariablement Basile et Moi. Et la troisième campe une multitude de personnages : un blouson, une capuche, une casquette, une perruque, ou des lunettes et moustaches et elle se transforme en garçon ou fille. Elle excelle dans l’interprétation de la petite sœur qui, sous la plume de David Lescot,  fait preuve de bon sens et aplomb, dans son langage de bébé irrésistible.

La pièce est riche en micro-évènements et facéties comiques mais l’auteur-metteur en scène ne cède pas à la facilité, aux clichés sur la jeunesse et ne dote pas ses personnages d’une feinte naïveté. Il aborde avec humour, les questions d’écologie et les vicissitudes de la condition paysanne. Pour se documenter, il est allé travailler dans l’exploitation agricole d’une amie. Nous ne sommes pas au vert paradis de l’enfance et David Lescot évoque avec tact et sensibilité, le vécu concret d’un garçon de cet âge avec ses questions sur la famille, l’avenir, le sort de la Planète…  « Je parle beaucoup avec les enfants de cet âge, dit-il, pour m’imprégner de la réalité de la sixième », dit l’auteur. Et cette classe de sixième nous apparaît pleine de vie, avec ses conflits, ses amitiés, joies et angoisses. Et nous l’accompagnons avec plaisir durant soixante minutes. La pièce destinée aux jeunes dès huit ans ravira aussi les grands.

 Mireille Davidovici

 Du 2 au 17 novembre, Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, place du Châtelet, Paris (Ier) Les 9,10 et 16 novembre, intégrale : J’ai trop peur / J’ai trop d’amis / Je suis trop vert : T. 01 42 74 22 77.

 Du 19 au 21 novembre, Scène nationale de Narbonne (Aude) ; 22 novembre Lattes, programmation du Crédit Agricole (Hérault) ; le 26 novembre, Nîmes, programmation du Crédit Agricole (Gard) ; le 28 novembre, Mende ( Lozère).

Du 9 au 18 décembre, T.N.G.-Centre Dramatique de Lyon ; du 13 au 15 janvier, Théâtre de l’Olivier, Istres-Scènes et cinés (Bouches-du-Rhône) ; du 30 janvier au 1er février, Théâtre des Sablons, Neuilly (Hauts-de-Seine).

Les 27 et 28 février, MCL, Gauchy (Aisne).

Les 12 et 13 mars, Théâtre André Malraux, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Du 13 au 16 avril, Les Petits devant, les grands derrière, Poitiers (Vienne) ; les 28 et 29 avril, Théâtre du Champ du Roy, Guingamp (Côtes-d’Armor).

 

Le texte de la pièce est édité aux Solitaires Intempestifs.

 

 

 

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