Yoroboshi: The Weakling, texte et mise en scène de Satoko Ichihara

Yoroboshi: The Weakling, texte et mise en scène de Satoko Ichihara 

Une lecture contemporaine du bunraku, théâtre de marionnettes né il a bien des siècles et  qu’on a souvent vu en France dans les années quatre-vingt.  Ici, revu et corrigé, avec une narratrice (Sachiko Hara,) une joueuse de biwa (Kakushin Nishihara), un manipulateur (Terunobu Osaki) et trois manipulatrices (Seira Nakanishi, Ryota Hatanaka et Tomarimaimai), en collant chair et non en costume noir comme dans le bunraku traditionnel.
L’autrice reprend le mythe ancien de Shuntoku Maru, l’histoire tragique d’un jeune garçon, abandonné par son père, devenu aveugle de tristesse et renommé Yoroboshi : «le faible ». Il y a ici un père qui travaille sans relâche comme surveillant dans les chantiers de construction, sa femme qui va mourir, et leur jeune fils qu’ils ont du mal à avoir et qui grandira très vite.
La nouvelle épouse du père aura vite des relation sexuelles avec ce garçon… ce que découvre le père rentrant du travail. Dégoûté, il ira faire l’amour dans des salons de massage. Son fils lui fera une fellation puis l’éventrera (vidéo en gros plan d’organes qui font plus penser à du foie de veau) et, à la fin, on pourra voir la tête du jeune garçon décapité sur un socle.

© Jörg Baumann

© Jörg Baumann

«Dans ce monde trouble où poupées et humains cohabitent étrangement, dit la note d’intention, un père, son fils et sa nouvelle épouse sont confrontés à la violence de leur destin, inexorable et funeste. Par un dispositif scénique singulier dans lequel la distanciation fait loi, se pose la question de la responsabilité. Qui agit vraiment ? Les pantins inanimés, aux traits faussement humains? Dans cette mise en abyme déroutante, Satoko Ichiara interroge les dynamiques de domination intime et sociale ».
Mais les dialogues que prend en charge la narratrice Sachiko Hara en modulant le texte à la manière traditionnelle, sont peu convaincants, les poupée en résine à taille presque humaine ne sont pas belles, les marionnettistes ont un costume genre collant chair vraiment laid et nous n’avons pas vraiment envie de les regarder comme acteurs. Quant à la distanciation annoncée, il faudra repasser et nous n’avons jamais ressenti «la place des non-vivants à l’effigie d’humains. »

Dans un décor peint assez tristounet comme l’éclairage, le spectacle qui a du mal à décoller, est vite ennuyeux. Que sauver? Peut-être à la fin,  un court ballet de poupées-jeunes femmes en tenue érotique, filmées dans un «salon de massage», qu’on devine derrière un tulle et qu’on voit sur écran. Comme cette bouche maquillée, elle, aussi filmée en très gros plan devant un sexe en érection- «obscène» au sens étymologique du terme et qui va simuler une fellation, le tout sur fond de musique électronique infernal.
Désolé, mais nous préférons, à cette version de bunraku, l’originale avec ses traditionnelles et formidables marionnettes (environ un mètre cinquante) en riches costumes avec trois manipulateurs par personnage.

Philippe du Vignal

Spectacle présenté du 9 au 11 novembre, au T2 G-Centre Dramatique Nationaln 41 avenue des Grésillons, Gennevilliers ( Seine-Saint-Denis).


Archive pour 13 novembre, 2024

Yoroboshi: The Weakling, texte et mise en scène de Satoko Ichihara

Yoroboshi: The Weakling, texte et mise en scène de Satoko Ichihara 

Une lecture contemporaine du bunraku, théâtre de marionnettes né il a bien des siècles et  qu’on a souvent vu en France dans les années quatre-vingt.  Ici, revu et corrigé, avec une narratrice (Sachiko Hara,) une joueuse de biwa (Kakushin Nishihara), un manipulateur (Terunobu Osaki) et trois manipulatrices (Seira Nakanishi, Ryota Hatanaka et Tomarimaimai), en collant chair et non en costume noir comme dans le bunraku traditionnel.
L’autrice reprend le mythe ancien de Shuntoku Maru, l’histoire tragique d’un jeune garçon, abandonné par son père, devenu aveugle de tristesse et renommé Yoroboshi : «le faible ». Il y a ici un père qui travaille sans relâche comme surveillant dans les chantiers de construction, sa femme qui va mourir, et leur jeune fils qu’ils ont du mal à avoir et qui grandira très vite.
La nouvelle épouse du père aura vite des relation sexuelles avec ce garçon… ce que découvre le père rentrant du travail. Dégoûté, il ira faire l’amour dans des salons de massage. Son fils lui fera une fellation puis l’éventrera (vidéo en gros plan d’organes qui font plus penser à du foie de veau) et, à la fin, on pourra voir la tête du jeune garçon décapité sur un socle.

© Jörg Baumann

© Jörg Baumann

«Dans ce monde trouble où poupées et humains cohabitent étrangement, dit la note d’intention, un père, son fils et sa nouvelle épouse sont confrontés à la violence de leur destin, inexorable et funeste. Par un dispositif scénique singulier dans lequel la distanciation fait loi, se pose la question de la responsabilité. Qui agit vraiment ? Les pantins inanimés, aux traits faussement humains? Dans cette mise en abyme déroutante, Satoko Ichiara interroge les dynamiques de domination intime et sociale ».
Mais les dialogues que prend en charge la narratrice Sachiko Hara en modulant le texte à la manière traditionnelle, sont peu convaincants, les poupée en résine à taille presque humaine ne sont pas belles, les marionnettistes ont un costume genre collant chair vraiment laid et nous n’avons pas vraiment envie de les regarder comme acteurs. Quant à la distanciation annoncée, il faudra repasser et nous n’avons jamais ressenti «la place des non-vivants à l’effigie d’humains. »

Dans un décor peint assez tristounet comme l’éclairage, le spectacle qui a du mal à décoller, est vite ennuyeux. Que sauver? Peut-être à la fin,  un court ballet de poupées-jeunes femmes en tenue érotique, filmées dans un «salon de massage», qu’on devine derrière un tulle et qu’on voit sur écran. Comme cette bouche maquillée, elle, aussi filmée en très gros plan devant un sexe en érection- «obscène» au sens étymologique du terme et qui va simuler une fellation, le tout sur fond de musique électronique infernal.
Désolé, mais nous préférons, à cette version de bunraku, l’originale avec ses traditionnelles et formidables marionnettes (environ un mètre cinquante) en riches costumes avec trois manipulateurs par personnage.

Philippe du Vignal

Spectacle présenté du 9 au 11 novembre, au T2 G-Centre Dramatique Nationaln 41 avenue des Grésillons, Gennevilliers ( Seine-Saint-Denis).

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