En colère contre nos institutions culturelles

En colère contre nos institutions culturelles


Décolonisez les institutions culturelles!  La solution finale a été enclenchée à Gaza mais nous savons bien qu’elle sera appliquée en Cisjordanie d’abord, et au Liban ensuite.  Je n’ai toujours pas de réponse à la question que j’avais posée le 23 octobre 2023, à l’adresse des « piliers culturels français » que je trouvais trop silencieux (l’Histoire a montré qu’elle pouvait être posée à la majorité des acteurs culturels à New York, Berlin, Dubaï.  Alors je pose de nouvelles questions: 
ces réunions sur la décolonisation de la pensée, l’art et la culture auxquelles il m’est arrivée d’être conviée, c’était seulement pour se triturer la nouille, en se donnant bonne conscience ?

©x Ibrahim Amro AFP  Le 27 septembre à Beyrouth

©x Ibrahim Amro AFP
Le 27 septembre à Beyrouth


Il n’y a pas de passage de la théorie à la pratique ? Ou ce n’est pas le bon moment, puisque nous ne sommes pas encore complètement morts ? 
N’avez-vous jamais remarqué que vos narratifs: « A bas Bachar, Poutine, les femmes en Iran (qui n’ont rien demandé), etc. », qui se disaient disruptifs au nom des droits humains, n’étaient en réalité que le prolongement de la rhétorique politique étatique de vos pays ?
Sinon, vous vous seriez penchés sur le Kivu, le Soudan ou la Lybie…
Mais cela n’aurait pas arrangé les intérêts économiques des rhétoriques susmentionnées.


Je vous vois comme des vautours qui attendent que nos cadavres finissent de se putréfier, avant de nous observer comme sujets d’étude. Et vous « créerez » des spectacles, performances et autres œuvres, à partir de nos corps meurtris dont vous avez montré qu’ils ne vous concernaient pas, tant qu’ils étaient en souffrance mais que vous vampiriserez au bon moment pour laver votre conscience. Et la complexité de votre esthétique sera inversement proportionnelle à la profondeur de votre humanité…  Regardez-vous bien dans le miroir, les cocos : vous êtes à l’image du système qui vous a construits, et c’est un système de prédation. Libérez-vous, de grâce, libérez-vous ! Vous valez mieux que ça.

Hala Moughanie, écrivaine libanaise


Archive pour 16 novembre, 2024

Entretien avec Oleksii Potiomkin, danseur principal de l’Ukrainian Classical Ballet

Entretien avec Oleksii Potiomkin, danseur principal de l’Ukrainian Classical Ballet

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Composée de 90 % de danseurs ukrainiens, les autres venant d’Italie, Australie, Angleterre et Lituanie, l’Ukrainian Classical Ballet joue dans toute l’Europe un répertoire classique et contemporain.
Au Casino de Paris, à l’initiative du directeur artistique Ivan Zhuravlov, il a présenté, le 5 novembre, The Great Gatsby d’après le Roman de F.Scott Fitzgerald dans une chorégraphie de Dwight Rodin.

-Dans un pays en guerre contre l’envahisseur russe comment est-il possible de poursuivre une activité artistique professionnelle de haut niveau ?

-Cette compagnie a dix ans d’existence. Au début de la guerre, la compagnie a créé de nouveaux emplois pour les danseurs ukrainiens. Les artistes vivent pour la plupart à Cracovie ou un peu partout en Europe. Ils sont free-lance et nous répétons à Cracovie dans une salle que nous louons. Ensuite, il y a eu des troupes comportant des interprètes russes qui se sont présentées comme ukrainiennes pour poursuivre la diffusion du répertoire classique en Europe, (généralement, sur l’affiche, ils ne précisent ni les noms des solistes ni celui de l’orchestre). L’Ukrainian Classical Ballet a eu à son répertoire, Casse-Noisette, et Le Lac des Cygnes, et actuellement danse Giselle, et The Great Gasby, une pièce jouée depuis deux ans. Depuis la guerre, les pièces de Tchaikovsky ne sont plus dansées en Ukraine. Des collègues du Ballet national d’Ukraine vont présenter La Reine des Neige pour la période des fêtes à Paris, au théâtre des Champs Elysées.

-Quel est votre parcours personnel de danseur ?

-A Kiev j’ai été à l’académie Serge Lifar, ensuite, j’ai travaillé à l’Opéra de Lviv, puis au Royal Winnipeg Ballet et à l’Opéra National de Kiev. Quand la guerre a commencé La Bayadère que nous répétitions, a été définitivement interrompue. Aujourd’hui, le ballet de Kiev poursuit les représentations, entrecoupées d’alertes aériennes : les artistes et spectateurs se mettent à l’abri. La guerre continue aussi mais la vie aussi !
Danseur principal de l’Ukranian Classical Ballet depuis un an, j’ai été engagé pendant quelques mois  comme «hospitalier », dans un bataillon paramédical qui s’occupe de l’évacuation des soldats blessés en première ligne. Mais de nombreux artistes des opéras ukrainiens se sont fait tuer après s’être engagés dans l’armée. J’ai eu la chance de m’en sortir indemne!  Pour le moment, je vais continuer à danser The Great Gatsby dans toute l’Europe.

Jean Couturier


gatsby-ballet.com

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