Dans(e) la lumière à la Fondation Groupe E.D.F.

Dans(e) la lumière à la Fondation Groupe E.D.F.

Ce «e» est, comme on dit, inclusif. Dans(e) la lumière est en effet monstration d’œuvres d’art et (dé)monstration de danse vivante. Un corpus créatif dû avant tout à la fée Électricité qui «inspire l’âme et anime les corps », dit Alexandre Perra,  délégué général de la Fondation.
Ce premier rendez-vous, appelé à devenir annuel, installe des œuvres de Bernard Caillaud, Costis, Raoul Dufy, Gun Gordillo, Julio Le Parc, Man Ray, Adalberto Mecarelli et François Morellet qui font partie de la collection. Et Agnès Chemama a programmé jusque fin janvier les chorégraphes Alexandre Fandard et Raphaëlle Delaunay, Carolyn Carlson, Mazelfreten et Jann Gallois, Josette Baïz, Alban Richard, Leïla Ka, Mourad Merzouki, Angelin Preljocaj, Marion Motin, Maud Le Pladec, Léo Lérus et Thomas Lebrun.
Nous avons pu ainsi admirer, entre autres, dix photogravures de l’album de Man Ray Électricité (1931), une commande de ce qui était alors la Compagnie parisienne de distribution d’électricité. Une œuvre à base de rayogrammes ou rayographies, c’est à dire de photos obtenues directement par des objets posés sur du papier et éclairés le temps qu’il faut.
Lunatique neonly, 8 demi-cercles, n° 11 (2004), composition abstraite de François Morellet dessinée avec des tubes fluo courbés, Continuel-lumière (1964), sculpture cinétique de Julio Le Parc, Magique (1993), un coup de foudre artificiel de Costis, Nord (1993, trois figures géométriques basiques sursaturées d’Adalberto Mercarelli, et la ciné-danse serpentine de Loïe Fuller de la maison Pathé, colorée au pochoir en 1905. Toutes ces œuvres valent le déplacement.

© Jean-Claude Carbonne

© Jean-Claude Carbonne

Nous avons assisté à une des séances d’après-midi destinées aux associations et aux scolaires où était invitée Josette Baïz avec le groupe et la compagnie Grenade. En première partie, deux danseurs de la compagnie nous ont offert au rez-de-chaussée un florilège de solos et duos de chorégraphes néo-classiques et modernes, entre autres: Maurice Béjart et William Forsythe.
Le morceau de bravoure, Room with a view, une chorégraphie de (La) Horde (Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel), dans la magnifique salle au deuxième étage, interprétée avec brio par les adolescents du groupe Grenade: Théo Brassart, Jade Roux, Lison Szymkowicz, Chloé Deplano, Thelma Deroche-Marc, Lou Goutron, Lilith Orecchioni, Victoire Chopineaux, Bérénice Rieux, Jossilou Buckland, Arthur Vallière, Marius Iwasawa Morlet, Hector Amiel, Tristan Marsala, Roman Amiel, Victor Lamard-Paget, Sarah Kowalski et Emma Grimandi.
Sur une bande originale. techno signée Rone, les adolescents passent par différentes phases affectives et autant d’expressions et actes les signifiant : de l’apathie, à la marche alentie et à l’agitation à tous les sens du terme : nerveuse, houleuse, politique. Ce mimodrame, en forme de psychodrame, peut diversement être interprété par les spectateurs et les acteurs, comme soulèvement de la jeunesse, exercice militaire, comportement grégaire ou réaction pavlovienne….
Par l’effet de répétition de la musique et du geste (nombreux portés renouvelant le vocabulaire chorégraphique), la petite troupe bourrée d’énergie a fini exsangue, béate, émue aux larmes.

 Nicolas Villodre

 Espace Fondation E.D.F. 6 impasse Récamier Paris (VII ème) . T. : 01 40 42 35 35.

 

 

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