D’autres jours viendront, une création du théâtre El Duende

D’autres jours viendront, une création de théâtre musical par la compagnie du théâtre El Duende, dramaturgie, mise en scène et mise en écriture d’Andrea Castro A Ivry-sur-Seine où est installé ce petit théâtre très actif, cette création a une résonance toute particulière pour Anita sa femme et les enfants d’Oscar Castro, dramaturge et acteur chilien, directeur du théâtre Aleph qu’il fonda à Santiago en 68 avec des amis étudiants. Autodidactes, ils ne savaient rien ou peu du théâtre mais provocateurs, ils écriront des pièces musicales avec humour et poésie.  L’Aleph devient un mythe et une référence en Amérique du Sud.  Ses acteurs réussiront même à aller au festival international de Nancy où ils étaient invités et où nous les avions vus pour la première fois. Mais la dictature militaire du général Pinochet arrêta Oscar Castro et des membres de  sa famille un soir de fête dans leur maison-c’est le début de cette pièce-et ils seront internés deux ans en camp de concentration. Le metteur en scène  y créera une pièce de théâtre par semaine et s’improvisera « maire de l’État le plus libre du Chili »… Il se faisait déplacer en brouette avec chauffeur et garde du corps  et accueillait les nouveaux prisonniers avec un discours de bienvenue ! En  77, il réussit avec sa femme Anita et ses deux enfants à quitter le Chili pour  Paris. Il obtient la nationalité française en 95 et  dirigera le théâtre Aleph à Ivry-sur-Seine, jusqu’à sa mort,  des suites du covid, il  y a trois ans.

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©Frédéric Blaise

Ils ont donc fui leur pays après le court mandat du président Allende quand s’abattit sur tout le pays, la répression féroce des militaires et du sinistre dictateur Augusto Pinochet.  « Cette pièce est l’écho, disent-ils, d’une histoire très personnelle que nous désirons partager avec vous. » Celle d’une compagnie  née au Chili, il y a quarante-sept ans. Pierre Richard joua au théâtre Aleph en 96 et 97 dans Meurtre à Valparaiso, un cabaret-polar, puis dans Il était une fois un roi en 1999. Et Adel Hakim, directeur du théâtre des Quartiers d’Ivry,  mettra en scène deux pièces d’Oscar Castro. « Nous sommes arrivés en France en qualité de réfugiés politiques avec Anita Vallejo, notre mère et , notre père. (…) Un tournant brutal qui a redéfini notre destin. Pourquoi avons-nous attendu si longtemps pour vous raconter cette histoire ?La réponse nous échappe encore. Mais une chose est certaine : l’impulsion s’est éveillée, et le temps ne saurait effacer le devoir de mémoire. » Sur le plateau,  cinq musiciens et dix acteurs-chanteurs-danseurs. Au milieu, un cube noir avec Anita Vallejo au synthé et sa petite-fille, récitante. Au fond, un grand écran où défileront, photos, extraits de films d’actualités  particulièrement bien choisis et et très émouvants sur ce qui fut une tragédie nationale pour le Chili: d’abord la joie envahissant les rues  à l’annonce de la victoire de Salvador Allende en 1970. A sa quatrième tentative, le candidat de l’Unité populaire était arrivé en tête de l’élection présidentielle avec 36,6 % des suffrages… Mais déjà arrivent les nuages sombres: le président Richard Nixon est contre  la politique de gauche de Salvador Allende et envisage de le renverser. Il donnera l’ordre à la CIA de «faire crier l’économie chilienne ». Les avoirs et biens aux États-Unis sont bloqués: « Notre principale préoccupation, c’est le fait qu’Allende puisse consolider son pouvoir et que le monde ait alors l’impression qu’il est en train de réussir.  » Mais le Chili est divisé et les Etats-Unis feront tout pour le déstabiliser!  Le 11 septembre 73, à neuf heures du matin, sur ordre du général Augusto Pinochet, commandant en chef des forces armées qu’avait nommé Salvador Allende!, le palais présidentiel sera bombardé. Salvador Allende qui se sait condamné, s’adresse une dernière fois aux Chiliens et se suicide avec une kalachnikov que lui avait offert son ami Fidel Castro…. C’est tout cela que raconte sur presque deux heures avec de nombreuses chansons en espagnol et danses, ce spectacle attachant.  Mais comment ne pas être partagé:  la mise en scène d’Andrea Castro est trop souvent assez approximative: il faudrait revoir entre autres, l’intervention de la jeune actrice- pourquoi a-t-elle un micro H.F. ?- et la balance texte/musique et chants, eux aussi sonorisés à outrance. Il faudrait aussi mieux diriger les acteurs trop statiques, à cause de la table noire où sont assises mère et petite-fille au centre du plateau où elle bloque les déplacements. Et sans aucun doute resserrer l’ensemble qui, vers la fin, a tendance à faire du sur-place. Mais les images comme cette photo des Castro, père mère et enfants, montant l’escalier de l’avion vers la France et les extraits de films sont remarquables. Avec le temps-mais il sera peu joué-le spectacle devrait se bonifier. Une occasion de voir ou revoir une page de l’histoire du Chili, déjà un peu oubliée même si de nombreuses rues et places en France et dans le monde, portent le nom de Salavador Allende.  Et aussi une possibilité de visiter un morceau de l’histoire du théâtre contemporain*.  Philippe du Vignal   Jusqu’au 15 décembre, les jeudis, vendredis et samedis à 20 h 30 et les dimanches à 17 h 30, au Théâtre El Duende,  23 rue Hoche, Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). T. :  01 46 71 52 29. * Recueil de textes tirés du livre sur le Théâtre Aleph: Archéologie d’un rêve-la mémoire et l’exil de Luis Pradenas

 

Archive pour 30 novembre, 2024

Une Trilogie New-yorkaise, librement adaptée de la Trilogie New-yorkaise de Paul Auster, traduction : Pierre Furlan, adaptation et mise en scène d’Igor Mendjisky

Une Trilogie new-yorkaise, librement adaptée de la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster, traduction de Pierre Furlan, adaptation et mise en scène d’Igor Mendjisky

« De quoi parle cette trilogie, dit le metteur en scène. Pour dire vrai, je ne sais pas, et donner une réponse précise et détaillée réduirait à mon sens la profondeur de ce « monument ». Peut-être que cela parle d’identité, d’écriture, de création, de solitude, de quête de soi à travers la quête des autres. Cela parle d’amour, d’amitié, du deuil et de ses conséquences, de l’enfance et de ses troubles. C’est un polar, un thriller, une fresque métaphysique, drôle, vibrante et bouleversante. C’est peut-être tout simplement l’histoire d’une ville et de son bouillonnement. Je crois que comme chaque grand roman, cette trilogie porte en elle tous les grands thèmes de la condition humaine. »

Dans Cité de verre, le premier volet de  cette trilogie écrite en 85 et 86,  Quinn, auteur de polar, accepte d’être pris pour le détective Paul Auster. Cela commence par un téléphone sonnant  la nuit. Une voix   demande avec insistance Paul Auster mais c’est visiblement une erreur.
Une cliente de ce détective lui demande d’enquêter sur Peter Stillman, un universitaire extrémiste sorti de prison: il veut tuer son fils qu’il a torturé durant toute son enfance. Quinn découvrira bientôt que ce Stillman essaye d’inventer un nouveau langage pour sauver le monde de l’incompréhension. Sous une lumière sépulcrale imaginée par Stéphane Deschamps et qui perdurera pendant tout le spectacle! un animateur de radio (Igor Mendjisky) parle au micro, en haut sur une passerelle. Il commente et introduit aussi l’action et deviendra le personnage principal dans la troisième partie du spectacle.

Dans Revenants,  nous assistons à une filature de détective privé sur des années, à New York. Mais les personnages ont pour seul nom: Bleu, Noir et Blanc.  Bleu, un détective privé, rémunéré par Blanc, doit suivre Noir qui ne fait rien. Bleu envoie un rapport hebdomadaire à Blanc.  Bleu voudra rencontrer Noir pour  en savoir plus.
Enfin  dans La Chambre dérobée, un homme disparait et son grand ami épouse alors sa femme Sophie et il publiera ses écrits et adoptera son fils Ben, au risque d’y perdre son .identité. Pau Ausrer sur les bases d’un polar, nous entraîne dans une sorte quête métaphysique à New York, ville de toutes les interrogations. Et ce roman de Paul Auster,  mort le 30 mars dernier, ne manque pas de saveur. Avec des thèmes comme la liberté, la solitude, l’identité et l’impression de vide qu’on peut ressentir dans une grande ville. Mais est-on ici
dans un récit, un roman ou une pièce de théâtre?

 

© Christophe. Raynaud de Lage

© Christophe. Raynaud de Lage

Igor Mendjisky et Charlotte Farcet, sa dramaturge ont choisi de tirer la substantifique moelle de cette trilogie. En fond de scène, sous une faible lumière qui persistera pendant tout la pièce, un immeuble en briques rouges avec des escaliers ou plutôt des échelles de secours. Sur une sorte de passerelle, animateur radio (Igor Mendjisky)  commente et introduit l’action et sera le personnage principal, un écrivain, dans la dernière partie. Reste à créer une certaine théâtralité à partir d’une narration et de dialogues romanesques. C’est toujours la même difficulté et là, le metteur en scène n’arrive pas à ses fins, faute d’une dramaturgie suffisamment solide. Comment adapter un roman au théâtre? C’est devenu une mode mais il n’existe aucune recette magique!  Antoine Vitez avait merveilleusement adapté Les Cloches de Bâle d’Aragon sous le titre Catherine théâtre-récit mais en y mettant la  distance nécessaire…  Et il ne s’y est pas risqué une seconde fois.
Quand il s’agit d’incarner des personnages,  comment concilier un récit en train de s’établir et arriver à créer une oralité théâtrale? Mission sinon impossible, mais très difficile avec trois romans de Paul Auster. Ici, même « joués » par  des acteurs expérimentés :Gabriel Dufay, Pascal Greggory, Rafaela Jirkovsky, la lumineuse Ophélia Kolb-qui n’est pas ici beaucoup  mise en valeur- Thibault Perrenoud, Lahcen Razzougui, Felicien Juttner  et lui-même Igor Mendjisky. Et ces hommes  et ces femmes restent des silhouettes sans consistance.
Qui trop embrasse mal étreint:  Igor Mendisjky aime faire dans la longueur mais ici pas plus que dans certaines de ses autres pièces (voir Le Théâtre du Blog), cela ne fonctionne, et comme le spectacle dure quatre heures!-avec une pause de cinq minutes et un entracte de quinze-un ennui pesant s’installe vite! Malgré quelques réflexions sur l’identité et le travail d’un romancier où on retrouve un peu de ce qui fait le charme de l’écriture de Paul Auster. Et le public? Il y a eu des désertions à la pause et à l’entracte mais les applaudissements furent maigres… A vous de décider, mais mieux vaut sans doute vous replonger dans les romans de Paul Auster.

Philippe du Vignal

 Jusqu’au 30 novembre,  Théâtre des Abbesses-Théâtre de la Ville, 31  rue des Abbesses, Paris  (XVIII ème).

Les 3 et 4 décembre, Théâtre de Sénart-Scène nationale (Essonne). Le 6 décembre, Espace Marcel Carné, Saint-Michel-sur-Orge (Essonne).  Le 10 décembre, Théâtre de Meudon  (Hauts-de-Seine).

 

 

 

 

 

 

 

For Gods Only d’Olivier Dubois, un solo de Marie-Agnès Gillot

For Gods Only d’Olivier Dubois, un solo de Marie-Agnès Gillot

Plus besoin de présenter celle qui a marqué de son empreinte, la danse des XX ème et XXI ème siècles avec des collaborations multiples et éclectiques. Nous l’avions appréciée dans Magma de Christian Rizzo avec Andrés Martin il y a quatre ans (voir Le Théâtre du Blog) ou dans Signes de Carolyn Carlson il y a plusieurs années à l’Opéra-Bastille quand elle est devenue Etoile à l’Opéra national. Elle a relaté son expérience personnelle et artistique dans Sortir du cadre, un titre prédestiné…

© Julien Benhamou

© Julien Benhamou

Le texte d’Olivier Dubois dans la programme de cette création est significatif : « Devenir une légende, c’est être volé de son lendemain, de son adieu, de sa disparition. C’est être dépossédé de sa destinée. C’est devenir le musée de soi-même. Une galerie d’une collection permanente de l’œuvre de sa vie… Alors, j’imagine Marie-Agnès en samouraï, assise. Elle attend, on l’observe. Autour d’elle, des têtes sont posées, déposées, empalées. Trophées de ses combats, musée de nos dieux modernes? Elle danse,  son Sacre, le sacrifice de la vie pour les yeux du monde afin qu’ils puissent enfin regarder en face leurs mondes qui disparaissent ! Et puis, peut-être de la douceur, de l’ambroisie, ce miel sauvage, nourriture des dieux. »

Elle qui n’a jamais eu le rôle de l’élue dans Le Sacre du printemps à l’Opéra national, y a fait ses adieux officiels en 2018 lors d’une représentation d’Orphée et Eurydice, chorégraphie de Pina Bausch, musique de Christoph Willibald Gluck, sur laquelle elle danse, entourée par une superbe scénographie de Morgane Tschiember, pouvant figurer la porte d’un temple bouddhiste japonais. Mais pendant les cinquante minutes du spectacle, elle est sous-utilisée…
Marie-Agnès Gillot, en costume de samouraï, reste longtemps statique puis la musique la mobilise et elle semble lutter contre des fantômes invisibles. Malgré la folle énergie qu’elle déploie, ces mouvements manquent de lisibilité: le jeu de ses mains et bras témoigne d’un obscur combat. Peut être Olivier Dubois n’a-t-il pas osé trop bousculer l’icône! Mais nous avons été un peu déçus par cette soirée fort attendue….

Jean Couturier

Jusqu’au 7 décembre, Théâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris (VIII ème). T. : 01 44 95 98 21.
Sortir du cadre,
éditions Gründ (2022).

 

 

Brûler d’envies, spectacle de fin d’études de la trente-sixième promotion de l’école du Centre National des arts du Cirque à Châlons-en-Champagne, mise en scène de Martin Palisse et David Gauchard

Brûler d’envies, spectacle de fin d’études de la trente-sixième promotion de l’école du Centre National des arts du Cirque à Châlons-en-Champagne, mise en scène de Martin Palisse et David Gauchard

 Commençons par la fin : les six garçons et filles ont reçu solennellement leur diplôme, à l’ancienne: en papier, avec une rose sous cellophane : c’était la première de leur spectacle. Un peu gauches, souriants, ils l’ont reçu avec fierté, nourris de toute une culture que cette formation leur a fait découvrir au-delà de leurs envies d’exploits.
Les mêmes venaient de nous offrir un spectacle plutôt sombre, haletant et s’ouvrant progressivement de la nuit, vers la lumière. Cela commence dans une quasi-obscurité, trouée d’éclats de lampes rouges. Peu à peu, on devine des silhouettes humaines, des mouvements et de petites courses furtives. Chacun commence à défier un objet, un mât chinois, une corde lisse, une roue Cyr, tout en prenant le temps de la danse, de l’échange…
Un garçon jongle d’une façon totalement inédite avec une roue, qu’une fille reprendra plus tard pour des performances plus identifiées. Acrobates au sol ou sur agrès, ils jouent à deux ou seuls, dans une parfaite fluidité. Ici, pas d’exploit mais la grâce. Même leurs camarades des autres promotions venus les soutenir ont retenu leur souffle, tant leur travail est intégré à la danse, à un récit muet qui ne s’interrompt pas. Il faudra attendre la fin pour que les applaudissements aient leur place.

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Martin Palisse (mise en piste) et David Gauchard, metteur en scène obsédé par Shakespeare, ont sans doute écouté l’inquiétude de ces jeunes gens, leur appréhension d’un monde tourmenté. Le spectacle commence lentement et peu à peu les corps se libèrent, en même temps que les  envies  de surmonter le pessimisme et de vivre, avant tout. On pourra reprocher à la musique pesante et répétitive de Pangar, échos des bombardements qui assombrissent le monde actuel, d’alourdir à l’excès le début du spectacle. Mais elle donne le rythme à cette danse, entrecoupée par les moments de marche détendue, jusqu’à la transe parfois, où se glisse très naturellement la performance, la grâce aérienne.

Ces circassiens partagent avec les groupes de jeunes comédiens sortant de leurs écoles, le sens et le goût du collectif et le dégoût de l’hyper-sexualisation des filles, l’un des marqueurs du cirque à l’ancienne. Saluons au passage le « nouveau cirque » (pas si jeune) qui s’est attaqué depuis longtemps à la question. Filles et garçons (gardons l’ordre alphabétique) portent des costumes semblables et fonctionnels, des tenues de travail redécoupées, réinventées en couleur sobre, noir, gris, blanc cassé, qui suivent et servent les corps en action.

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Quatre ans de formation : les élèves auront appris beaucoup de choses : maîtriser et sublimer leur énergie, comprendre ce qu’est une piste et un plateau.
Celui-ci, sur la piste du Cirque historique de Châlons-en-Champagne, est en forme de théâtre grec: un demi -cercle outrepassé.
Cela a du sens, et reflète l’ambition du cirque d’aujourd’hui d’aller au-delà du divertissement, de refléter quelque chose des angoisses et des espoirs du monde tel qu’il est.


Voilà : ils ont un vrai métier, reconnu. Le hasard du calendrier fait que nous avons assisté le lendemain à la présentation du dispositif FoRTE en Région Île-de-France : sont attribuées à de jeunes artistes sélectionnés par un jury exigeant, des bourses de création substantielles et un accompagnement par une institution. Une aide sérieuse, efficace pour une première réalisation professionnelle, en musique, cinéma, théâtre, cirque, arts visuels… Parmi les créations des heureux élus venus en présenter un extrait: Au commencement était la chute des jeunes circassiens Guilhem Charrier et Jules Houdin, formés au C.N.A.C. de Châlons-en-Champagne. Chutes et rebondissements, lutte et portés à deux, figures époustouflantes et totalement inédites. Ces  anciens de l’Ecole entrent en pleine lumière dans le métier de leur art…

Christine Friedel

Jusqu’au 8 décembre, Cirque historique, 1 bis avenue du maréchal Leclerc, Châlons-en-Champagne (Marne). T. : 03 26 21 12 43.

 

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