Exploits de Rasmus Lindberg, traduction du du suédois de Marianne Ségol-Samoy, chansons de Bernard Cavanna, mise en scène de François Rancillac

Exploits de Rasmus Lindberg, traduction du suédois, de Marianne Ségol-Samoy, chansons de Bernard Cavanna, mise en scène de François Rancillac

Cet auteur et metteur en scène suédois de quarante-quatre ans a écrit Dan Då Dan Dog (Le Mardi où Morty est mort, une pièce publiée aux éditions Espaces 34 et créée en 2013 au Fracas-C.D.N. de Montluçon par François Rancillac. Publiée aussi aux éditions Espaces 34, Plus vite que la lumière, a été sélectionnée pour la Mousson d’été 2011. Depuis 2008, cet auteur et metteur en scènen associé au Norrbottensteater à Luleå, est aussi professeur de mise en scène au Conservatoire national supérieur de cette ville suédoise.
Dans cette courte pièce, on assiste au repas d’anniversaire- cinquante ans-de la maman de la jeune Josefine. Mais elle  lui dit ses quatre vérité et va quitter le restaurant grec. Enfin libre, prête à vivre sa vie mais toute à sa joie, imprudente, elle se  fera écraser par une voiture! Deux actrices, témoins de l’accident, incarnent  Josefine, adolescente attardée, Jonny, son frère ectoplasmique et sa copine Katja, Maman au bord de la crise de nerfs, Papa désabusé et May-Lott, la vieille tante sous prozac. Elles passent d’un personnage à l’autre et l’auteur voudrait nous faire  revivre cette folle soirée! Mais il faut arriver à suivre…

 

© Isabelle Girard

© Isabelle Girard

C’est du moins le scénario imaginé par l’auteur mais les dialogues sont inconsistants  et la dramaturgie sous des aspects contemporains, assez pauvrette… Et nous ne sommes pas arrivés à entrer dans cette piècette.  Les cinquante minutes arrivent à passer grâce à Léna Bokobza-Brunet et Christine Guênon, excellentes actrices, remarquablement dirigées par François Rancillac. Grâce aussi à la très intelligente et poétique scénographie de Raymond Sarti qui a imaginé ce restaurant grec en en dessinant à grands coups de feutre noir, ses meubles et accessoires accrochés aux murs.  C’est drôle et fou comme un bon dessin humoristique.
On ne se lasse pas d’en admirer les détails, entre autres, cette porte à axe central, ou les quatre gyrophares bleus sortant soudain des murs ou encore cette table dessinée avec ses assiettes et verres apparaissant du sol carrelé, prestement relevée par les actrices. Cerise sur le gâteau d’anniversaire, le décor a été construit par le lycée professionnel Jules Verne à Sartrouville (Yvelines). La conception du son la régie étant assurées sur le petit plateau par  Florian d’Arbaud.  Que demande le peuple?

Philippe du Vignal

Collège Henri Barbusse, Bagneux (Hauts-de-Seine), les 3 février à 14 h 30. Et le 4 février à 14 h 30,  lycée Maurice Genevoix, Montrouge (Hauts-de Seine). Le 18 février à 10 h et 14 h 30, lycée Simone Weill; le 19 février à 10 h et 20 h , M.J.C. Montchapet et le 20 février à 14 h 30 et 20 h, au Crédit Agricole, Dijon (Côte-d’Or).

Le 8 avril à 14 h 30 et 20 h 30, Théâtre du Casino d’Evian et le 19 avril à 20 h,  salle du stage de Perrignier; le 10 avril à 14 h 30 et 20 h, M.J.C. de Douvaine (Haute-Savoie).
Du 14 au 18 avril, en itinérance, avec le Théâtre de l’Union-C.D.N. de Limoges (Haute-Vienne).

Du 20 au 22 mai, collège Marie Curie, avec le Théâtre du Garde-Chasse, Les Lilas (Seine-Saint-Denis).

 

 


Archive pour 31 janvier, 2025

La Peur de François Hien, mise en scène d’Arthur Fourcade et François Hien

La Peur de François Hien, mise en scène d’Arthur Fourcade et François Hien

Le texte a été lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques-Artcena et des journées des auteurs de Lyon 2021. Cela se passe dans le milieu de la prêtrise et de la hiérarchie catholiques. Le Père Guérin a subi des pressions pour ne pas témoigner contre l’évêque de son diocèse, suspecté d’avoir couvert les actes sexuels de plusieurs prêtres sur des enfants

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Terriblement seul, le père Guérin est pris dans des contradictions impossibles à résoudre. Avec, en toile de fond, la peur de toute puissante institution catholique dont on connait la faculté à mettre en place une redoutable omerta. Comme l’ont révélé plusieurs affaires récentes qui ont inspiré cette pièce, entre autres, l’attitude de l’évèque et cardinal Barbarin, qui n’avait pas signalé les abus sexuels de  Bernard Preynat un prêtre de son diocèse de Lyon. Condamné puis relaxé, il avait ensuite démissionné.
Ou encore au siècle passé en 58, la sordide histoire de Guy Desnoyers, curé d’Uruffe (Meurthe-et-Moselle) qui avait tué Régine Fays, une ouvrière de dix-neuf ans, enceinte de huit mois. Puis il avait récupéré le fœtus viable d’une petite fille, l’avait baptisé-on a des principes!- et l’avait aussi tué. Aux Assises, il avait sans doute échappé à la peine de mort grâce à l’intervention de René Coty, alors président du Conseil… Il écopa de vingt-deux ans de prison avant de bénéficier d’une liberté conditionnelle et d’être pris en charge par un couvent à Plouermel… La sainte église catholique française, a un lourd passé jamais vraiment reconnu mais bien réel… Jusqu’aux viols commis par l’abbé Pierre, connus de sa hiérarchie et du Vatican. ..

Dans cette pièce,François Hien  a repris des éléments  de Soutanes et des hommes du sociologue Josselin Tricou  et des écrits  de James Alison, un théologien anglais homo et des témoignages recueillis par l’association La Parole libérée après l’affaire  Barbarin. Ici, e père Guérin a conclu un accord avec le cardinal Millot. Il a été privé de paroisse, quand sa hiérarchie découvert qu’il avait une relation homosexuelle et devenu le confesseur des prêtres dont le père Grésieux qui avouera ses viols,attouchements….  Il dénoncera ces faits devant la Justice mais le cardinal Millot qui les avait cachés, lui proposera une nouvelle paroisse contre son silence. Et le père Guérin pourra à nouveau dire la messe comme avant .
Mais Morgan, une victime de Grésieux, se permet de parler devant tous, à la fin de chaque messe pour critiquer durement le père Guérin.. qui l’invitera pourtant le  dimanche à déjeuner. Ce qu’il accepte.  François Hien, loin de tout manichéisme, essaye de voir clair sur l’homosexualité que n’a jamais accepté l’Église, alors que nombre de ses membres étaient et sont, eux, homosexuels.
On voit aussi un jeune Marocain, amant d’un prêtre qui l’a emmené en France, en continuant à vivre plus ou moins avec lui et l’évèque de la région.Les viols et abus sexuels au sein de l’église catholique ne datent pas d’hier mais, pour François Hien qui ne veut pas tomber dans un quelconque manichéisme, chacun, fragile, a, au-delà de la croyance religieuse, surtout peur «de voir bouger le fragile édifice existentiel grâce auquel on tient debout.»

Un texte pas facile qui se balade entre passé et présent. La dramaturgie a parfois du mal à suivre et il y a quelques creux mais la mise en scène et la direction d’acteurs, toute en nuances, de François Hien et Arthur Fourcade, est exemplaire. Comme la scénographie très rigoureuse.: une longue table et quelques sièges.Tous les acteurs sont très crédibles et il n’y a aucune prétention ni criaillerie et parfois même, une certaine distance. Il y a vraiment dans cette Harmonie Communale, une belle intelligence de jeu chez Arthur Fourcade (le Prêtre), Pascal Cesari ( le Jeune), Estelle Clément-Bealem (la sœur du Prêtre),  Marc Jeancourt (l’Evèque) et Ryan Larras (le Jeune Marocain). Il ne fait pas très chaud, il pleut souvent mais ce travail de haut niveau mérite largement l’effort pour aller jusqu’à la Cartoucherie…

Philippe du Vignal

Jusqu’au 16 février, Théâtre de la Tempête, Cartoucherie de Vincennes. route du Champ de manœuvre. Métro : Château de  Vincennes+navette gratuite. T. : 01 43 28 36 36.

Le texte est publié aux éditions Théâtrales.

 

 

 

PAR VINCENT BOUQUET

 

prêtre d’une paroisse, choisit de ne pas témoigner contre son évêque qui a été accusé de ne pas avoir dénoncé un crime de pédocriminalité. Il va subir les interpellations chaque dimanche chez lui de Morgan, un jeune homme en colère qui’i invite chque dimanche à déjeuner et qui lui dit avoir été victime d’abus sexuels par des prêtres ou religieux catholiques. Un dialogue ciselé autour d’une grande table de ferme.Il y a aussi évoqués ici d’autres personnages, comme la sœur du

Le Menteur de Pierre Corneille, adaptation et mise en scène de Marion Bierry

Le Menteur de Pierre Corneille, adaptation et mise en scène de Marion Bierry

C’est la reprise d’un spectacle créé il y a deux ans au Théâtre de Poche-Montparnaasse ( voir Le Théâtre du Blog). Cette dernière comédie (1644) du grand auteur est au programme du baccalauréat de Première, toutes options confondues.  Ce qui expliquait l’affluence lundi dernier, devant les portes du Théâtre de la Scala.  Sa grande salle (560 places) était pleine à craquer et l’impatience sensible. Mais une fois le rideau levé, le jeune public a été remarquablement attentif. Très joli décor, signé Nicolas Sire : deux façades symétriques pourvues d’ouvertures où apparaissent et disparaissent les têtes de personnages qui ne nous ont pas encore été présentés. Bel éclairage. En toile de fond aux tons pastel, un ciel changeant…

Chez Marion Bierry, metteuse en scène avignonnaise, le théâtre est affaire de famille. Elle est issue d’une lignée de metteurs en scène. Et la tradition se poursuit. Son fils Alexandre interprète ici Dorante, le rôle- titre,  son frère Stéphane joue Géronte, un des deux pères nobles. Thème de la pièce : le retour à Paris d’un jeune homme ravi d’avoir quitté sa province, Poitiers, où il poursuivait des études de droit. À peine arrivé dans la Capitale, au jardin des Tuileries, il entreprend de conquérir deux belles. Il leur tient, enfin surtout à l’une d’elles, des discours de pure imagination. «Vous extravaguez.», lui dit son Valet Cliton. Ivre de vantardise, Dorante provoque les pires quiproquos mais les demoiselles ne sont pas en reste. Un rival vient se mêler de l’affaire. Tandis que les jeunes badinent avec l’amour, les pères, préoccupés de leur descendance, tentent de  les marier…

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Le Menteur est une comédie mais les jeunes spectateurs ont fort peu ri: en cause: la langue du XVII ème, tellement éloignée de la leur, même si ce texte est étudié en classe.  Et la diction des acteurs, malheureusement peu nette, surtout pour une si grande salle. Seul, Alcippe, le malheureux rival de Dorante, articule bien. On attend en vain la musique de l’alexandrin, sa scansion. D’où une fâcheuse impression de monotonie, car la langue est l’arme qui permet au Menteur de se sortir de toutes les situations.
Il aurait fallu aussi, pour obtenir plus d’effets comiques, avoir recours à des gags visuels, marquant les rebondissements et les retournements de situation.
Marion Bierry a choisi un autre parti-pris:  moderniser la pièce tout en conservant les costumes du Grand Siècle (façonnés par Virginie Houdinière et Laura Chenea). D’une comédie sur l’homme baroque, soucieux de paraître, confondant imaginaire et réel, elle a voulu faire un divertissement musical qui ne dépayserait pas le public d’aujourd’hui. D’où des airs de Johann Strauss, de Jacques Offenbach, et des intermèdes chantés par les comédiens eux-mêmes. Las ! il aurait fallu quelques bons cours supplémentaires de chant, car les voix, maigrelettes, ne portent absolument pas. Néanmoins, l’astuce du verfremdungseffekt  (effet de distanciation) brechtien a pris: les lycéens battaient des mains à chaque rengaine, Y’a d’la joie l’emportant largement à l’applaudimètre.
Les comédiens chantent médiocrement mais bougent bien. Chacun « s’en tire avec grâce», comme le dit l’épilogue, glissant et se faufilant dans ce jeu de cache-cache avec soi-même. Un véritable ballet ! Quant à Alexandre Bierry, beau gosse et menteur en titre, quelle prestance !

 Nicole Gabriel

Jusqu’au 7 avril, Théâtre de la Scala, 13 boulevard de Strasbourg, Paris ( X ème). T. : 01 40 03 44 30.

 

Adieu, Dimitris Kollatos

Adieu, Dimitris Kollatos

Décédé chez lui à Athènes avant-hier, il avait quatre-vingt sept ans. En 56, encore étudiant, il avait publié un recueil de poèmes.  Trois ans plus tard, il fonde le Théâtre expérimental de poche et met en scène La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco, Fin de partie de Samuel Beckett et La Chambre d’Harold Pinter. En 1961, il met en scène Iphigénie en Taureau d’Euripide à Paris avec Marietta Rialdis. Cette réalisation reçoit d’excellentes critiques. L’Express la qualifiant de « printemps du théâtre français ». En France, il épouse l’actrice Arlette Baumann, avec qui il aura deux fils Alexandre et Alkis. Puis, il réalise un premier court-métrage, Athena Chi Psi Xi Xi, primé au festival de Thessalonique.

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En 66, son premier long métrage La Mort d’Alexandre, ne reçoit aucun prix officiel mais trois de la critique et est un succès commercial: pour Manos Hadjidakis, « Dimitris Kollatos est le premier dramaturge du cinéma grec.»Pendant la Junte des colonels, il s’installe en France où il fonde le Théâtre de l’Art et met en scène plus de vingt pièces, dont La Femme de Socrate, avec sa femme. En 72, il réalise le film Symposium, sur l’amour et l’homosexualité et en 77, il réalise un moyen métrage La France de Giscard, une critique acerbe de la politique menée à l’époque.

Après la chute de la junte, il revient en Grèce en 75 et crée des pièces audacieuses: entre autres, Sodome et Gomorrhe et Les Armateurs, qui font sensation. Son œuvre prend alors un caractère politique et militant et ses spectacles dénoncent la corruption politique et les inégalités sociales. Dimitris Kollatos s’est battu pour défendre les droits des enfants atteints d’autisme, comme son fils Alkis disparu il y a cinq ans. En 88, il avait réalisé un film autobiographique La Vie avec Alkis, avec Alexandre Kollatos qui a reçu une mention spéciale pour sa performance.
En 2014, il réalise Dionysos présenté au festival du film à Thessalonique, où il mettit l’accent sur la crise dans notre pays. Dimitris Kollatos a laissé une empreinte inoubliable sur le cinéma et le théâtre grecs. Son travail, dans le domaine artistique et social, l’a consacré comme un des artistes les plus intransigeants de sa génération.

Nektarios-Georgios Konstantinidis

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