La Peur de François Hien, mise en scène d’Arthur Fourcade et François Hien

La Peur de François Hien, mise en scène d’Arthur Fourcade et François Hien

Le texte a été lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques-Artcena et des journées des auteurs de Lyon 2021. Cela se passe dans le milieu de la prêtrise et de la hiérarchie catholiques. Le Père Guérin a subi des pressions pour ne pas témoigner contre l’évêque de son diocèse, suspecté d’avoir couvert les actes sexuels de plusieurs prêtres sur des enfants

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Terriblement seul, le père Guérin est pris dans des contradictions impossibles à résoudre. Avec, en toile de fond, la peur de toute puissante institution catholique dont on connait la faculté à mettre en place une redoutable omerta. Comme l’ont révélé plusieurs affaires récentes qui ont inspiré cette pièce, entre autres, l’attitude de l’évèque et cardinal Barbarin, qui n’avait pas signalé les abus sexuels de  Bernard Preynat un prêtre de son diocèse de Lyon. Condamné puis relaxé, il avait ensuite démissionné.
Ou encore au siècle passé en 58, la sordide histoire de Guy Desnoyers, curé d’Uruffe (Meurthe-et-Moselle) qui avait tué Régine Fays, une ouvrière de dix-neuf ans, enceinte de huit mois. Puis il avait récupéré le fœtus viable d’une petite fille, l’avait baptisé-on a des principes!- et l’avait aussi tué. Aux Assises, il avait sans doute échappé à la peine de mort grâce à l’intervention de René Coty, alors président du Conseil… Il écopa de vingt-deux ans de prison avant de bénéficier d’une liberté conditionnelle et d’être pris en charge par un couvent à Plouermel… La sainte église catholique française, a un lourd passé jamais vraiment reconnu mais bien réel… Jusqu’aux viols commis par l’abbé Pierre, connus de sa hiérarchie et du Vatican. ..

Dans cette pièce,François Hien  a repris des éléments  de Soutanes et des hommes du sociologue Josselin Tricou  et des écrits  de James Alison, un théologien anglais homo et des témoignages recueillis par l’association La Parole libérée après l’affaire  Barbarin. Ici, e père Guérin a conclu un accord avec le cardinal Millot. Il a été privé de paroisse, quand sa hiérarchie découvert qu’il avait une relation homosexuelle et devenu le confesseur des prêtres dont le père Grésieux qui avouera ses viols,attouchements….  Il dénoncera ces faits devant la Justice mais le cardinal Millot qui les avait cachés, lui proposera une nouvelle paroisse contre son silence. Et le père Guérin pourra à nouveau dire la messe comme avant .
Mais Morgan, une victime de Grésieux, se permet de parler devant tous, à la fin de chaque messe pour critiquer durement le père Guérin.. qui l’invitera pourtant le  dimanche à déjeuner. Ce qu’il accepte.  François Hien, loin de tout manichéisme, essaye de voir clair sur l’homosexualité que n’a jamais accepté l’Église, alors que nombre de ses membres étaient et sont, eux, homosexuels.
On voit aussi un jeune Marocain, amant d’un prêtre qui l’a emmené en France, en continuant à vivre plus ou moins avec lui et l’évèque de la région.Les viols et abus sexuels au sein de l’église catholique ne datent pas d’hier mais, pour François Hien qui ne veut pas tomber dans un quelconque manichéisme, chacun, fragile, a, au-delà de la croyance religieuse, surtout peur «de voir bouger le fragile édifice existentiel grâce auquel on tient debout.»

Un texte pas facile qui se balade entre passé et présent. La dramaturgie a parfois du mal à suivre et il y a quelques creux mais la mise en scène et la direction d’acteurs, toute en nuances, de François Hien et Arthur Fourcade, est exemplaire. Comme la scénographie très rigoureuse.: une longue table et quelques sièges.Tous les acteurs sont très crédibles et il n’y a aucune prétention ni criaillerie et parfois même, une certaine distance. Il y a vraiment dans cette Harmonie Communale, une belle intelligence de jeu chez Arthur Fourcade (le Prêtre), Pascal Cesari ( le Jeune), Estelle Clément-Bealem (la sœur du Prêtre),  Marc Jeancourt (l’Evèque) et Ryan Larras (le Jeune Marocain). Il ne fait pas très chaud, il pleut souvent mais ce travail de haut niveau mérite largement l’effort pour aller jusqu’à la Cartoucherie…

Philippe du Vignal

Jusqu’au 16 février, Théâtre de la Tempête, Cartoucherie de Vincennes. route du Champ de manœuvre. Métro : Château de  Vincennes+navette gratuite. T. : 01 43 28 36 36.

Le texte est publié aux éditions Théâtrales.

 

 

 

PAR VINCENT BOUQUET

 

prêtre d’une paroisse, choisit de ne pas témoigner contre son évêque qui a été accusé de ne pas avoir dénoncé un crime de pédocriminalité. Il va subir les interpellations chaque dimanche chez lui de Morgan, un jeune homme en colère qui’i invite chque dimanche à déjeuner et qui lui dit avoir été victime d’abus sexuels par des prêtres ou religieux catholiques. Un dialogue ciselé autour d’une grande table de ferme.Il y a aussi évoqués ici d’autres personnages, comme la sœur du

 

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