Gigenis, The generation of the earth, direction artistique d’Akram Khan

Gigenis, The generation of the earth, direction artistique d’Akram Khan

Akram Khan renoue avec la danse traditionnelle indienne avec, ici, un épisode du Mahabharata. Cette longue épopée évoque l’avidité, la perte, la joie et la peur dans une famille et avait été mise en scène par Peter Brook en 85 au festival d’Avignon. Le chorégraphe, alors âgé de treize ans, participait à cette grande aventure restée dans les mémoires.
Il revendique l’influence de Peter Brook, Pina Bausch et Ariane Mnouchkine sur son travail. Des créateurs qui ont foi en l’humanité comme lui : “Dans la pensée moderne, dit-il, on nous enseigne souvent qu’il faut voir pour croire. Mais autrefois, mes grands-parents estimaient qu’il fallait avoir la foi pour  bien voir  et cette dernière approche m’a toujours guidé dans mes projets. Je retourne aujourd’hui à mes racines, à ma tradition et à mon passé qui a toujours nourri mon présent.”

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Le vaste espace de jeu est délimité à cour et à jardin, par les musiciens. Cette chorégraphie s’adresse plus au sens qu’à la raison: il ne faut pas chercher ici une narration précise qui risquerait de parasiter l’émotion. Dans ce spectacle total, toutes les formes d’expression se mêlent et pour la première fois, Akram Khan s’entoure d’artistes développant les traditions classiques indiennes mais venant d’univers différents avec deux  percussionnistes, une artiste anglaise au chant et à la contrebasse, un Indonésien au chant et au violon, une chanteuse britannique d’origine bangladaise, une chanteuse venant de Singapour, un chanteur d’origine américaine et indienne.
Tous exceptionnels, ils forment avec les danseuses et danseurs dont Akram Khan, un ensemble d’une grande harmonie et selon lui, sont les véritables auteurs de la pièce. Il s’adresse avant tout à notre spiritualité: “L’amour est universel, il transcende les murs et l’émotion qui se crée sur scène est aussi universelle et n’a pas besoin d’explication.”
Nous découvrons plusieurs styles de danse traditionnelle indienne dont celle de Kapila Venu, spécialiste du Kutiyattam, une tradition théâtrale du Kerala qui a plus de 2.000 ans et qui se joue en général dans un petit espace éclairé par une lampe à huile. Cette danse est fondée sur une gestuelle complexe des mains à laquelle s’associent l’œil et le regard qui, selon Kapila Venu est: “La partie la plus expressive de notre corps”. Le chorégraphe nous invite donc à une expérience esthétique et philosophique hors-norme: « Je cherche la poésie qui ouvre à une réflexion, je suis contre la vision binaire des choses, je suis pour un entre-deux plus complexe. »

Jean Couturier

Le spectacle a été joué du 11 au 14 janvier, au Théâtre des Champs-Elysées, 15 avenue Montaigne, Paris (VIII ème). T: 01 49 52 50 50.

 

 

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