Suis-je bête ?!, conception et mise en scène de Guillaume Clayssen

Suis-je bête ?!, conception et mise en scène de Guillaume Clayssen

 Bonne question et beau sujet, à forger et à développer dans les lycées et collèges, avant de l’exposer au théâtre: qu’est-ce qu’être bête ? En général, on s’exclame: suis-je bête! au moment précis où on ne l’est plus (on a trouvé la solution cherchée, on s’aperçoit de son erreur ou de son aveuglement…). Mais l’adjectif bête sert plutôt à « traiter“ les autres. Il peut rester anodin, tendre, même, mais a toujours un petit effet humiliant. Le concepteur du spectacle, ex-professeur de philosophie et actuel comédien et metteur en scène, a choisi d’attaquer par l’autre face : l’intelligence. Ça y est, on le sait, mais on a encore besoin de l’apprendre : le Q.I. (quotient intellectuel) mesure l’intelligence sociale, l’intelligence de classe. Autrement dit, il s’appuie sur le capital culturel. On n’a donc pas fini de l’explorer, d’autant que l’intelligence artificielle vient s’en mêler, I.A., de son petit nom.

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Celle-ci nous vaudra un moment savoureux du spectacle : les machines ont-elles une âme ? Une faculté de calcul quasi infinie, certes, mais une âme ! L’irritation de l’humain contre l’impassibilité (intarrissable !) de la machine prouve soit qu’elle n’en a pas, soit qu’elle est particulièrement perverse. Le tout jetant une pierre dans le jardin de Descartes.

On aurait voulu aimer toute la pièce, mais un obstacle nous en empêche : celui que le comédien s’oppose à lui-même. Est-ce prendre une saine distance que de s’installer dans la dérision, si légère soit-elle ? Le refus de s’engager, d’y aller, fait que le spectateur de bonne foi lâche l’affaire au bout d’un moment. Mais, car il existe des mais positifs, Guillaume Clayssen a l’intelligence de n’entrer pas seul sur scène. Il a invité la danseuse et acrobate Louise Hardouin, avec qui il avait déjà travaillé. Et ce n’est pas bête : elle n’illustre pas simplement les propos sur l »intelligence du corps », elle crée de la beauté, du mystère, bref de la poésie. Et se révèle très bonne comédienne quand elle joue l’ado désossée par l’ennui au collège, la prof de math exaspérée par son élève décidément trop, trop bête… Voilà, avec des “mais“ et des “oui, mais“…

 Christine Friedel

Jusqu’au 25 février, Théâtre de Belleville, 1 passage Piver, donnant sur le  94 rue du Faubourg du Temple, Paris (XIème). T. : 01 48 06 72 34.

Le 13 février, Neumünster (Luxembourg).

En 2026 : Scènes Vosges à Epinal (Vosges), du 19 au 21 janvier; Le PALC-Festival les 400 coups à Châlons-en-Champagne (Marne) .
Saison Culturelle de Bischeim (Bas-Rhin), le 9 avril.
13e Sens à Obernai (Bas-Rhin) en mai.

 

 

 

 

 

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