Du compliqué au simple

Du compliqué au simple

Sur le poste, je viens d’écouter Ariane Mnouchkine, je comprends tout ce qu’elle dit. J’écoute L’Abécédaire de Gille Deleuze, je comprends tout ce qu’il dit? J’ai entendu la leçon inaugurale de Wajdi Mouawad, dramaturge et metteur en scène, directeur du Théâtre de la Colline et j’ai compris la moitié de ce qu’il disait. Et puis, je ne vais pas énumérer tous les discours où je ne comprends rien, tous les philosophes opaques et les spectacles hermétiques… Il y a une sentence de Pierre Boulez qui m’avait énervé: « Les œuvres accessibles sont toujours mineures ».Bien sûr, sa musique, je ne la comprends pas mais je ne me permettrais pas de la dénigrer.

©x Kateb Yacine quand je l'ai connu

©xKateb Yacine quand je l’ai connu

Il  y a une phrase de Kateb Yacine qu’il avait prononcée, il y a plus de cinquante ans, quand je jouais une de ses pièces La Poudre d’intelligence: « Il faut aller du compliqué, au simple. » Cette phrase gravée dans le marbre de ma tête, m’habite, et je ne l’oublierai jamais.

 Toute une partie de notre travail de théâtre c’est d’arriver à une simplicité, pas une simplification. J’aime l’idée que le théâtre est un art qui peut s’adresser aux illettrés, aux non-sachants. Parmi mes plus belles expériences, il y a toujours des moments où nous nous adressons à un public vierge, comm l’an passé en Abyssinie où mon dernier geste théâtral fut d’offrir Une Saison en enfer dans les ruelles d’Harar, devant un public éberlué, étonné à la puissance mille. On disait le texte en français, et je prétends que c’est ce public de la rue qui a le mieux compris Arthur Rimbaud: un paradoxe de plus à ranger dans la corbeille de l’irrationnel…
 
Jacques Livchine, co-directeur avec Hervée de Lafond du Théâtre de l’Unité à Audincourt ( Doubs).
 
 
Kateb Yacine quand je l’ai connu et aimé
 Oui , je viens d’écouter Ariane Mnouchkine sur le poste.
 

Je comprends tout ce qu’elle dit.

 J’écoute l’abécédaire de Gille Deleuze, je comprends tout ce qu’il dit.
 J’écoute Pierre Bourdieu, je comprends tout ce qu’il dit .
 

J’ai écouté Wajdi Mouhawad : son discours au collège de France, je ne comprends que la moitié de ce qu’il dit.

 Et puis je ne vais pas énumérer tous les discours où je n’y comprends rien, tous les philosophes opaques, et les spectacles hermétiques.
 

Il y avait une sentence de Boulez qui m’avait énervé : les oeuvres accessibles sont toujours mineures.

Bien- sûr sa musique je ne la comprends pas, mais je ne me permettrai pas de la dénigrer.
 
Il y a une phrase de Kateb Yacine qu’il avait prononcé il y a plus de cinquante ans quand je jouais dans une de ses pièces « la poudre d’intelligence » : il faut aller du compliqué au simple. Elle est gravée dans le marbre de ma tête
 Cette phrase m’habite, je ne l’oublierai jamais.
 

Toute une partie de notre travail de théâtre c’est d’arriver à une simplicité, pas une simplification.

J’aime l’idée que le théâtre est un art qui peut s’adresser aux illettrés, aux non -sachants.
 

Parmi mes plus belles expériences de théâtre il y a toujours les moments où nous nous adressions à un public vierge, en Abyssinie par exemple .

 

Pourquoi mon dernier geste théâtral fut-il d’offrir une saison en enfer dans les ruelles d’Harar, devant un public estomaqué, éberlué, étonné  à la puissance mille. On disait le texte en français, et je prétends que c’est ce public de la rue qui a le mieux compris Rimbaud.

 
Et voilà un paradoxe de plus à ranger dans la corbeille de l’irrationnel.
 

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