Je serai toujours là pour te tuer de Sophie Tonneau, mise en scène de Catherine Perrotte et Sophie Mayer

Je serai toujours là pour te tuer de Sophie Tonneau, mise en scène de Catherine Perrotte et Sophie Mayer

La pièce interprétée par l’auteure et Yves Comeliau est réjouissante à voir. À voir et à entendre : le texte, publié en 2007 aux éditions de l’Harmattan, plaisant à lire comme à ouïr, sobrement mis en scène dans le modique décor de Lou Hacquet-Delepine, les costumes «casual» de Chloé Douanne et l’éclairage intimiste de Samuel Zucca.
Résumé des faits : Helen est retirée à la campagne où elle se morfond. Elle engage Simon pour qu’il l’aide à en finir avec la vie sans souffrance, de façon imprévue. Mais, le temps venant, elle négocie un sursis, puis un deuxième, un troisième. Les deux personnages cohabitent, s’habituent l’un à l’autre et finissent par s’attacher. Le projet initial procrastiné, la situation devient absurde…

©x

©x

Cette trame ne serait rien sans le travail d’écriture, la finesse des dialogues, le parti-pris comique qui le partage à la mélancolie. Sans parler du rebondissement final que l’on ne se permettra pas de déflorer.
La pièce dilue la noirceur qui caractérise son point de départ, son atmosphère britannique, l’imperturbabilité et la logique qui vont avec, dans un esprit ludique qui, mine de rien, met en abyme le jeu des acteurs. On pense à la mathématique des romans d’Agatha Christie, auteure qui, soit dit entre parenthèses, fut elle-même tentée par le suicide au milieu des années vingt. On a aussi en tête le flegme pervers d’Alfred Hitchcock.
Et on ne saurait oublier le thème éternel de Roméo et Juliette. Ce goût pour la culture d’outre-Manche, Sophie Tonneau nous le fait partager par le contenu de la pièce mais aussi par la formule théâtrale qui recourt à l’intermède musical, chanté et dansé. La chorégraphie et, peut-on penser, l’art du mime, sont de Sophie Mayer. Les interludes scandent le récit et contribuent au divertissement réel qu’est cet opus: à la fois comédie policière et musicale, pouvant être sous-titrée Suicide assisté, mode d’emploi. Ou, comme l’actualité l’exige, Mourir dans l’indignité.

Nicolas Villodre

Jusqu’au 6 avril, La Folie Théâtre, 16 rue de la Folie Méricourt, Paris (XI ème ). T. :  01 43 55 14 80

 

 


Archive pour 23 février, 2025

Je serai toujours là pour te tuer de Sophie Tonneau, mise en scène de Catherine Perrotte et Sophie Mayer

Je serai toujours là pour te tuer de Sophie Tonneau, mise en scène de Catherine Perrotte et Sophie Mayer

La pièce interprétée par l’auteure et Yves Comeliau est réjouissante à voir. À voir et à entendre : le texte, publié en 2007 aux éditions de l’Harmattan, plaisant à lire comme à ouïr, sobrement mis en scène dans le modique décor de Lou Hacquet-Delepine, les costumes «casual» de Chloé Douanne et l’éclairage intimiste de Samuel Zucca.
Résumé des faits : Helen est retirée à la campagne où elle se morfond. Elle engage Simon pour qu’il l’aide à en finir avec la vie sans souffrance, de façon imprévue. Mais, le temps venant, elle négocie un sursis, puis un deuxième, un troisième. Les deux personnages cohabitent, s’habituent l’un à l’autre et finissent par s’attacher. Le projet initial procrastiné, la situation devient absurde…

©x

©x

Cette trame ne serait rien sans le travail d’écriture, la finesse des dialogues, le parti-pris comique qui le partage à la mélancolie. Sans parler du rebondissement final que l’on ne se permettra pas de déflorer.
La pièce dilue la noirceur qui caractérise son point de départ, son atmosphère britannique, l’imperturbabilité et la logique qui vont avec, dans un esprit ludique qui, mine de rien, met en abyme le jeu des acteurs. On pense à la mathématique des romans d’Agatha Christie, auteure qui, soit dit entre parenthèses, fut elle-même tentée par le suicide au milieu des années vingt. On a aussi en tête le flegme pervers d’Alfred Hitchcock.
Et on ne saurait oublier le thème éternel de Roméo et Juliette. Ce goût pour la culture d’outre-Manche, Sophie Tonneau nous le fait partager par le contenu de la pièce mais aussi par la formule théâtrale qui recourt à l’intermède musical, chanté et dansé. La chorégraphie et, peut-on penser, l’art du mime, sont de Sophie Mayer. Les interludes scandent le récit et contribuent au divertissement réel qu’est cet opus: à la fois comédie policière et musicale, pouvant être sous-titrée Suicide assisté, mode d’emploi. Ou, comme l’actualité l’exige, Mourir dans l’indignité.

Nicolas Villodre

Jusqu’au 6 avril, La Folie Théâtre, 16 rue de la Folie Méricourt, Paris (XI ème ). T. :  01 43 55 14 80

 

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...