L’exposition Louvre Couture
L’exposition Louvre Couture
Le mariage entre musées et haute-couture a toujours été favorable à ces entités. On se souvient, entre autres, des très belles expositions du passé, Azzedine Alaïa à la Villa Médicis à Rome ou Balenciaga au musée Bourdelle à Paris, (voir Le Théâtre du Blog). Aujourd’hui, le plus grand musée d’art du monde, le Louvre accueille dans son Département : Objets d’art, la haute- couture française et européenne.
« Il y a une attente du public, dit Olivier Gabet, son directeur, pour que l’exposition de mode s’ouvre à d’autres sujets qu’elle-même. La mode s’adressant à la mode, c’est sympathique mais peut vite être stérile : cela, même fait avec subtilité, tourne autour d’une marque. Les musées ouvrent d’autres perspectives aux créateurs des maisons de mode qui sont aussi des lieux de patrimoine et conservation d’archives sur leur histoire institutionnelle.”
En 1949, Christian Dior avait appelé Musée du Louvre, une de ses robes du soir, courte, en faille de soie et brodée noir et blanc. Ici, présentée à l’entrée de l’exposition dans le pavillon Richelieu.“Composer et jouer avec les objets d’art a été un véritable défi, précise Nathalie Crinière, scénographe de l’exposition. Le placement des robes découlant aussi de l’endroit où se trouvent les œuvres, il a fallu vraiment les loger là où on pouvait mais en donnant l’impression qu’elles ont toujours été là. »
Impressionnante est ici l’adéquation des robes avec l’espace où elles sont présentées. Karl Lagerfeld avait créé pour Chanel en 2019, une veste avec un motif décoratif inspiré d’une commode du XVIII ème siècle, ici placée en arrière de cette robe. Une autre : Bambi (2010) est surmontée d’une coiffe en fourrure synthétique représentant des bois de cerf créée par Jean-Charles de Castelbajac répond tout à fait à la tapisserie de Bayeux montrant les chasses de la Renaissance. Toutes sont remarquablement mises en valeur dans les collections permanentes. Une robe de bal en velours contrecollé de sa collection Prêt-à-Porter printemps/été 2020 semble attendre l’invitation pour une valse dans la salle-à-manger des appartements Napoléon III. Le public aura aussi l’occasion de redécouvrir ce musée exceptionnel. Il faut vite aller voir ces chefs-d’œuvre et ne pas hésiter à revenir: la richesse artistique de cette exposition dans ce Louvre en majesté est exceptionnelle.
Jean Couturier
Le Louvre, Paris (Ier) jusqu’au 21 juillet. Exposition accessible en réservant un billet Musée du Louvre-collections permanentes. www.louvre.fr