Xavier Constantine, magicien

Xavier Constantine, magicien


-Vos premiers pas ?

-Petit, j’ai été attiré par la scène et j’ai été musicien dans un orchestre harmonique. Puis, un jour, j’ai vu un spectacle de magie avec mes parents pendant les vacances et j’ai été fasciné. Je voulais absolument, moi aussi, en faire. J’ai appris mon premier tour juste après l’avoir vu: je devais avoir quatorze ans.Puis j’ai découvert les bases grâce à des VHS et DVD, aux livres, et aux démonstrations trouvées sur Magicaplanet. J’ai aussi passé du temps dans les clubs de ma ville pour assister aux conférences et parler avec les artistes.

© Alexandre Ollier

© Alexandre Ollier


Les concours m’ont aidé à me fixer des objectifs et à présenter mon travail.. À l’époque, j’avais vint ans et un numéro avec des colombes: c’était à double tranchant et pouvait encourager mais aussi décourager. Cela a été mon cas. Je perdais le sens de ce que je faisais, mais j’ai eu la chance de suivre une formation en magie nouvelle au C.N.A.C.
Un vrai moteur pour moi : j’ai découvert que cet art n’a pas de limites et que nous ne sommes pas obligés d’être formatés. Et grâce à l’enseignement de Raphaël Navarro et d’Étienne Saglio, j’ai pu me remettre en question et cela a ouvert de nouvelles portes à mon imaginaire.
Je travaille essentiellement sur scène: ce que préfère…(je peux ainsi développer un thème )mais aussi en close-up.

-Et vos créations ?

Mon spectacle I.A. : Intelligence Artificielle-Magie Réelle est le résultat de quelque dix ans de réflexions, notes prises à la volée… J’ai voulu parler de ce qui, pour moi, est déjà magique: la science, et surtout le temps et la physique quantique. J’ai dû me tordre l’esprit mille fois pour rendre mon propos accessible et drôle, tout en y intégrant de la magie.
Il fallait donc surtout que je rende visible, l’invisible. Certaines particularités de ce que nous appelons: le temps, ne sont pas perceptibles à notre échelle et j’ai dû trouver comment les matérialiser. Je voulais que la mise en abyme du personnage soit la plus forte possible et que je puisse le jouer avec sincérité. Ainsi, un conférencier venu parler du temps, de sa peur de la mort et qui va devoir s’y opposer, était ce qui m’intéressait le plus.

L’I.A. est arrivée comme une évidence. Je voulais avoir un binôme sur scène et les interactions entre l’homme et la machine me fascinent. Mon I.A., nommée MIA (Mon Intelligence Artificielle) est une partie de moi : froide mais factuelle, elle dit ce qu’il est quelquefois impossible d’exprimer en société. Je crée ainsi situations et dialogues absurdes qui, à titre personnel, me font beaucoup rire.
J’aime beaucoup l’ensemble des spectacles d’Étienne Saglio; pour moi, c’est de la vraie magie… J’apprécie le travail de Klek Entos qui a su créer un univers très riche et j’étais fan de Lance Burton, avec une magie très propre et chic. Il a une classe folle ! Sinon, aucun style particulier ne m’attire. Je suis surtout captivé par un personnage singulier ou une approche que je vais trouver très «intelligente». Entre autres chez Tana Manga, Markobi ou Luc Langevin.
Mais ce qui m’inspire le plus, est le cinéma. Matrix, Black Mirror ou Doctor Strange. Que ce soit la narration ou les thèmes abordés, ces films ouvrent des portes à des univers immenses, avec des moyens colossaux : leurs auteurs peuvent ainsi faire exactement ce qu’ils veulent.

-Et à un débutant, que diriez-vous ?

-J’ai commencé la magie vers 2000 mais depuis le milieu a beaucoup changé, entre autres, avec l’accessibilité aux secrets. Je dirais : surtout ne pas écouter les gens. Chacun a son avis et vous ne pouvez pas plaire à tout le monde! Et tant que vous avancez, continuez  et gardez toujours en tête le bonheur qu’il y a à faire votre travail. Si vous voulez plaire mais que cela ne vous correspond pas, tôt ou tard, vous perdrez. Testez des choses et n’ayez pas peur d’échouer: si cela arrive, passez vite à autre chose.
Je regarde ce qui est faisable ou non, du point de vue des spectateurs. À une époque où la technologie progresse si vite, ils imaginent de plus en plus des trucages sophistiqués qui leur donnent l’impression d’avoir compris, alors que ce n’est pas le cas: certaines lévitations d’objets leur font quelquefois dire qu’on utilise un drone… Ou ils interprètent un simple «forçage de carte »comme un jeu connecté! Cela existe mais ne se pratique jamais. Dès qu’il y a une brèche technologique, le public s’y engouffre, même si c’est faux. Et une fois cette explication est ancrée dans leur esprit, la sensation de magie s’efface.
Côté divertissements personnels, j’ai découvert, il y a peu, l’équitation: j’avais envie d’apaisement et sérénité… Ce que j’y ai trouvé. Les chevaux sont très sensibles et à l’écoute. Ils ont la force d’un bulldozer mais, avec nous, la tendresse d’un chaton. On doit les en remercier.

Sébastien Bazou

Interview réalisée à Dijon, le 24 mars.

Sébastien Bazou

www.xavierconstantine.com

 


Archive pour 26 mars, 2025

Xavier Constantine, magicien

Xavier Constantine, magicien


-Vos premiers pas ?

-Petit, j’ai été attiré par la scène et j’ai été musicien dans un orchestre harmonique. Puis, un jour, j’ai vu un spectacle de magie avec mes parents pendant les vacances et j’ai été fasciné. Je voulais absolument, moi aussi, en faire. J’ai appris mon premier tour juste après l’avoir vu: je devais avoir quatorze ans.Puis j’ai découvert les bases grâce à des VHS et DVD, aux livres, et aux démonstrations trouvées sur Magicaplanet. J’ai aussi passé du temps dans les clubs de ma ville pour assister aux conférences et parler avec les artistes.

© Alexandre Ollier

© Alexandre Ollier


Les concours m’ont aidé à me fixer des objectifs et à présenter mon travail.. À l’époque, j’avais vint ans et un numéro avec des colombes: c’était à double tranchant et pouvait encourager mais aussi décourager. Cela a été mon cas. Je perdais le sens de ce que je faisais, mais j’ai eu la chance de suivre une formation en magie nouvelle au C.N.A.C.
Un vrai moteur pour moi : j’ai découvert que cet art n’a pas de limites et que nous ne sommes pas obligés d’être formatés. Et grâce à l’enseignement de Raphaël Navarro et d’Étienne Saglio, j’ai pu me remettre en question et cela a ouvert de nouvelles portes à mon imaginaire.
Je travaille essentiellement sur scène: ce que préfère…(je peux ainsi développer un thème )mais aussi en close-up.

-Et vos créations ?

Mon spectacle I.A. : Intelligence Artificielle-Magie Réelle est le résultat de quelque dix ans de réflexions, notes prises à la volée… J’ai voulu parler de ce qui, pour moi, est déjà magique: la science, et surtout le temps et la physique quantique. J’ai dû me tordre l’esprit mille fois pour rendre mon propos accessible et drôle, tout en y intégrant de la magie.
Il fallait donc surtout que je rende visible, l’invisible. Certaines particularités de ce que nous appelons: le temps, ne sont pas perceptibles à notre échelle et j’ai dû trouver comment les matérialiser. Je voulais que la mise en abyme du personnage soit la plus forte possible et que je puisse le jouer avec sincérité. Ainsi, un conférencier venu parler du temps, de sa peur de la mort et qui va devoir s’y opposer, était ce qui m’intéressait le plus.

L’I.A. est arrivée comme une évidence. Je voulais avoir un binôme sur scène et les interactions entre l’homme et la machine me fascinent. Mon I.A., nommée MIA (Mon Intelligence Artificielle) est une partie de moi : froide mais factuelle, elle dit ce qu’il est quelquefois impossible d’exprimer en société. Je crée ainsi situations et dialogues absurdes qui, à titre personnel, me font beaucoup rire.
J’aime beaucoup l’ensemble des spectacles d’Étienne Saglio; pour moi, c’est de la vraie magie… J’apprécie le travail de Klek Entos qui a su créer un univers très riche et j’étais fan de Lance Burton, avec une magie très propre et chic. Il a une classe folle ! Sinon, aucun style particulier ne m’attire. Je suis surtout captivé par un personnage singulier ou une approche que je vais trouver très «intelligente». Entre autres chez Tana Manga, Markobi ou Luc Langevin.
Mais ce qui m’inspire le plus, est le cinéma. Matrix, Black Mirror ou Doctor Strange. Que ce soit la narration ou les thèmes abordés, ces films ouvrent des portes à des univers immenses, avec des moyens colossaux : leurs auteurs peuvent ainsi faire exactement ce qu’ils veulent.

-Et à un débutant, que diriez-vous ?

-J’ai commencé la magie vers 2000 mais depuis le milieu a beaucoup changé, entre autres, avec l’accessibilité aux secrets. Je dirais : surtout ne pas écouter les gens. Chacun a son avis et vous ne pouvez pas plaire à tout le monde! Et tant que vous avancez, continuez  et gardez toujours en tête le bonheur qu’il y a à faire votre travail. Si vous voulez plaire mais que cela ne vous correspond pas, tôt ou tard, vous perdrez. Testez des choses et n’ayez pas peur d’échouer: si cela arrive, passez vite à autre chose.
Je regarde ce qui est faisable ou non, du point de vue des spectateurs. À une époque où la technologie progresse si vite, ils imaginent de plus en plus des trucages sophistiqués qui leur donnent l’impression d’avoir compris, alors que ce n’est pas le cas: certaines lévitations d’objets leur font quelquefois dire qu’on utilise un drone… Ou ils interprètent un simple «forçage de carte »comme un jeu connecté! Cela existe mais ne se pratique jamais. Dès qu’il y a une brèche technologique, le public s’y engouffre, même si c’est faux. Et une fois cette explication est ancrée dans leur esprit, la sensation de magie s’efface.
Côté divertissements personnels, j’ai découvert, il y a peu, l’équitation: j’avais envie d’apaisement et sérénité… Ce que j’y ai trouvé. Les chevaux sont très sensibles et à l’écoute. Ils ont la force d’un bulldozer mais, avec nous, la tendresse d’un chaton. On doit les en remercier.

Sébastien Bazou

Interview réalisée à Dijon, le 24 mars.

Sébastien Bazou

www.xavierconstantine.com

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...