L’Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière, traduction en grec de Thomas Voulgaris, mise en scène de Kostas Vassardanis

L’Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière, traduction en grec de Thomas Voulgaris, mise en scène de Kostas Vassardanis

Une pièce écrite en 1968. Jean-Jacques collectionne les conquêtes féminines. Un matin, une inconnue sonne à sa porte : Suzanne semble s’être trompée d’adresse. Sans-gêne, elle s’installe chez lui, le dérange dans ses habitudes et met la main sur l’aide-mémoire où il consigne soigneusement les noms de ses amantes et des renseignements personnels. Elle devient vite indispensable à ce célibataire endurci. Entre eux, un dialogue se noue : elle lui dit qu’elle recherche Philippe Ferrand, le père d’un enfant qu’elle n’a pas gardé. Charmé par l’inconnue, il quitte son comportement donjuanesque et lui avoue son amour.

© Gerasimos Mavromatis

© Gerasimos Mavromatis

Dans la seconde partie de la pièce, Suzanne se fait retenir par ce Jean-Jacques trop amoureux pour la laisser partir mais elle refuse de l’épouser… Ils partageront donc l’appartement. Elle, pour le rendre jaloux, lui raconte qu’elle a reçu la visite de Philippe Ferrand et apprend que son hôte s’appelle Jean-Jacques… Ferrand. Il passe toute la journée suivante avec elle mais le tour fusionnel que prend leur relation effraie Suzanne qui est prête à s’enfuir. Mais c’est lui qui la  quittera comme à regret. Classique, l’histoire du séducteur séduit est ici fondée sur des incertitudes et sur un dialogue voué à l’obscurité. Suzanne figure-t-elle dans l’aide-mémoire? Si oui, Jean-Jacques est-il l’homme qu’elle recherche? Autant de questions laissées en suspens. Et rien ne nous permet de savoir quand le dialogue est fondé sur la vérité, ou sur le mensonge. L’histoire de Suzanne, le nom de Jean-Jacques sont peut-être des inventions… Et l’aide-mémoire dont ils parlent tant, ne leur est donc d’aucune utilité. Et la fin est ambiguë: Suzanne attend-t-elle Jean-Jacques? Et lui, reviendra-t-il? Ils n’ont pas d’avenir et leur destin reste aussi improbable, qu’avant cette rencontre. Peut-être faut-il voir ici la griffe d’un scénariste qui a travaillé avec Luis Bunuel, Louis Malle, Milos Forman…

La mise en scène est bien rythmée et Kostas Vassardanis est fidèle à l’esprit du texte et il sait renforcer le mystère et le suspense de façon exceptionnelle. Il projette avec clarté le jeu entre vérité et mensonge. Kostas Vassardanis, un des meilleurs comédiens de la nouvelle génération, incarne Jean-Jacques avec une voix et une gestualité remarquables, toutes en nuances. Comme Daphni Skroubelou, tout aussi excellente.  Le public est séduit. Un spectacle à ne pas manquer !

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Studio Mavromichali, 134 rue Mavromichali, Athènes. T. : 0030 2106453330.

 

 

P { margin-bottom: 0.21cm }


Archive pour 4 mai, 2025

L’Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière, traduction en grec de Thomas Voulgaris, mise en scène de Kostas Vassardanis

L’Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière, traduction en grec de Thomas Voulgaris, mise en scène de Kostas Vassardanis

Une pièce écrite en 1968. Jean-Jacques collectionne les conquêtes féminines. Un matin, une inconnue sonne à sa porte : Suzanne semble s’être trompée d’adresse. Sans-gêne, elle s’installe chez lui, le dérange dans ses habitudes et met la main sur l’aide-mémoire où il consigne soigneusement les noms de ses amantes et des renseignements personnels. Elle devient vite indispensable à ce célibataire endurci. Entre eux, un dialogue se noue : elle lui dit qu’elle recherche Philippe Ferrand, le père d’un enfant qu’elle n’a pas gardé. Charmé par l’inconnue, il quitte son comportement donjuanesque et lui avoue son amour.

© Gerasimos Mavromatis

© Gerasimos Mavromatis

Dans la seconde partie de la pièce, Suzanne se fait retenir par ce Jean-Jacques trop amoureux pour la laisser partir mais elle refuse de l’épouser… Ils partageront donc l’appartement. Elle, pour le rendre jaloux, lui raconte qu’elle a reçu la visite de Philippe Ferrand et apprend que son hôte s’appelle Jean-Jacques… Ferrand. Il passe toute la journée suivante avec elle mais le tour fusionnel que prend leur relation effraie Suzanne qui est prête à s’enfuir. Mais c’est lui qui la  quittera comme à regret. Classique, l’histoire du séducteur séduit est ici fondée sur des incertitudes et sur un dialogue voué à l’obscurité. Suzanne figure-t-elle dans l’aide-mémoire? Si oui, Jean-Jacques est-il l’homme qu’elle recherche? Autant de questions laissées en suspens. Et rien ne nous permet de savoir quand le dialogue est fondé sur la vérité, ou sur le mensonge. L’histoire de Suzanne, le nom de Jean-Jacques sont peut-être des inventions… Et l’aide-mémoire dont ils parlent tant, ne leur est donc d’aucune utilité. Et la fin est ambiguë: Suzanne attend-t-elle Jean-Jacques? Et lui, reviendra-t-il? Ils n’ont pas d’avenir et leur destin reste aussi improbable, qu’avant cette rencontre. Peut-être faut-il voir ici la griffe d’un scénariste qui a travaillé avec Luis Bunuel, Louis Malle, Milos Forman…

La mise en scène est bien rythmée et Kostas Vassardanis est fidèle à l’esprit du texte et il sait renforcer le mystère et le suspense de façon exceptionnelle. Il projette avec clarté le jeu entre vérité et mensonge. Kostas Vassardanis, un des meilleurs comédiens de la nouvelle génération, incarne Jean-Jacques avec une voix et une gestualité remarquables, toutes en nuances. Comme Daphni Skroubelou, tout aussi excellente.  Le public est séduit. Un spectacle à ne pas manquer !

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Studio Mavromichali, 134 rue Mavromichali, Athènes. T. : 0030 2106453330.

 

 

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