Carte blanche à Gaël Faye au musée du Louvre

Carte blanche à Gaël Faye au musée du Louvre

Cela fait de nombreuses années que ce musée collabore avec des artistes. Avec Gaël Faye, il reçoit à la fois l’écrivain mais aussi le chanteur-compositeur et interprète. Une carte blanche avec randonnée nocturne en mars dernier dans le Louvre. «On ressent les choses différemment, quand la ville se calme.» dit-il. Le public est en petit comité et il y a des artistes invités comme Gaël Kamilindi, de la Comédie Française.
La conférence de Maxime Froissant à laquelle nous avons assisté, avait pour thème le processus de création artistique à l’occasion de la sortie de Jacaranda de Gaël Faye (prix Renaudot 2024, Grasset).

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Un concert (malheureusement complet) aura lieu le 20 mai en dialogue avec Le Radeau de la méduse de Théodore Géricault et finira en beauté cette collaboration, en forme de métissage entre tableaux et artistes vivants.
La redécouverte du musée est liée au regard de ces jeunes filles qui tenaient dans un premier temps, à découvrir les seules œuvres représentant des chats ou des chiens. Lui, partage sa vie entre les mots des créations liées à l’enfance et la musique.
Petit Pays (prix Goncourt des lycéens 2016, Grasset) et Jacaranda, sans être vraiment autobiographiques, sont fondés sur ses souvenirs du génocide au Rwanda et le traumatisme de la guerre qu’il a vécue: «Les mots en disent plus que les images. (…) «Tout est écriture ». Et ces romans débutent par un retour à l’enfance mais il n’oppose en rien musique et écriture.
Ecrire lui demande beaucoup de temps et un effort physique qu’il ressent dans son corps. Il nous lit un extrait de Jacaranda et évoque le personnage de Stella. « Elle a grandi auprès de son arbre mystique, son ami et confident, une présence rassurante dans une époque tourmentée, une balise fixe dans les remous du temps qui passe.» Il dit « ressentir son histoire sans savoir au départ comment il va la raconter.»
Stella symbolise la jeunesse rwandaise actuelle qu’il a rencontrée. «Je construis mes romans par tableaux, dit-il, à travers une écriture non linéaire, comme un montage de film. Je finis par parler à mes personnages ; je suis à leur disposition. » Gaël Faye essaye de s’effacer et de leur laisser la place. Et en écrivant, il tente aussi de sauver tout ce qui disparait, comme une soirée banale chez sa grand-mère: une façon de sauver par les mots, tout un univers : « Rendre le passé, présent, est aussi la raison d’être d’un musée ! »

Jean Couturier

Le 20 mai, concert Gaël Faye, musée du Louvre (entrée par la Pyramide) 34 quai François Mitterrand, Paris (Ier).

Festival d’Avignon, Gahugu Gato, d’après Petit pays de Gaël Faye du 17 au 22 juillet, (relâche le 19), cloître des Célestins.

 

 

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