Wonnangatta d’Angus Cerini, traduction de Dominique Hollier, mise en scène de Jacques Vincey

Wonnangatta d’Angus Cerini, traduction de Dominique Hollier, mise en scène de Jacques Vincey

Chaque mois, Harry apporte son courrier à son ami Jim, un éleveur dans une région montagneuse et isolée… Mais il n’est pas là et il y a juste écrit à la craie : Serai là ce soir sur la porte d’entrée. Au départ, l’histoire vraie d’un crime non élucidé, début XX ème siècle en Australie.  Ici, Harry passera la nuit sur place mais sans aucune nouvelle de Jim, il va signaler la chose aux autorités de la ville, quand il rencontre Riggall. Et ils essayent de percer le mystère de cette disparition. Ils voient dans la chambre de Jim, un lit défait, les draps et ses vêtements de travail par terre et, curieusement, son fusil appuyé contre une commode. C’est tout…
Baron, le chien de Jim est là, affamé et ils lui donnent un peu de bacon. Il les emmènera dans une prairie au bord d’une rivière. Et ils
découvrent ce qui reste de cet ami, enterré dans le lit de la rivière : « la tête arrachée bouffée jusqu’à l’os ». Sans doute par des chiens ou des animaux sauvages. Harry va vite soupçonner Bamford, un valet que Jim avait engagé mais ils ne le trouvent pas. Riggal et Harry iront de longues journées à cheval dans une nature hostile, à la recherche du meurtrier. Des personnages assez crédibles et pas très loin de ceux de John Steinbeck et William Fauklner…

© Christophe Raynaud de Lage

© Christophe Raynaud de Lage


Comment traduire sur un plateau cette nature australienne? Pas facile de résoudre de vrai problème de scénographie, Caty Olive et Jacques Vincey ont voulu avec des centaines de cubes noirs de mousse dense,  figurer la terre de cette rivière et Harry et Riggall vont les retirer un à un. l’ensemble est Plus proche d’une sculpture d’art minimal mais en rien convaincant 

Il y a aussi, surtout à la fin, d’épais torrents de fumigènes (la manie actuelle : trois pour nous, en une semaine!) et une dizaine de tubes fluo blancs horizontaux qui, à un moment, basculeront.

… Histoire sans doute pour Jacques Vincey de dire que, sur un plateau, on ne peut pas représenter la Nature et ce désert australien inimaginable pour nous et qu’on peut au mieux, la suggérer. Mais l’ensemble reste trop sage et trop sec, d’autant plus qu’il a condamné Vincent Winterhalter (Harry) et Serge Hazanavicius (Riggall) à nous raconter et à jouer la plupart du temps, de façon très statique et face public ce Wonnangatta.
Ils ont une belle présence et font tout ce qu’ils peuvent pour incarner ces personnages hors du commun mais, sauf à de rares moments, cela ne fonctionne pas et la direction d’acteurs semble être aux abonnés absents. Difficile de vous conseiller ce spectacle, sinon pour découvrir la langue de ce dramaturge peu connu chez nous mais qui a obtenu de nombreux prix en Australie.

 Philippe du Vignal

Jusqu’au 24 mai, Les Plateaux sauvages, 5 rue des Plâtrières, Paris (XX ème). T. : 01 83 75 55 70.

 

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...