Louise conception, mise en scène et chorégraphie de Martin Zimmermann
Louise conception, mise en scène et chorégraphie de Martin Zimmermann
Bérengère Bodin, Methinee Wongtrakoon, Marianna De Sanctis, et Rosalba Torres Guerrero réalisent en une heure quinze une performance bousculant les codes conventionnels du spectacle.. En hommage à Louise Bourgeois. «Notre pièce est un dialogue avec elle, dit le chorégraphe. Elle était une exploratrice incessante des sculptures et des matériaux mais aussi d’elle-même. Notre Louise partage ce même esprit.
Comme Louise Bourgeois, nous travaillons de l’intérieur vers l’extérieur. Comme elle, nous cherchons la vérité. Une telle quête demande de pénétrer en profondeur, retirer des couches, être agressif et désordonné, mais aussi intuitif. Pour elle, le médium était la pierre ; et pour nous, ce sont les corps sur scène. » Plusieurs modes d’expression permettent aux corps de s’exprimer : le cirque, la danse et la comédie. Cela fonctionne parfaitement comme le jeu avec les cerceaux roses mais on reste parfois extérieur à cette folle énergie physique et on s’ennuie, entre autres, à cette caricature d’une chanson de NTM…
Les artistes se meuvent dans ce que le chorégraphe appelle la scène : « une sorte de laboratoire, un atelier scientifique, un lieu de recherche et d’expérimentation. Louiseest une sculpture en mouvement ou un poème vivant ».
Cette analyse ne manque pas d’ambition et le dispositif scénique avec portes mobiles, chaises, potences amovibles sur trois plateaux tournants est bien conçu. Mais ce théâtre d’images avec humour à la clé, manque de fil conducteur.
« Avec les quatre interprètes de différents âges, dit le metteur en scène, nous avons exploré les tabous qui entourent la naissance, la mort, la sexualité, le genre, et les inégalités persistantes.» Cette interprétation n’est pas du tout évidente. On pense aux films de Jacques Tati et aux spectacles de Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps mais il manque ici une véritable dimension onirique. De belles images attisent les regards et intriguent mais nous laissent, dommage ! au bord du chemin….
Jean Couturier
Jusqu’au 24 mai, Théâtre du Rond-Point 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris (VIII ème). T. : 01 44 95 98 21.