Palombella Rossa, d’après le film de Nanni Moretti, texte et mise en scène de Mathieu Bauer

 Palombella Rossa, d’après le film de Nanni Moretti, texte et mise en scène de Mathieu Bauer


Un film-culte sorti en 89… Après un accident de voiture, Michele Apicella, un jeune député communiste (Nicolas Bouchaud) a été frappé d’amnésie. Il arrive par la salle puis monte sur la scène où il va jouer un match de water-polo… Des fragments de sa vie passée renaissent alors et il a quelque propos sur la politique… Ce spectacle mêle musique sur scène, chansons populaires italiennes, petits épisodes de water-polo, histoire du Parti Communiste italien où le protagoniste se souvient avoir adhéré. Et il s’adresse parfois au public. A mesure que le match avance, il retrouve la mémoire de son enfance.  À la fin, l’équipe de water-polo adverse a neuf points et  la sienne, huit: ce qu’on peut lire sur une affiche lumineuse. Il y a, entre temps, quelques séquences projetées du film Le Docteur Jivago. Michele Apicella rate finalement son tir et l’autre équipe remportera le match.

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Mathieu Bauer  dit vouloir développer «une critique subtile de la société de consommation.» ( sic!!!! ) Mais on est très loin du compte… L’erreur est ans doute d’avoir voulu écrire une pièce à partir d’un film, même reconnu; l’inverse est plus facile et a été largement exploité mais au théâtre, il faut de vrais personnages et cette mise en scène ne fonctionne à aucun moment: le public ne sait jamais si on est dans le présent ou dans le passé… Il y a aussi parfois un jeu dans la salle (vieux poncif…)  et de nombreuses projections d’images d’eau en mouvement sur un grand praticable bleu pâle faisant office de piscine! C’est laid et ne fonctionne pas plus.

Nicolas Bouchaud, par ailleurs excellent comédien, paraît s’ennuyer et regretter d’être là, obligé de dire un texte sans aucune saveur. Quant aux autres acteurs, ce sont des silhouettes auxquelles il est impossible de s’intéresser. Tous se déshabillent, se mettent en maillot de bain puis se rhabillent sans arrêt… Comprenne qui pourra. Où Mathieu Bauer veut-il nous emmener? Il doit penser que tout le monde a vu le film de Nanni Moretti et que ce mélange en est un écho artistique mais le spectacle n’apporte rien; finalement assez prétentieux avec micros H.F. pour les acteurs, il ennuie très vite: la balance est mauvaise et on comprend mal ce texte envahi par une soupe musicale de qualité, avec le metteur en scène à la batterie et à la trompette, mais trop amplifiée. Le public a mollement applaudi: on le comprend… Inutile de vous déplacer.

Philippe du Vignal

Jusqu’au 14 juin, Théâtre Silvia Monfort,  106 rue Brancion, Paris (XV ème). T. : 01 56 08 33 88. 


Archive pour 6 juin, 2025

Palombella Rossa, d’après le film de Nanni Moretti, texte et mise en scène de Mathieu Bauer

 Palombella Rossa, d’après le film de Nanni Moretti, texte et mise en scène de Mathieu Bauer


Un film-culte sorti en 89… Après un accident de voiture, Michele Apicella, un jeune député communiste (Nicolas Bouchaud) a été frappé d’amnésie. Il arrive par la salle puis monte sur la scène où il va jouer un match de water-polo… Des fragments de sa vie passée renaissent alors et il a quelque propos sur la politique… Ce spectacle mêle musique sur scène, chansons populaires italiennes, petits épisodes de water-polo, histoire du Parti Communiste italien où le protagoniste se souvient avoir adhéré. Et il s’adresse parfois au public. A mesure que le match avance, il retrouve la mémoire de son enfance.  À la fin, l’équipe de water-polo adverse a neuf points et  la sienne, huit: ce qu’on peut lire sur une affiche lumineuse. Il y a, entre temps, quelques séquences projetées du film Le Docteur Jivago. Michele Apicella rate finalement son tir et l’autre équipe remportera le match.

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Mathieu Bauer  dit vouloir développer «une critique subtile de la société de consommation.» ( sic!!!! ) Mais on est très loin du compte… L’erreur est ans doute d’avoir voulu écrire une pièce à partir d’un film, même reconnu; l’inverse est plus facile et a été largement exploité mais au théâtre, il faut de vrais personnages et cette mise en scène ne fonctionne à aucun moment: le public ne sait jamais si on est dans le présent ou dans le passé… Il y a aussi parfois un jeu dans la salle (vieux poncif…)  et de nombreuses projections d’images d’eau en mouvement sur un grand praticable bleu pâle faisant office de piscine! C’est laid et ne fonctionne pas plus.

Nicolas Bouchaud, par ailleurs excellent comédien, paraît s’ennuyer et regretter d’être là, obligé de dire un texte sans aucune saveur. Quant aux autres acteurs, ce sont des silhouettes auxquelles il est impossible de s’intéresser. Tous se déshabillent, se mettent en maillot de bain puis se rhabillent sans arrêt… Comprenne qui pourra. Où Mathieu Bauer veut-il nous emmener? Il doit penser que tout le monde a vu le film de Nanni Moretti et que ce mélange en est un écho artistique mais le spectacle n’apporte rien; finalement assez prétentieux avec micros H.F. pour les acteurs, il ennuie très vite: la balance est mauvaise et on comprend mal ce texte envahi par une soupe musicale de qualité, avec le metteur en scène à la batterie et à la trompette, mais trop amplifiée. Le public a mollement applaudi: on le comprend… Inutile de vous déplacer.

Philippe du Vignal

Jusqu’au 14 juin, Théâtre Silvia Monfort,  106 rue Brancion, Paris (XV ème). T. : 01 56 08 33 88. 

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