Chantiers d’Europe Cuerpos celestes, conception de Laida Azkona Goñi et Txalo Toloza-Fernández (en espagnol surtitré en français)

Chantiers d’Europe

Cuerpos celestes, conception de Laida Azkona Goñi et Txalo Toloza-Fernández (en espagnol surtitré en français)

Une nouvelle création de la compagnie chilienne et espagnole Azkona Toloza. Valentina Kuznetova, une astrophysicienne, a été envoyée sur Mars et y vit depuis vingtaine d’ans. Cela se passe vers 2056 , à mi-chemin entre un théâtre documentaire, une aventure de science-fiction, une conférence sur le cosmos et un semblant de dialogue entre deux personnages.
Cela parle beaucoup, sur une musique répétitive électronique envahissante, à la fois du futur avec le projet d’Elon Musk d’aller chercher sur d’autres planètes un minerai comme le cobalt indispensable à la fabrication de centaines millions d’ordinateurs, smartphones, etc.  Mais aussi du passé quand on était encore aux débuts de la conquête spatiale…

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Cuerpos Celestes a été conçu à partir d’informations et témoignages et parle d’un passé récent avec l’aventure de Youri Gagarine, puis des navettes aérospatiales et de la première visite d’humains sur la lune en 69.  Cela parle aussi des astéroïdes, corps célestes, planètes, météorites qui hantent l’humanité depuis toujours mais aussi de qu’on appelle les trois noirs. Mais aussi du pillage des ressources minières, de la pollution inconsciente des sols, des nombreuses crises climatiques, de cette envie permanente des plus riches d’aller sans aucun scrupule et à un prix écologique exorbitant d’aller visiter l’espace…

Sur la scène, une sorte de gros caillou en papier d’alu suspendu, des caméras qui retransmettent le visage de l’actrice sur Mars. Côté technique, cette alliance de matériaux simples  avec une technologie informatique pour dire le réel d’un monde planétaire, est souvent remarquable. Mais là où cela va beaucoup moins bien : le texte est bavard, mal écrit et part dans tous les sens. Fleurissent aussi les mêmes stéréotypes qu’ailleurs : fumigènes à gogo par trois fois, retransmission en gros plan de l’actrice sur écran, voix en écho, musique électronique répétitive presque en permanence…
On aimerait ressentir le fameux: «Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.»  de Blaise Pascal. Mais en vain ! Il y a un tel torrent d’informations visuelles, chiffres et dates du passé, du présent comme du futur, qu’on décroche assez vite. «L’idée était d’aborder la fiction comme un outil pour imaginer un futur possible, dit
Txalo Toloza. » Un projet sans doute trop ambitieux…
Et les auteurs du spectacle n’en sont pas à une contradiction près : la fabrication avec des produits issus de minerais rares de tout le matériel ultra-sophistiqué dont ils se servent pendant le spectacle consomment une énergie considérable. Autrement dit: faites ce que nous disons mais pas ce que nous faisons… Et il aurait fallu faire des choix : ce genre hybride sur le plan dramaturgique ne fonctionne pas et le spectacle est plus que longuet, même s’il ne dure qu’une heure quinze. Vous avez dit décevant? Enfin, reste le plaisir d’entendre la musique de la langue espagnole…

Philippe du Vignal

Jusqu’au 29 juin, Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, Place du Châtelet, Paris ( IV ème). T. : 01 42 74 22 27. 

 


Archive pour 17 juin, 2025

Chantiers d’Europe Cuerpos celestes, conception de Laida Azkona Goñi et Txalo Toloza-Fernández (en espagnol surtitré en français)

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Cuerpos celestes, conception de Laida Azkona Goñi et Txalo Toloza-Fernández (en espagnol surtitré en français)

Une nouvelle création de la compagnie chilienne et espagnole Azkona Toloza. Valentina Kuznetova, une astrophysicienne, a été envoyée sur Mars et y vit depuis vingtaine d’ans. Cela se passe vers 2056 , à mi-chemin entre un théâtre documentaire, une aventure de science-fiction, une conférence sur le cosmos et un semblant de dialogue entre deux personnages.
Cela parle beaucoup, sur une musique répétitive électronique envahissante, à la fois du futur avec le projet d’Elon Musk d’aller chercher sur d’autres planètes un minerai comme le cobalt indispensable à la fabrication de centaines millions d’ordinateurs, smartphones, etc.  Mais aussi du passé quand on était encore aux débuts de la conquête spatiale…

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Cuerpos Celestes a été conçu à partir d’informations et témoignages et parle d’un passé récent avec l’aventure de Youri Gagarine, puis des navettes aérospatiales et de la première visite d’humains sur la lune en 69.  Cela parle aussi des astéroïdes, corps célestes, planètes, météorites qui hantent l’humanité depuis toujours mais aussi de qu’on appelle les trois noirs. Mais aussi du pillage des ressources minières, de la pollution inconsciente des sols, des nombreuses crises climatiques, de cette envie permanente des plus riches d’aller sans aucun scrupule et à un prix écologique exorbitant d’aller visiter l’espace…

Sur la scène, une sorte de gros caillou en papier d’alu suspendu, des caméras qui retransmettent le visage de l’actrice sur Mars. Côté technique, cette alliance de matériaux simples  avec une technologie informatique pour dire le réel d’un monde planétaire, est souvent remarquable. Mais là où cela va beaucoup moins bien : le texte est bavard, mal écrit et part dans tous les sens. Fleurissent aussi les mêmes stéréotypes qu’ailleurs : fumigènes à gogo par trois fois, retransmission en gros plan de l’actrice sur écran, voix en écho, musique électronique répétitive presque en permanence…
On aimerait ressentir le fameux: «Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.»  de Blaise Pascal. Mais en vain ! Il y a un tel torrent d’informations visuelles, chiffres et dates du passé, du présent comme du futur, qu’on décroche assez vite. «L’idée était d’aborder la fiction comme un outil pour imaginer un futur possible, dit
Txalo Toloza. » Un projet sans doute trop ambitieux…
Et les auteurs du spectacle n’en sont pas à une contradiction près : la fabrication avec des produits issus de minerais rares de tout le matériel ultra-sophistiqué dont ils se servent pendant le spectacle consomment une énergie considérable. Autrement dit: faites ce que nous disons mais pas ce que nous faisons… Et il aurait fallu faire des choix : ce genre hybride sur le plan dramaturgique ne fonctionne pas et le spectacle est plus que longuet, même s’il ne dure qu’une heure quinze. Vous avez dit décevant? Enfin, reste le plaisir d’entendre la musique de la langue espagnole…

Philippe du Vignal

Jusqu’au 29 juin, Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, Place du Châtelet, Paris ( IV ème). T. : 01 42 74 22 27. 

 

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