Festival d’Avignon Every-body-knows-what-tomorrow-brings-and-we-all-know-what-happened-yesterday, concept et chorégraphie de Mohamed Toukabri

Festival d’Avignon

Every-body-knows-what-tomorrow-brings-and-we-all-know-what-happened-yesterday, concept et chorégraphie de Mohamed Toukabri

En partenariat avec Les Hivernales-C.D.C.N. d’Avignon, un surprenant solo… «Le titre joue sur une dualité: Everybody, tout le monde, et every body, chaque corps, dit son auteur et interprète. Il y a cette tension entre l’individu et le collectif, entre les corps qui dansent aujourd’hui et ceux qui les ont précédés. C’est surtout cette épaisseur temporelle qui m’intéresse »
L’autrice nigériane Himamanda Ngozi Adichie, présente au festival 2023, écrivait: «Le passé ne dit pas seulement ce qui s’est passé hier, mais il éclaire aussi ce qui se passe aujourd’hui. L’Histoire est là, inscrite en nous, dans nos gestes, nos postures, nos mémoires. Nos corps sont des archives. Ils portent des héritages visibles et invisibles, des transmissions parfois légitimes, d’autres marginalisées. Ce sont des questionnements que j’ai tout particulièrement ressentis lorsque j’étais étudiante en danse. Dans de nombreux cours, il était demandé aux élèves de laisser leurs bagages personnels au vestiaire. L’apprentissage institutionnel tend à lisser ces traces, à nous délester de nos histoires. »

© Christophe Raynaud de Lage

© Christophe Raynaud de Lage

Mohamed Toukabri, beau et bon danseur, a fait un autre choix: durant une heure, il occupe les moindres recoins du plateau et son corps en mouvement répond à la voix off qui l’accompagne. Même s’il revendique le « silence”: inscrit sur un panneau à la fin du spectacle, cette accompagnatrice est très présente. « C’est curieux chez les marins, ce besoin de faire des phrases.» disait Maître Folace, joué par Francis Blanche, dans Les Tontons Flingueurs réalisé par  Georges Lautner et sorti en 1963.  Cette réflexion pourrait illustrer les propos de nombreux chorégraphes: depuis quelques années, ils ne cessent de parler de leur art.
C
ette pièce reprend les mots d’une grande intelligence, avec une pointe d’humour, de l’artiste tunisienne Essia Jaïbi: « Je ne suis pas Mohamed, je suis juste une voix… Ceci n’est pas un exercice de compréhension mais une invitation à écouter autrement. … Où sont les sous-titres, le corps n’en n’a jamais eu. Et enfin, la danse est une langue à part entière ou plutôt des langues. »
Une chorégraphie rapide et fluide : le danseur est ici en perpétuel mouvement. Et même si le spectacle a quelques longueurs, nous avons assisté à un belle défense de cet art historique de la danse.

Jean Couturier

Jusqu’au 20 juillet, Les Hivernales-C.D.C.N. d’Avignon.


Archive pour 16 juillet, 2025

Festival d’Avignon Les Serge (Gainsbourg point barre), adaptation et mise en scène de Stéphane Varupenne et Sébastien Pouderoux

Festival d’Avignon

Les Serge (Gainsbourg point barre), adaptation et mise en scène de Stéphane Varupenne et Sébastien Pouderoux

Nous avions découvert ce spectacle à sa création en 2019: cela fait maintenant une éternité ! La covid n’avait pas encore sévi, les crises mondiales ne faisaient pas la une des journaux, les gens n’avaient pas encore les yeux fixés sur leur smartphone et Jane Birkin qui ne s’était pas encore envolée, disait de ce spectacle:  » « Si vous n’avez pas la chance d’avoir connu Serge, allez-y, vous en comprendrez le charme. »  Charlotte, leur fille, maintient son souvenir et a ouvert au public sa maison, rue de Verneuil à Paris, (voir Le Théâtre du Blog).

©x

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Les Serge a été repris plusieurs fois au Studio de la Comédie Française, et ailleurs. Il est maintenant à la Scala-Provence pour quelques représentations pendant le festival avec Stéphane Varupenne, Benjamin Lavernhe, Sébastien Pouderoux, Noam Morgensztern, Axel Auriant, tous les cinq de la Comédie Française et pour cette occasion, Rebecca Marder (ancienne pensionnaire).
Chansons et interviews alternent avec la même harmonie. Parmi les bouteilles de whisky et les paquets de cigarettes entamés, les acteurs sont aussi à la batterie, à la clarinette, au piano et à la guitare et ce voyage dans l’univers de Serge Gainsbourg est toujours aussi jubilatoire. Mais nous retiendrons plus le poète que le provocateur Gainsbarre, lui, né dans les années quatre-vingt. Les artistes se sont bien adapté à ce plateau plus grand que celui du Studio et font quelquefois chanter le public.
Morceaux mythiques alternent avec extraits d’entretiens. On reconnaît l’esprit des années quatre-vingt  où fusaient les phrases provocatrices. Thierry Ardisson a disparu hier et, avec lui, toute une époque. «Je ne veux pas qu’on m’aime, disait Serge Gainsbourg, mais je le veux quand même. » Ce petit spectacle est un bijou exceptionnel et on entend très bien la poésie de ses chansons: ce n’était pas autrefois toujours le cas… vu l’état physique du chanteur et compositeur. S’il reste encore des places, allez découvrir ou redécouvrir ce chef-d’œuvre d’intelligence et de délicatesse.

Jean Couturier

Jusqu’au 26 juillet, La Scala-Provence, Avignon.

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