Thikra : Night of Remembering, chorégraphie d’Akram Khan, concept narratif de Manal AlDowayan et Akram Khan

Thikra : Night of Remembering, chorégraphie d’Akram Khan, concept narratif de Manal AlDowayan et Akram Khan

Ce spectacle a été créé sur le site archéologique Madā’īn Ṣāliḥ (I er siècle av J. C.) à vingt-trois kms d’Al-Ula en Arabie Saoudite. Classé au patrimoine mondial par l’Unesco, il abrite des vestiges d’époques lihyanitedadanitenabatéenne puis romaine. Le prince Mohammed ben Salmane, veut y créer un parc naturel, touristique, archéologique et culturel d’une superficie équivalente à la Belgique et une annexe du Centre Pompidou ouvrira en 2028 à Al-Ula.
Pour ce spectacle
qui a ouvert la quarante-cinquième édition du festival Montpellier-Danse, le chorégraphe a travaillé avec une artiste saoudienne et les quatorze danseuses évoluent dans un décor suggérant Madā’īn Ṣāliḥ où on peut voir des tombeaux taillés dans la roche, les ruelles de la vieille ville et les montagnes. La scénographie de Manal Al Dowayan suggère ce désert avec une formation rocheuse, une grotte et les amples costumes permettent de vastes mouvements.
Parmi les danseuses, Azusa Seyama, du Tanztheater de Wuppertal et Ching-Ying Chien, que nous avions vue dans Room de James Thierrée et dans Outwitting the Devil, chef-d’œuvre du chorégraphe, présenté au festival d’Avignon 2019 (voir Le Théâtre du Blog). Avec Thikra (en arabe : souvenir), Akram Khan représente ici un passé révolu.

© AKC_Thikra

© AKC_Thikra

Les mouvements de groupe sont d’une grande beauté et les gestes précis et harmonieux. Mais la grotte, trop imposante, limite la mobilité des danseuses aux deux tiers de la profondeur du plateau! Azusa Seyama joue une sorte de prêtresse en robe pourpre apparaissant en haut du rocher. Ching-Ying Chien, vêtue de blanc, semble être le symbole de l’innocence et de la pureté. Deux danseuses en costume noir interprètent des sorcières mais la chorégraphie manque de lisibilité et il n’est pas facile de comprendre les liens unissant ces personnages, notamment les danseuses en sari. Chaque déplacement de cette communauté est rythmé par une musique assourdissante d’Aditya Prakash. (Prudence : mettre les protections d’oreille distribuées à l’entrée). Un très beau jeu unit les danseuses aux  longues chevelures dans des postures sophistiquées mais les tableaux se succèdent de façon inégale et hypnotique en une heure. Nous sommes ressortis déçus par cette chorégraphie qui nous a laissé un peu perdu dans ce lointain désert…

Jean Couturier

Jusqu’au 18 octobre, Théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, 2 place du Châtelet, Paris (IVème). T. : 01 42 74 22 77.

 


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