Hollywood Brûle, texte et mise en scène de Marie Reignier

Hollywood Brûle, texte et mise en scène de Marie Reignier

Cela se passe près d’Hollywood au milieu du siècle dernier. Sur le plateau rien ou si peu: un petit bureau en bois avec un transistor qui marche mal, un téléphone noir, deux chaises et une table de cuisine en stratifié gris, le tout pur porc années cinquante…En fond de scène, un grande toile jaune/orange. Jack Morrison, jeune homme d’une vingtaine d’années travaille comme mécanicien dans le garage de son père, Bob. Sa mère est morte il y déjà quelques années. Et Maggie, secrétaire, issu du monde paysan et Marcus, mécanicien lui aussi d’un milieu pauvre  qui est  déjà bien content d’avoir du travail! Jack, lui, est mécano par devoir mais rêve d’être acteur et un jour, découvre dans le journal, une annonce pour un casting de publicité et envoie sa candidature…. Il y va avec toutes ses économies et celles de Maggie, visiblement amoureuse,  qu’elle lui offre généreusement.

 

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©x Bob et Jack

Contre toute attente, il sera retenu: le rêve est en marche et  Jack se voit déjà acteur dans les grands films d’Hollywood. Il annoncera à son père qu’il s’en va et le brave homme accuse mal le coup. Mais catastrophe, finalement, la pub sera confiée à une jeune femme!  Jack, accablé, apprendra en plus (ce que tous même Maggie lui avaient soigneusement caché pour le préserver) que le garage loué par son père, délaissé par les clients, est au bord de la faillite et va sans doute devoir fermer… si Bob, déjà sérieusement endetté n’arrive pas à trouver  dix clients le jour-même. Condition minimum imposée par Andréa Russo, un redoutable homme d’affaires qui lui avait déjà prêté l’argent pour s’installer mais qui, cette fois, ne fera plus aucun cadeau.

Sinon, il fera détruire le garage et construire un restaurant où il engagera peut-être Maggie, Marcus et Jack. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Jack apprend de ce père épuisé par tant d’années de travail, est en très mauvais état de santé. Du coup, il met fin à ses rêves hollywoodiens et veut reprendre la direction du petit garage. Pour faire patienter Andréa Russo, il lui donne toutes ses économies: des billets tassés dans un boîte en fer,et obtiendra un ultime délai d’un mois… Mais les jeux semblent déjà faits.  Bien sûr, on pense à l’univers d’Eugène O’Neill et de Tennessee Williams que la jeune autrice doit sûrement admirer: familles en déroute, techniques brutales de gestion, puissance de l’immobilier contre ruralité, rêves de jeunes gens brisés, conflits familiaux entre générations et quant au rêve américain, plus aucune illusion….
Axel Kengne, Jérôme Godgrand, Thierry Mulot et Dorian Pla-Moreaux, le jeune Jack (mention spéciale)  et Marie Reignier elles-même, interprètent magnifiquement ces personnages qui sont tous crédibles, ce qui n’est pas si fréquent! Là, Marie Reignier, en directrice d’acteurs, sait faire et bien faire… Mais, trop légers, les dialogues font penser à ceux de séries télé et côté scénario malgré ses qualités, la jeune autrice avance avec de gros sabots. C’est écrit d’avance et si Jack réussissait son rêve, cet Hollywood brûle, (juste déjà soixante quinze minutes) s’arrêterait là!  Bon, mais c’est la première pièce jouée de cette autrice et on aimerait en découvrir une autre…

Philippe du Vignal 

Jusqu’au 26 octobre, Studio Hébertot, 78 bis boulevard des Batignolles, Paris ( XVII ème). T. : 01 42 93 13 04.

 


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