Conservatoire; les journées de Juin. Classe de Nada Strancar

  Conservatoire; les journées de Juin. Classe de Nada Strancar: La Troade de Robert Garnier.

  Du dramaturge  Robert Garnier ( 1541-1590 ), on connaît finalement peu de choses sauf peut-être Les Juives et encore… Pourtant ce prédécesseur de Corneille et Racine, fortement influencé à la fois par Sénèque et Euripide à qui l’on doit l’introduction de la tragédie antique en France,  gagne à être connu. La Troade comme ses autres pièces est un véritable festival du langage et de la parole, plus que de la véritable action. Beaucoup de monologues souvent trop longs, beaucoup de récits mais quelle langue , ciselée et précise, parfois rocailleuse mais pleine d’intelligence et de sensibilité! Et Nada Strancar, comme Christian Schiaretti l’an passé, a eu raison de la confier à de très jeunes comédiens. C’est une aire de travail idéale, pas facile certes mais sans doute efficace à long terme.
  La Troade, c’est un peu le récit des horreurs de la guerre. la vieille reine Hécube rappelle qu’ Achille a tué son mari Priam mais aussi Hector. Et l’on apprendra que, loi de la défaite oblige, la belle et jeune Cassandre devra entre dans le lit d’Agamemnon, comme nombre de ses amies devront elle aussi devenir les  amantes d’un chef ennemi…
  Quant à Andromaque, il faudra qu’elle livre son petit Astyanax à Ulysse qui, dans une très belle scène, lui fait comprendre qu’il n’ aps d’autre choix que de le faire tuer… Pour qu’une fois grand, il ne veuille venger son père et donc recommencer la guerre entre Troie et la Grèce!  » Mais d’un autre côté cet enfant me fait peur »: cest aussi clair et précis que le meilleur de Racine.
   Et l’ombre d’Achille exige le sacrifice de Polyxène la fille d’Hécube qui accepte sa mort avec résignation…Un messager viendra dire que l’on a tué Astyanax, puis Polyxène et Polydore son frère… Mais la vielle reine Hécube crèvera les yeux de Polymnestor, le gardien de Polydore. Et c’est en fait cet enchaînements de morts annoncées puis finalement réalisées par meurtre qui donne la trame de la pièce de Garnier.
  Nada Strancar a choisi le parti pris d’une scène bi frontale, ce qui n’est pas l’idéal quand il s’agit d’y faire évoluer  de jeunes comédiens. D’autant plus que la surface de jeu est singulièrement réduite par des sortes de tombes figurées- Boltanski a encore frappé!- par huit rectangles de vêtements féminins jetés en vrac: ce qui est assez beau, surtout quand ils sont éclairés par des pinceaux lumineux mais  encombrant pour le jeu.
  Malgré cette scénographie douteuse, Nada Strancar se sort assez bien de cet exercice difficile:la  diction, le chant choral  et la gestuelle sont parfaits,à l’opposé de tout réalisme facile, et l’on entend  bien le texte de Garnier, truffé d’images magnifiques: « La jeunesse ne peut commander à soi-même; cet âge toujours porte une fureur extrême. Il aurait sans doute fallu couper dans le monologue interminable d’Hécube mais bon…
  Les acteurs-en particulier celles qui interprètent Cassandre Andromaque, Hécube,et celui qui joue Ulysse,   sont tout à fait remarquables de sensibilité  et  de vérité. Même si les filles ne semblent pas très à l’aise dans ces robes longues à bustier… Cet exercice d’acteurs , par son ambition et sa rigueur, est sans doute l’un de ceux où l’on voit mieux leurs qualités: c’était finalement le but de l’opération. Pari tenu…

Philippe du Vignal 


Archive de l'auteur

Casteljaloux

Casteljaloux ( 1 ère version), écrit, mis en scène et joué par Laurent Laffargue, en collaboration avec Sonia Millot.

 

Laurent Laffargue qu’on avait connu à ses débuts avec une intelligente mise en scène de L’Epreuve de Marivaux , a, depuis, fait un sacré bout de chemin, Après la répétition d’Ingmar Bergman, présenté au Théâtre de l’Athénée (voir le Théâtre du Blog) et au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers -dont il est maintenant artiste associé pour encore les deux ans à venir -était un spectacle tout à fait remarquable.
Cette fois, après un premier travail d’écriture depuis juin 2009, il joue et met en scène Casteljaloux avant la troisième étape qui sera créé en janvier 2011 à La Rochelle et repris à La Commune en mars. C’est un peu comme une séance d’exorcisme auquel il se livre à propos de ce chef-lieu de canton de 5.000 habitants du Lot-et-Garonne dont il est originaire. Microcosme où tout le monde se connaît plus ou moins , auquel on est viscéralement attaché mais que l’on a aussi envie de fuir à toutes jambes quand on a dix huit ou vingt ans!
On est donc en 84 et Laurent Laffargue évoque toute une galerie de personnages: Romain , quinze ans, un peu voleur et qui rêve d’être comédien… Marie-Jo, sa mère qui, à vingt ans,  avait déjà trois enfants, et témoin de Jéhovah; Ferdinand, le père de Romain qui a quitté Marie-Jo; c’est le Don Juan officiel de la petite ville, dont tout le monde connaît les histoires, mais qui connaît aussi bien les femmes qu’il a séduites que leurs maris. Il y aussi Chantal qui est caissière au Leclerc et qui vit avec Chichinet, employé boucher; après avoir été l’amie de Jeannot , 42 ans, qui a fait trois ans de taule, à la suite d’un violent règlement de comptes.
Mais il est redevenu – secrètement?- l’amant de Chantal. Enfin, il y a Jean-François, 28 ans, qui est homosexuel et qui est l’ami de Jeannot. Et Ophélie , un berger belge à longs poils… Confidences au café du coin, dialogues de gens qui ne boivent pas que de la menthe à l’eau, rivalités amoureuses sur fond de match de rugby, appel de la forêt des landes toute proche..
On sent Laurent Laffargue fasciné par cette vie de gros village du Sud de la France qu’il excelle à mettre en scène. et à jouer. Il est seul sur le plateau, aux côtés d’une vieille Renault 11 un peu minable comme on trouve encore un peu partout, sauf à Paris… pour incarner ces personnages si simples et si compliqués à la fois qui vivent dans un monde clos dont ils se plaignent sans doute mais dont ils savent qu’ils ne partiraient pour rien au monde, tant leurs véritables racines sont là, et pas ailleurs.
Laurent Laffargue a soigneusement préparé le terrain et ce monologue est d’une rare virtuosité. Le spectacle est encore un peu vert et a quelques petites longueurs, mais le temps d’une heure vingt,  aucun doute là-dessus, nous sommes à Casteljaloux, il y a une vingtaine d’années. Il y a,  chez Laurent Laffargue ,la même simplicité, la même énergie et les mêmes vertus d’oralité et de gestualité que chez le Philippe Caubère d’autrefois, quand il ne faisait pas n’importe quoi.
Le spectacle est appelé à se transformer, puisqu’il devrait, en janvier prochain,  mettre en scène autant d’acteurs qu’il y a de personnages.  On veut bien! Mais , mais,  que restera-t-il de ce formidable art du conteur qui fait partie intégrante du théâtre, et cela depuis bien longtemps?  On  ne saurait trop lui conseiller de garder ce précieux monologue en réserve.sur le coin de la cuisinière… La dernière image, -quand il conduit sa vieille Renault 11 sur une route des Landes figurée par une belle vidéo en sépia signée Laurent Bougnon-ultime exorcisme de ce Casteljaloux tant aimé et tant haï, est de toute beauté… mais on en vous laissera la surprise.

 

Philippe du Vignal

 

Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, jusqu’au 17 avril à 21 heures. T: 01-48-33-16-16. Rassurez-vous: il y a une navette gratuite pour le retour jusqu’à Châtelet, avec arrêts un partout sur le trajet.

 

 

ELECTRONIC CITY

 

ELECTRONIC CITY de Falk Richter, mise en scène Cyril Teste, Collectif MxM

 

Tom, jeune trader se retrouve perdu dans les couloirs d’un grand hôtel international, il a oublié son portable qui sonne vainement à l’intérieur de sa chambre et  il cherche à retrouver un code oublié. Est-il à New-York, à Pékin ou Bangkok, il ne sait pas, il ne sait plus !
Tout se ressemble tellement dans ces aéroports et ces hôtels internationaux. De l’autre côté du monde, son amie Joy, hôtesse dans des bars d’aéroports s’acharne vainement à retrouver un code perdu pour faire payer les hommes d’affaires pressés qui font la queue. Joy et Tom vont-ils pouvoir se retrouver pour une étreinte furtive ? Il y a un beau jeu entre les grandes images video, les allées et venues des acteurs sur les tapis roulants (excellent Pascal Rénéric) et la musique de Nihil Bordures. On reste saisi par ce monde en déroute, nouveau Moloch qui nous engloutira tous !


Edith Rappoport

 Théâtre Le Monfort jusqu’au 11 avril.

Une clé pour deux

Une clé pour deux,  conception et mise en scène de Philippe Martz.

cl.jpgAu milieu de la grande désolation du spectacle pour jeune public, voilà enfin une représentation vive enjouée et respectueuse des enfants . L’argument, léger, est bien tricoté,  les deux comédiennes-clowns semblent vraiment avoir appris leur métier et se donner du mal. Les références culturelles autour de la comédie musicale sont à la portée des petits sans  être vulgaires. A signaler, un superbe numéro de claquettes sur chantons sous la pluie..avec des pelles à poussière
On a bien aimé l’art de s’accommoder de la frugalité des éléments du décor pour s’en servir avec inventivité, tout en utilisant(bien) les moyens traditionnels des clowns: dérision, danse, musique, chant.
Les enfants rient, s’amusent, participent, les comédiennes renvoient la balle… Que demander de plus!

Claudine Chaigneau

Théâtre de la Manufacture des Abbesses à partir de 4 ans . Jusqu’ au 28 mars les samedis à 15h et dimanches à 11h

 

RESET

RESET
collectif MxM
Texte et mise en scène de Cyril Teste

 

    reset.jpgReset est le nom d’une énième bonne volonté qui échoue. Pourtant, le projet est ambitieux : « Reset est le croisement de deux présents simultanés, (…) deux histoires parallèles qui posent à la fois les questions d’amnésie, d’identité et de disparition ». Pourquoi pas ? Pour évoquer l’amnésie d’identité, Cyril Teste a travaillé en laboratoire avec des psychiatres et psychothérapeutes. Très bien ! Il s’est appuyé sur de nombreux documents et textes littéraires, philosophiques et médicaux. Parfait ! Avec son équipe, il a effectué un travail très scientifique, et sur scène, des objets programmés par un roboticien vont faire dialoguer art et science. Tant mieux ! Sauf que sur le plateau, on ne retrouve rien de tout ça. En revanche, on récolte des dialogues et des relations humaines mièvres et pauvres, dignes de la série télé « Plus belle la vie ». Tout ce programme alléchant pour un résultat très superficiel, ennuyeux, long et qui ne nous apprend rien sur cette fameuse pathologie (la déflagration visuelle et sonore en ouverture du spectacle était en cela trompeuse, puisqu’elle laissait présager du mouvement, de la vie, de l’énergie, bref quelque chose qui nous bousculerait…).
Oui, le décor est intéressant : il y a un parallélépipède mobile, dont les faces sont des écrans translucides qui peuvent servir de parois opaques ou d’écran de projections pour des vidéos, selon les besoins. Sauf qu’un excellent décor et de bons effets spéciaux n’ont jamais suffi à tromper le public.
Oui, la musique électronique donne une touche expérimentale. Mais quand elle évoque un sonar pendant une heure quinze, ça fatigue.
Dans la vie, c’est vrai, on s’exprime mal parfois, mais au théâtre, cela passe moins bien. De même que les phrases inachevés : « J’aurais jamais pu dire que… Je sais pas… J’aurais pu dire que… Tu crois pas ? » Le texte, d’ailleurs, ne raconte rien. Même si les comédiens parlent dans un micro (pour un côté plus scientifique, on suppose). Comme l’enfant à l’hôpital qui, sur scène, attend qu’un train passe, on attend avec lui qu’il se passe enfin quelque chose.
Dans la foulée, les personnages sont bien stéréotypés : un psychiatre, c’est un homme avec une blouse blanche et qui prend des notes. Un enfant, ça porte un sweat à capuche et ça joue au foot. Aucun comédien n’est convainquant.
N’oublions pas les raccourcis psychologiques et les idées préconçues : la vie d’un homme tient dans un carton. Pour lui faire se remémorer son passé, on lui amène donc une boîte avec ses souvenirs d’enfance (bizarrement, ça ne marche pas). Entre 10 et 60 ans, il n’a rien vécu, rien connu, rencontré personne (attention, prémonition : son nounours n’avait pas de nom, lui non plus…). Heureusement que la famille est là, parce qu’il n’a ni activité professionnelle, ni collègue, ni relation, ni loisir d’adulte. Et elle est là pour vous rappeler qu’il est hors de question que vous changiez de nom, même si ça vous chante.
Au final, Reset est une pièce sur la mémoire dont on a envie de ne pas se souvenir. Bref, faire reset.

 

Barbara Petit
Du 4 au 21 février au théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis

CYRANO OU LES EMPIRES DU SOLEIL

CYRANO OU LES EMPIRES DU SOLEIL. Château de Versailles

Par le Groupe F, mise en scène Christophe Berthonneau

Comment dessiner un espace après la mort ? C’est la question que s’est posée le Groupe F en s’attaquant à l’évocation de la vie de Cyrano de Bergerac dans ce lieu somptueux du bassin de Neptune où ils avaient déjà reçu un accueil enthousiaste en 2007, de la part des fontainiers, jardiniers, de la sécurité et des pompiers. En adaptant L’autre monde, texte de science-fiction inachevé paru après sa mort en 1655, ils font voyager le narrateur entre la lune et le soleil. Spectacle sans parole, quelques phrases sont projetées sur un écran de projection flottant au ras du bassin, il y a seulement une musique somptueuse de Scott Gibbons et une avalanche de prouesses technologiques qui m’ont laissée bouche bée : Des personnages lumineux s’envolent dans les airs, se perchent sur une boule qui devient globe terrestre, les étoiles et les galaxies s’allument et s’éteignent dans un flot d’étincelles, et jamais le groupe F ne se laisse aller à des images convenues. L’illumination rouge du château est un pic d’émotion. Seulement 7 acteurs, 50 techniciens pour le Groupe F, pour conter une histoire dont on a du mal à saisir le fil, tant notre stupéfaction est grande. Et tout ça dans la plus grande simplicité d’un discours clair et simple de ce jeune génie sorti d’Ilotopie voilà une vingtaine d’années, accompagné d’une superbe équipe.

Edith Rappoport 

La Flûte enchantée.

La Flûte enchantée. Festival de Saint-Céré. (opéra éclaté) Opéra de W.A. Mozart. mise en scène Eric Perez

flute.jpgCet opéra de Mozart, un des plus célèbres  et sans doute l’un des plus joués,  se réclame, on le sait, d’une trame maçonnique: des épreuves  doivent réunir des jeunes gens  Tamino ((Raphaël Brémard) et Pamina (Marion Tassou) sur fond d’obéissance et d’antiféminisme (ce n’est pas une raison pour remplacer les récitatifs par des couplets politiquement corrects comme l’avait fait il y a quelques années Gérard Mortier!);  contrepoint fantaisiste, l’oiseleur Papageno (Christophe Gay) cherche sa Papagena. Zarastro (Patrick Schramm) est le principe mâle de ce mystère et lutte victorieusement contre la Reine de la nuit (Burcu Uyar) ici en rockeuse gothique déchainée.

Voilà une version bondissante et légère. le registre vocal de tous les interprètes est homogène et de très très bon niveau.  Le Festival s’appuie souvent sur de jeunes artistes en début de carrière, et ici c’est une réussite sans faiblesse. La première partie d’inspiration populaire et drolatique est un régal et après un orage qui a duré le temps de l’entracte, le second acte est aussi magique qu’il le faut. Belles voix, des costumes colorés et drôles dans le registre d’orange mécanique, les spectateurs étaient ravis.

Très petites réserves à faire: la scénographie (pas inintéressante) gagnerait à être un peu plus aboutie et les chœurs de la fin du spectacle sont un peu maigres  (je me souviens avec nostalgie d’une Flute avec un beau chœur à la bougie ici même il y a une dizaine d’années!). Après la fin du Festival, ce spectacle doit tourner durant l’année dans la région et en France, il ne faut pas se priver du plaisir d’y assister.

Claudine Chaigneau
http://www.opera-eclate.com

Lieder de Schubert selon Cavanna

Lieder de Schubert selon Cavanna. Festival de Saint-Céré(Lot) Château de Montal.montal.jpg
le lied allemand est l’équivalent de la Romance dans la musique française. Ceux de Schubert représentent l’apogée du romantisme. Ces lieder sont joués ici dans une transcription avec accordéon, violon et violoncelle. On est surpris puis charmé. Le spectacle intercale, tous les trois ou quatre lieds un mouvement contemporain de Cavanna, arrangeur de Schubert qui permet de changer d’écoute et d’apprivoiser l’oreille du public .Hermine Huguenel  et Dorothée Leclair (voix superbe!) chantent à la perfection. Cette architecture du concert régale l’intelligence en même temps que la sensibilité. Si vous en avez l’occasion, ne les manquez pas

Claudine Chaigneau
mercredi 5 août: château de Labastide-Marnhac. Lundi 10 août: abbatiale de Beaulieu

http://www.opera-eclate.com/ 

GOURMANDISIAQUE

GOURMANDISIAQUE .Studio des 3 oranges Audincourt par Edith Rappoport

Théâtre de l’Unité, par Jacques Livchine, Valérie Moureaux, Hervée Delafond

J’ai déjà assisté à 2 crash tests et deux représentations de ce spectacle sur la cuisine coquine longuement mûri au cours de résidences à Aurillac, Sotteville, et Amiens. Le studio des 3 oranges est plein d’un public amical, il y a Bernard Kudlak du cirque Plume et Patrice Jouffroy. Valérie Moureaux en Annie, cuisinière accomplie assume avec aplomb la verdeur du texte érotique avec son complice Félix . Le public est conquis, légèrement estomaqué. Le spectacle s’épanouit mieux à l’intérieur

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