Monchichi, chorégraphie de Wang Ramirez
Monchichi ,chorégraphie de Wang Ramirez
Monchichi, surnom qu’un voisin allemand a donné à Honji Wang quand elle était petite à cause de son look de métèque, devient le titre du premier spectacle de la compagnie Wang Ramirez, créé en 2011. Elle, d’origine coréenne mais née à Francfort, et lui, de parents espagnols, dansent leurs différences, cherchant les points de contact et les ruptures de style entre leurs univers. Toujours en décalage, ils finissent par se rejoindre…
A chaque séquence, sa musique : de simples vibrations jusqu’à un tango de Carlos Gardel en passant par les accords de Nick Cave. Les scènes de genre se succèdent, brillants exercices soutenus par des ambiances lumineuses sophistiquées. Seul décor, un grand arbre nu masque les changements de costumes, mais surtout, devient partie prenante de la danse, en se couvrant de fleurs ou se teintant d’une sève verte, selon les éclairages.
Honji Wang allie force et souplesse, unit danse classique et mouvements d’arts martiaux, et on relève des traces de son passage auprès d’Akram Khan et de la danseuse de flamenco Rocio Monlina. Son style sinueux contraste avec les mouvement francs et directs de Sébastien Ramirez, venu lui de la break dance et du hip hop. Mais le couple finit par s’accorder…
Quelques querelles de ménage et quelques mots sur leurs origines ponctuent les parties dansées. Ces courts dialogues, pas vraiment nécessaires, renforcent l’impression de décousu qui émane de l’ensemble. Mais ce pas de deux à épisodes opère, pendant cinquante-cinq minutes, une indéniable séduction sur le public. Plus intimiste que Borderline créé en 2013 ( voir Le Théâtre du Blog) il en porte déjà les germes.
Mireille Davidovici
Théâtre du Rond Point 2Bis Avenue Franklin Delano Roosevelt, 75008 Paris. T : 01 44 95 98 00, jusqu’au 18 février. Programmé avec le Théâtre de la Ville T.01 4274 22 77
Williams Center for the Arts, Easton, Pennsylvanie, le 4 mars; Clarice Smith Performing Arts Center, Maryland, le 8 mars ; Mercat de les Flors de Barcelone, les 6 et 7 avril ; Théâtre du Kremlin-Bicêtre (94) le 26 avril. Borderline : les 31 mars et 1er avril au Staatstheater de Mayence (Allemagne) ; Le Manège de Reims, les 9 et 10 juin.