C’est la vie

C’est la vie de Peter Turrini, mise en scène de Claude Brozzoni, composition et interprétation de Grégory Dargent et Claude Gom

 ZZ0457E07AClaude Brozzoni avait révélé cet auteur autrichien dont il a monté cinq pièces, dont Eléments moins performants en 96.  Peter Turrini, 71 ans, après avoir exercé de nombreux métiers: bûcheron, ouvrier métallurgiste, publiciste, etc. écrit en 1967, La Chasse aux rats dont la création à Vienne, quatre ans plus tard, provoque un scandale, puis Tuer le cochon (1971)… Il est aussi l’auteur pour la télévision du scénario de La Saga des Alpes (1976) qui connut un grand succès et qui sera diffusée dans une vingtaine de pays.
Sa renommée devient alors internationale. En 1980, il écrit Tango viennois, et reçoit l’année suivante le Prix Gerhart Hauptmann à Berlin. Suivront des pièces comme Quelques pas en arrière (1986), puis Eléments moins performants (1988), Enfer et Damnation (1990), et
entre autres, L’Embrasement des Alpes (1993), Au nom de l’amour (1993), La Bataille de Vienne (1995), Enfin la Fin (1997), L’Amour à Madagascar (1998), Le Géant de Kaillass (2000), J’aime ce pays qui, en 2005, avait été créée en France au Rond-Point dans une mise en scène d’Emma Doumbia, et Da Ponte à Santa Fé (2002), À la tombée de la nuit (2006).
En 2012, il écrit C’est la vie,  pour Claude Brozzoni qui fait résonner ici  le parcours étonnant de cet auteur,  né en 1944, dans une famille pauvre de la vallée de Carinthie où il «avait le choix entre le silence de son père et les moqueries des enfants. « Je me suis décidé/ à rester assis/ et à laisser galoper/mon imagination.»
   Des projections de bouts de films viennent rythmer l’épopée de cette vie d’écrivain, arraché à la glaise natale qui évoque ses naïvetés de bon élève, les méchancetés de ses condisciples, les difficultés de la puberté, la visite en Italie chez son grand-père, un joyeux gaillard, et enfin, ses premiers contacts avec la scène : « J’ai appris très tôt à détester le théâtre existant. Il a nourri en moi le désir d’un théâtre complètement différent.»
Il nous raconte son entrée dans la virilité, sa solitude et sa rage de lire, les rencontres amoureuses, les putains, la caserne, puis le travail dans les hauts fourneaux…
Devenu massif, Jean-Quentin Châtelain, en secouant sa longue crinière grise, incarne avec une belle présence, le parcours de Peter Turrini, et nous offre ici une magnifique performance d’acteur. U
ne dizaine de pièces plus tard, ce spectacle prouve que le dramaturge et écrivain autrichien reste un auteur majeur de notre temps.

Edith Rappoport

Théâtre du Rond-Point, avenue Franklin Roosevelt, Paris (8ème)  à 18 h 30 jusqu’au 13 décembre 2015. T: 01 44 95 98 21
Et à la Maison des Arts de Thonon-Evian, le 19 janvier.  Théâtre du Briançonnais à Briançon, le 29 janvier.  Théâtre Pré Saint-Gervais à Genève, du  3 au 13 février.
Les pièces de Peter Turrini sont éditées en allemand chez Surkamp et en français chez Actes-Sud.

 

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