Dans la vie aussi il y a des longueurs de et par Philippe Dorin
Festival d’Avignon
Dans la vie aussi il y a des longueurs de et par Philippe Dorin
L’un des auteurs estampillés «jeune public», parmi les plus intéressants de notre génération, a fondé avec son épouse Sylviane Fortuny, une compagnie qui met en scène ses pièces depuis de nombreuses année, et avec un grand succès.
Dès le début, notre auteur se défend de nous jouer un spectacle, avec une malice qui ne le quittera jamais ; si il avait su faire des spectacles, dit-il, il n’en écrirait pas ! Dans sa conférence, il va nous détailler ce en quoi consiste pour lui, le métier d’auteur de théâtre jeune public.
Les enfants, au centre de son œuvre, sont présents aussi par le biais de citations glanées lors d’interventions dans des classes. Toutes plus drôles et/ou absurdes. Il nous raconte que pour lui, l’écriture était un moyen pour entrer dans la grande famille du théâtre, que ses écrits sont souvent le fruit d’un miracle, qu’il ne contrôle pas tout et qu’il se trompe souvent. Il écrit comme on vit, et c’est pour cela que selon lui, , il y a des longueurs, des temps morts et des respirations dans ses textes comme dans la vie.
Il rappelle aussi que l’écriture jeune public est moins bien considérée, mais qu’il en tire finalement une plus grande liberté, puisqu’il ne se sent pas attendu au tournant. Sa conférence est émaillée de lectures d’extraits de son œuvre, avec pêle-mêle, Sacré Silence, En attendant le Petit Poucet, Abeilles, habillez-moi de vous, Sœur, je ne sais pas quoi frère ou Ils se marièrent et eurent beaucoup.
Comme Philippe Dorin aime jouer, il propose au public de participer et demande qu’une lectrice lui donne la réplique depuis la salle, et qu’un couple de lecteurs se tienne derrière un cercle de petits cailloux pour lire, ou que quelqu’un vienne aussi lire à ses côtés. Au-delà de l’essentiel de son œuvre essentielle, on découvre un homme que le sourire ne quitte jamais, joyeux et joueur, d’une grande humilité.
Cette vraie fausse conférence est à son image, un beau et léger moment et qui rend hommage à la spontanéité des enfants. Le final, plein de poésie, permet au public tout entier de se retrouver, pour une petite performance à base de papier. Comme le dit si bien un des enfants rencontrés par Philippe Dorin: «Finalement faire du théâtre, c’est pas faire semblant, c’est faire exprès »
Julien Barsan
La Parenthèse jusqu’au 21 juillet à 17 heures. T. :04 90 87 46 81