Un Garçon d’Italie, d’après le roman de Philippe Besson, mise en scène de Mathieu Touzé

Festival d’Avignon

Un Garçon d’Italie, d’après le roman de Philippe Besson, mise en scène de Mathieu Touzé

un-garc3a7on-ditalie-1 Le metteur en scène et comédien semble seul sur le plateau mais on a vu furtivement dans l’ombre, et de dos, une femme et un homme. Il évoque un accident: il aurait perdu la vie par noyade. Depuis, il parle étrangement, comme s’il était  encore vivant et fait le récit de ce qu’il a vécu quand,dans une rivière aux herbes longues, peu à peu il sentit l’eau envahir ses poumons et lui gonfler le visage.

 Après un récit assez long de sa vie, Luca, époux d’Anna et amant de Léo, écartelé entre ses deux amours, revient en parler. Et depuis le monde souterrain des Enfers, il regarde au-dessus de lui se débattre les vivants. Les proches de Luca s’adressent au public, en même temps qu’à l’inspecteur de police. Anna et Léo complètent le portrait du disparu. Mais c’est la mort, plus que la vie secrète du défunt, qui fait énigme : il abusait des somnifères et est tombé depuis un pont dans le fleuve.

 « J’ai perdu l’équilibre! » dit simplement Luca. Un accident… Mais cette métaphore dit bien la situation bancale où le vivant d’hier se débattait, mentant à Anna, plus qu’à Léo auquel il avait montré des photos d’elle pour lui signifier que sa présence comptait. Avec des images vidéo et sur une musique techno, les personnages racontent cette histoire de leur seul point de vue et usent d’un « je» authentique.  Forts de leur détermination à vivre leur vie selon leur choix, une fois pour toutes.

 Anna a épousé un fils de famille et Léo se prostitue près de la gare. Des visions de la vie presque banales, mais antithétiques… Ils ne se sont jamais croisés et ne connaissent donc l’autre, qu’à travers le regard de Luca. Et il aura fallu une enquête policière pour que cette femme et cet homme se rencontrent. Forte tension dans ces trois monologues mais chaque personnage entonne, à un moment propice, une chanson populaire qui nous attendrit. Tendu et rivé à une partition douloureuse, Mathieu Touzé joue le mort-vivant… Et heurtés moralement par ses mensonges,  Anna (Estelle Ntsendé) et Léo (Yuming Hey) savent dire  toute la souffrance des jours  mais aussi  montrer leur résistance aux aléas de la vie.

 Véronique Hotte

Théâtre Transversal, 10 rue d’Amphoux, Avignon, jusqu’au 29 juillet, à 10h 35. T. : 04 90 86 17 12

 

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